Faut-il interdire les échecs?
La question est prise très au sérieux chez les plus hauts représentants religieux en Arabie saoudite.
Le Grand Mufti du royaume wahhabite en personne, le Cheikh Abdulazziz Bin Abdullah, a jugé que la pratique était interdite par l’Islam, lors d’une émission de télévision au cours de laquelle il émet des fatwas en réponse aux questions des téléspectateurs, relate notamment le Guardian.
La raison?
« Le roi des jeux ne serait qu’une perte de temps et d’argent, pousserait à une pratique abusive du jeu et, pour couronner le tout, serait source de « haine » et « d’inimitié » entre les concurrents. »
Le Grand Mufti, plus haut dignitaire religieux sunnite du pays, a basé ses arguments sur un verset du Coran. Un passage qui interdit « les substances intoxicantes, les jeux d’argent ou encore la divination ». C’est peut-être oublier un peu vite l’histoire de ce jeu plusieurs fois millénaire, qui s’est tout particulièrement développé dans sa forme moderne au Moyen-Orient…
L’Arabie saoudite, ce grand pays de tolérance, ne fait pas figure d’exception. Le jeu d’échecs a été interdit en Iran dès 1979, après la révolution islamique. Il sera de nouveau autorisé neuf ans plus tard, à condition de ne pas jouer d’argent. Le pays produit depuis quelques-uns des meilleurs joueurs au monde.
D’autres jeux ont été la cible par le passé des représentants religieux saoudiens. Le Guardian rappelle qu’une fatwa avait été édictée au début des années 2000 contre la franchise Pokémon !