Et si l’étincelle provocatrice que l’OTAN souhaite pour s’en prendre à la Russie venait de la Turquie !

Partager

Syrie1

Qui d’Ankara ou de Moscou porte la responsabilité du grave incident diplomatique suite à la destruction d’un avion russe par la Turquie?

Et si l’avion militaire russe a été abattu par la Turquie dans le seul but de compromettre la constitution d’une alliance entre Paris, Washington et Moscou contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
« Quelle menace pour la Turquie que cet avion? Aucune », alors qu’Ankara accuse la Russie d’avoir transgressé son espace aérien. « C’est une provocation du gouvernement turc dans le but de rompre la coalition en cours de formation ».

Le trouble jeu de la Turquie… et de la Russie

Engagée militairement en Syrie contre l’Etat islamique, la Russie est accusée par les Occidentaux de cibler également l’opposition syrienne afin de maintenir son allié Bachar al-Assad au pouvoir.

Dans le même temps, la Turquie joue un jeu trouble en profitant de la déstabilisation de l’Irak pour y mener des frappes contre les positions des rebelles kurdes du PKK soutenant au passage des rebelles syriens opposés à Bachar al-Assad.

Comme je l’ai déjà dit : quelle différence y a-t-il entre Bachar al-Assad et Recep Tayyip Erdoğan

Une épine dans le pied de la coalition unique

Cette crise diplomatique, potentiellement extrêmement grave compte tenu des liens stratégiques qui unissent la Turquie à l’Otan et aux Etats-Unis, intervient au moment même où François Hollande tente de convaincre Washington et Moscou d’unifier leurs forces dans une grande coalition unique contre l’Etat islamique.
Résolus à abattre Daech mais méfiants à l’égard du double jeu de la Russie, les Etats-Unis doivent en outre tenir compte de l’avis de leurs alliés au Proche-Orient, à savoir la Turquie et l’Arabie saoudite, tous deux opposés à Bachar al-Assad et, par ricochet, à la Russie de Vladimir Poutine.

Un sac de nœuds qui n’est pas prêt de se dénouer tant les relations diplomatiques entre Ankara et Moscou se sont tendues ces dernières heures.

Vladimir Poutine a prévenu: à la lumière des investigations en cours, « les événements tragiques d’aujourd’hui vont avoir des conséquences sérieuses sur les relations russo-turques ».

Qu’en pensent les américains

Syrie2
Source francais.rt.com

Au cours d’une conférence de presse, Mark Toner, porte-parole du département d’Etat, a affirmé que les alliés des américains avaient «le droit de se défendre contre toute agression», mais que ce n’était pas valable pour le gouvernement syrien.

Interrogé par la correspondante de RT Gayane Chichakyan pour savoir si le Département d’Etat considérait les rebelles syriens qui avaient tué le pilote russe éjecté de l’avion comme «modérés», Mark Toner a répondu :

«Les rapports que nous avons reçus sont contradictoires. Il est possible que le pilote n’ait pas été tué. Si ces« Turkmènes» ont été attaqués par un avion russe, ils ont le droit de se défendre».

«Mais cela ne s’applique-t-il pas à tout le monde, y compris aux forces du gouvernement turc et du président Assad ?», a demandé le correspondant diplomatique de l’Associated Press Matt Lee.

Sur quoi Mark Toner a répondu tout simplement : «Non. Ce que fait le régime d’Assad n’est pas de l’auto-défense. Il fait régner la terreur sur une population qui proteste pacifiquement» !

Lorsque d’autres journalistes lui ont demandé ce qu’il entendait par «une manifestation pacifique» pour décrire le conflit syrien, le porte-parole a fui la question, répondant vaguement que «tout le monde dans cette sale sait très bien ce qui se passe là-bas» !!!

Mark Toner a ensuite répété plusieurs fois que Washington soutenait la Turquie, son allié au sein de l’OTAN et qu’elle avait «le droit de protéger son espace aérien souverain», tout en refusant hypocritement, de commenter l’attentat sur l’avion russe, assurant qu’il «n’avait pas tous les détails».

Le porte-parole du département d’Etat a par ailleurs confirmé que les Etats-Unis fournissaient des missiles TOW aux rebelles dits « modérés » du Nord de la Syrie qui luttent prétendument contre l’Etat islamique. Ces missiles sont présents dans une vidéo montrant les rebelles détruire un hélicoptère qui venait secourir les pilotes qui s’étaient éjectés de l’avion.

Soutien de l’OTAN à la Turquie

Source www.lemonde.fr
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré mardi 24 novembre à Bruxelles que l’alliance militaire était « solidaire de la Turquie » et a appelé « au calme et à la désescalade » après que l’aviation turque eut abattu un avion de combat russe opérant en Syrie et violant, selon Ankara, son espace aérien.
L’avion s’est écrasé dans une zone montagneuse du nord de la province syrienne de Lattaquié, où les forces gouvernementales syriennes combattent la rébellion et où des bombardements ont déjà eu lieu.

Qu’en pensent les Russes

Syrie3

Le Premier ministre russe n’est pas surpris qu’«Ankara défende Daesh»

Car, selon lui, la Russie a des données sur les intérêts financiers de toute une série de personnalités politiques turques dans la fourniture de pétrole par les terroristes.
«Les actions impudentes et criminelles des autorités turques […] ont plusieurs conséquences : premièrement, l’escalade dangereuse des relations entre la Russie et la Turquie, que rien ne peut justifier, y compris la protection des frontières nationales», a déclaré le chef du gouvernement russe, mercredi, depuis Ekaterinbourg dans l’Oural.

