Goebbels un enfant de cœur …

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Le ministère de la vérité à venir

Source Observatus geopoliticus site Chronique du Grand Jeu

La démocratie plus vicieuse que la dictature

Goebbels le boiteux d’Hitler doit se retourner dans sa tombe en voyant le degré de perversion propagandiste de nos bonnes démocraties occidentales depuis 25 ans. L’élève a dépassé – que dis-je ! – écrasé le maître. Certes, cela avait déjà commencé auparavant (« incident » du Golfe du Tonkin etc.) mais le niveau atteint depuis dépasse l’imagination.
Le mot « démocratie » n’est pas anodin ici, car le mensonge en est malheureusement constitutif, du moins en politique étrangère. Lorsqu’un gouvernement démocratique souhaite déclencher une guerre, il doit « travailler » son opinion publique afin de la convaincre du bien-fondé de la chose. Un dictateur n’a pas de ces délicates attentions : il n’a pas d’opinion publique ! Deux-trois petits mensonges pour la forme et c’est emballé. La démocratie, elle, n’a pas cette chance, la pauvre ; ce n’est qu’après une patiente campagne de lobotomisation des esprits et une surenchère dans l’émotion et l’horreur (fabriquées de toute pièce tant qu’à faire) que le public finira par plier. Aussi ne doit-on pas être surpris de l’intoxication orwelienne à laquelle nous assistons depuis un quart de siècle.

Au commencement était le Verbe… et le Koweït.

La légendaire affaire des bébés-couveuse reste dans toutes les mémoires :

Les faux bébés koweïtiens

Montage. Pour faire accepter la guerre du Golfe, on invente un massacre de nouveau-nés.

« Je m’appelle Nayirah et je suis une jeune Koweïtienne. J’ai vu les soldats irakiens entrer avec leurs armes dans la maternité de l’hôpital de Koweit City. Ils ont arraché les bébés des couveuses, les ont emportés et les ont laissés mourir sur le sol froid. » Les représentants du Comité des droits de l’homme du Congrès américain écoutent ce témoignage terrible dans un silence religieux. L’assistance est médusée devant cette barbarie gratuite de la soldatesque irakienne qui a envahi le Koweït le 2 août 1990. Nul ne demande, ce 10 octobre, à enquêter sur l’identité du témoin. Elle semble si sincère et si bouleversée, et on leur a expliqué qu’il était nécessaire de protéger sa famille restée au Koweït.

Les représentants américains ignorent donc que sous le pseudonyme de Nayirah se cache la propre fille de l’ambassadeur du Koweït aux Etats-Unis et qu’elle participe à la machination montée par le Koweït et les Etats-Unis pour faire accepter à l’opinion publique américaine et mondiale une future intervention militaire. Elle aura lieu en janvier 1991. Pour Washington, il ne suffit pas d’obliger le dictateur irakien à retirer ses troupes du Koweït, il faut casser l’Irak, ce pays trop peuplé, trop riche de ses hydrocarbures, à l’armée nombreuse et qui, dix ans auparavant, a eu des velléités de se doter de l’arme nucléaire. Inadmissible.

[ … ]
Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Outre le déjà affligeant New York Times, notons que nous retrouvons dans cette invraisemblable intox des thèmes bien familiers et actuels : témoignages de « docteurs », érection de l’ennemi en monstre absolu (le « boucher de Damas »)…

Passent quelques années au cours desquelles les propagandistes de l’empire reprennent sans doute leur souffle pour repartir de plus belle avec le génocide inventé du Kosovo :
(Voir ici l’excellent article de SERGE HALIMI ET DOMINIQUE VIDAL du Monde Diplomatique. Prenez le temps de le relire, pour l’Histoire !)

La leçon n’a pas servie la désinformation continue

Quand on entend France Info parler de la Syrie en se gargarisant de sa source d’information qui est « l’Observatoire Syrien des droit de l’Homme » et quand on sait ce qu’est cette organisation, on ne peut plus faire confiance à ces journaleux !

Grotesque lyrisme droit-de-l’hommiste (« l’humanité s’est effondrée à Alep »), mensonges éhontés, auto-congratulation de la presse, dénigrement inquisitorial des voix discordantes etc. Toute ressemblance avec des faits existants serait purement fortuite, n’est-ce pas…

Ce blog a suffisamment documenté la crasse désinformation de la journaloperie sur l’Ukraine ou la Syrie pour y revenir en détail. La dernière en date ne manque toutefois pas de sel : il s’agit pour les médias d’ignorer purement et simplement le blocage et l’empoisonnement de l’eau potable par les rebelles « modérés », mettant en danger les cinq millions d’habitants de Damas.
Ce qui frise la tentative de crime contre l’humanité est tout simplement passé sous silence. L’ONU est pourtant au courant de la situation…

Sur une note plus légère quoique tout aussi imbécile, le Washington Post, torchon propagandiste s’il en est, est revenu sur ses accusations contre des hackers russes qui auraient piraté une compagnie électrique américaine (!) Ah non, finalement, c’était pas eux, sorry.
Mais si, entre-temps, cette absurdité a pu convaincre quelques lecteurs de l’inénarrable « danger russe », c’est toujours bon à prendre…

Les cons osant tout comme dirait Audiard, ce sont ces mêmes médias qui hurlent au complotisme des « fake news », à la « propagande russe » et s’étonnent de ce que la confiance du public atteigne un plus bas historique .
Comprennent-ils au moins ce qui se passe ? Pas sûr…

Les retournements de veste du Time à propos de Trump sont pathétiquement amusants,

Le système en capilotade avancée semble vouloir doubler la mise dans un ultime effort. En Allemagne, le dernier journal indépendant est dans l’oeil du cyclone et Merkel commence à montrercertaines tendances führerines…

En France, la médiatitude est trop saoudisée/américanisée/bruxellisée/les-trois-en-même-temps pour espérer une quelconque remise en question et, il y a quelques billets de cela, un fidèle lecteur avait d’ailleurs retranscrit l’hallucinée profession de foi auto-satisfaite d’un journaliste radio quasiment persuadé d’être en mission pour le Bien. Indécrottable…

Plus inquiétantes sont les nouvelles provenant d’outre-Atlantique. En digne successeur de Bush Jr, Obama a signé fin décembre le National Defense Authorization Act (NDAA) qui, comme son nom ne l’indique pas, concerne également la guerre de l’information. Il a été subrepticement inclus dans le NDAA le Countering Disinformation and Propaganda Act. Quand on connaît la fidélité toute relative du système impérial pour la vérité et l’information – on en a vu quelques exemples plus haut -, il y a de quoi s’inquiéter.

Naissance du Ministère de la Vérité ou, sous son petit nom orwellien, Miniver ?

Après tout, Goebbels avait bien son Propagandaministerium…

Conclusion

« La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. » [Aldous Huxley.]

« À l’avenir, on fera aimer aux gens leur servitude, ce qui produira une dictature sans pleurs, une sorte de camp de concentration sans douleur pour des sociétés entières, avec des citoyens privés de leurs libertés mais qui aimeront cette situation, parce qu’ils seront détournés de tout désir de se rebeller par la propagande ou le lavage de cerveau, appuyé ou non par des méthodes pharmacologiques. » [Aldous Huxley, 1961.]


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