Douleurs chroniques, attention au Paracétamol

Partager

paracetamole
Source AFP

Remèdes des maux du quotidien, le Doliprane, le Dafalgan ou encore l’Efferalgan seraient, à long terme, néfastes pour la santé. Tel est le résultat observé par des chercheurs britanniques qui viennent de publier leur étude dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases.

Problèmes gastro-intestinaux et rénaux

Et c’est sur la surconsommation que s’attardent les chercheurs qui tirent, d’ailleurs, la sonnette d’alarme: les personnes qui consomment quotidiennement et à forte dose du paracétamol (3 comprimés de Doliprane 1000 par jour, ou 6 d’Efferalgan 500 par exemple) pendant une période prolongée s’exposent à davantage de risques.

En se fondant sur huit études existantes, les experts ont, ainsi, montré un taux de mortalité accru pouvant atteindre jusqu’à 63% chez les patients consommant de manière répétée ces doses importantes.
Le risque de développer des problèmes gastro-intestinaux et rénaux est également augmenté en cas de consommation régulière. Pour les problèmes rénaux, le risque serait ainsi multiplié par deux en cas de prise cumulée de plus de 500g de paracétamol au cours de la vie.

Risque de maladies cardiovasculaires

Si l’on connaissait déjà la toxicité de la molécule qui, ingérée à haute dose, était mauvaise pour le foie, pour la première fois, les chercheurs pointent du doigt les effets secondaires de la substance. Prendre du paracétamol augmenterait ainsi de 20% le risque de maladies cardiovasculaires, notamment les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Par ailleurs, les scientifiques font également état d’un risque plus élevé d’ulcère.

En se fondant sur huit études existantes, ils ont montré un taux de mortalité accru pouvant atteindre jusqu’à 63 % chez les patients consommant de manière répétée des doses importantes de paracétamol (3 grammes par jour).

La prise régulière de paracétamol augmenterait également le risque de maladies cardiovasculaires pouvant aller jusqu’à 68 % en cas de consommation de plus de 15 comprimés par semaine.

Des risques sous-estimés

Le paracétamol est en général vendu sous la forme de comprimés dosés à 500 mg ou 1000 mg.
Les chercheurs dirigés par le Pr Philip Conaghan, de l’hôpital britannique de Leeds, reconnaissent que les risques évoqués restent faibles dans l’absolu, mais estiment que leur étude montre « que le véritable risque du paracétamol est supérieur à ce que pense actuellement la communauté médicale ».

« Compte tenu de son usage important et du fait qu’il est disponible sans ordonnance, il parait justifié de faire une revue systématique de son efficacité et de sa tolérance dans des pathologies particulières », concluent-ils.