«Deuxièmement, Ankara a de facto démontré, par ses actions, qu’il défendait l’Etat islamique. Ce qui n’est d’ailleurs pas surprenant, en prenant en compte les données que nous possédons sur les intérêts directs de certains responsables turcs, liés aux livraisons de produits pétroliers par les entreprises contrôlées par Daesh», a souligné Dmitri Medvedev.

Le Premier ministre a ajouté qu’une autre conséquence des agissements de la Turquie pourrait être la détérioration des relations économiques entre les deux pays. La Russie pourrait envisager de renoncer à plusieurs projets conjoints et les compagnies turques pourraient perdre leur position sur le marché russe, a annoncé le chef du gouvernement.

La Russie a déjà recommandé à ses citoyens de s’abstenir de voyager en Turquie «en raison de menaces terroristes», ce qui a déjà abouti à l’arrêt de la vente de voyages organisés dans ce pays, par certains tour-opérateurs russes.

Parmi les projets conjoints qui peuvent être menacés par l’escalade des tensions russo-turques, les plus notables sont le gazoduc Turkish stream, qui pourrait transformer la Turquie en un pays stratégique pour les importations de gaz russe en Europe et la construction de la première centrale nucléaire en Turquie.

Quelques réactions politiques dans le monde

Plusieurs dirigeants semblent sous le choc, après que les forces aériennes turques ont abattu un avion militaire russe à la frontière turco-syrienne, même si le bombardier n’avait pas violé l’espace aérien de la Turquie, d’après Moscou.

Sur sa page de Facebook Roberto Calderoli, membre dirigeant du parti italien Lega Nord.

«Pourquoi est-ce que la Turquie est encore dans l’OTAN après ce qui s’est produit ? La Turquie est officiellement entrée en guerre aux côtés de l’Etat islamique en abattant sur ordre d’Erdogan un avion russe qui participait aux opérations contre les terroristes islamistes en Syrie»,

Le président tchèque Milos Zeman suite à cet incident tragique a déclaré :

«Il y a des soupçons que la Turquie coopère d’une façon informelle avec l’Etat islamique. Etant donné que les forces aériennes russes luttent contre Daesh, cette attaque semble une mesure extrêmement radicale. Elle ne fera qu’aggraver la situation».

L’ancien Premier ministre suédois Carl Bildt a précisé

« que d’abattre un avion était une «réaction dure pour une incursion». Selon les règles d’engagement suédoises, il aurait au moins fallu «tirer des coups de semonce» en pareilles circonstances. »

Au vu de la tension ambiante, le président du Conseil européen Donald Tusk appelle le monde au calme.

«En cette heure dangereuse après qu’un avion russe a été abattu, tout le monde devrait garder la tête froide et rester calme».

Le porte-parole de l’ONU, Ahmad Fawzi, a estimé lors d’un point presse à Genève

« que cet incident, qui a poussé les forces turques à abattre un appareil russe, compliquerait l’effort antiterroriste en Syrie. »

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier,

espère que la destruction du bombardier russe par la Turquie «ne nuira pas aux négociations sur la Syrie».

Le vice chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a qualifié

d’«imprévisible» les actions de l’armée turque après que ses appareils ont abattu un bombardier russe. «Cet incident montre pour la première fois que nous faisons face à un acteur qui est imprévisible, c’est la Turquie, et pas la Russie». Pour l’homme politique allemand, la Turquie «joue un rôle délicat dans le conflit syrien».

Quelques déclarations de Vladimir Poutine :

« La perte d’aujourd’hui est un coup que les complices des terroristes nous ont porté dans le dos. »

« Depuis longtemps nous savons qu’une grande quantité de pétrole et de produit pétroliers circulent sur le territoire de la Turquie en provenance des territoires contrôlés par Daesh. »

« Si Daesh a de telles ressource financières grâce au commerce du pétrole, et qu’en plus de cela, Daesh est protégé par des forces armées nationales, alors, on comprend mieux pourquoi ils tuent des gens de manière aussi atroce, pourquoi ils commettent des attaques terroristes, y compris au cœur de l’Europe. »

« La Turquie s’est adressée à ses partenaires de l’OTAN pour discuter de cet incident. Comme si c’était nous qui avions abattu un avion turc et non eux qui avaient abattu le nôtre. Qu’est-ce qu’ils cherchent, à mettre l’OTAN au service de Daesh ? «

Gérard Bapt membre du Parti socialiste député de la Haute-Garonne:

«La Turquie n’est pas, à l’évidence, un allié fiable»
Cet acte est grave parce qu’à l’évidence il s’agit d’un accident délibéré, du moins, à l’heure actuelle il n’est pas exclu, je crois, que les autorités russes prétendent que cet avion se trouvait bien dans l’espace aérien syrien. C’est aussi regrettable parce que malheureusement cela montre une fois de plus, l’attitude très ambiguë de la Turquie. Elle est très certainement opposée au fait qu’on puisse aller bombarder des groupes qui, sans être Daesh, sont pour le moins des groupes terroristes, qui offrent une grande porosité avec des groupes djihadistes de type Al-Nosra ou Daesh.
Le président Erdogan aurait pu créer cette agression pour troubler le mouvement international qui s’oppose aux groupes djihadistes.

Syrie4
Le président français François Hollande après la conférence de presse avec son homologue américain Barack Obama .

« Vas-y mon petit gars, passe devant tu nous fais du bon boulot »