• Zarzuela. On est nombreux aujourd’hui, qu’est-ce qu’on peut faire à manger ?

    Zarzuela

    Voici un plat idéal quand on est nombreux : la « SARSUELA CATALANE à ma façon » mi-paella déstructurée mi-soupe de poissons.

    Pour les puristes, voici l’origine de la Sarsuela ou Zarzuela : Zarzuela par wikipedia

    Pour les autres voici ma recette :

    Ingrédients (pour 10 personnes) :

    – 1 kg de poissons au choix ou mélangés (lotte, filet de lieu, dos de cabillaud, filet de julienne) .
    – 400 g d’encornets ou calamars coupés en lanière (les congelés vont très bien).
    – 400 g de supions (les congelés vont très bien).
    – 300 g de crevettes crues ou de gambas.
    – 1 litre (kg) de moules.
    – 1 douzaine d’amande (coquillage) ou de grosses palourdes.
    – 1 poivron rouge + 1 poivron vert.
    – 1 courgette moyenne coupée en petits dés.
    – 1 poignée d’haricots verts surgelés.
    – 1 petite boîte de concentré de tomates.
    – 4 gousses d’ail.
    – 1 gros oignon.
    – 2 verres de vin blanc.
    – ½ verre d’huile d’olive.

    – 2 cuillères à soupe, du mélange moulu, d’épices pour paella suivant : (on trouve de très bons mélanges tout prêt dans le commerce)

    2 cuillères à soupe bombées de curcuma
    1 cuillère à soupe bombée de piment doux (ou paprika)
    1 cuillère à café rase de graines de fenouil
    1 cuillère à café rase de thym
    1 cuillère à café de sarriette
    1/2 cuillère à café rase de romarin
    1 cuillère à café rase de marjolaine (ou 1/2 origan 1/2 marjolaine)
    2 doses de safran

    Ajouter :

    – ½ étoile de badiane (anis étoilé) (facultatif pour ceux ou celles qui n’aiment pas le petit parfum anisé et provençal).
    – 3 petits piments « oiseau » dit pili-pili.
    – 1 feuille de laurier.
    – sel et poivre.

    Préparation :

    Nettoyez les moules et les coquillages, les faire ouvrir dans une casserole, conserver les jus, enlever une coquille sur deux.
    Cuire dans une grande poêle les calamars, encornets et supions, conserver le jus rendu.
    Épluchez et émincez l’oignon et les poivrons (les poivrons s’épluchent très facilement crus avec un épluche légumes genre couteau économe ; c’est mieux de les éplucher car la peau est indigeste pour certaines personnes).
    Ecraser l’ail.
    Dans une grande poêle (l’idéal étant une paella à bord haut), faites griller crevettes et/ou gambas dans un peu d’huile d’olive, les réserver.
    Dans la même poêle sans la laver, faites revenir l’oignon, l’ail, les poivrons dans l’huile d’olive restantes, ajouter courgette et haricots verts.
    Ecarter les légumes pour libérer le centre et faire « griller » le concentré de tomate.
    Mouiller avec le vin blanc, remuer. Ajouter les épices.
    Ajouter l’ensemble calamars avec le jus et les coquillages aussi avec le jus, les morceaux de poissons et crevettes.
    Ajoutez l’eau nécessaire pour recouvrir juste. Cuire pendant 20 min à petits bouillons.

    Avant de servir, laissez encore cuire pendant 10 min à couvert et sur feu vif.

    Accompagner d’une poêlée de riz pilaf mélangé à une poignée de petits pois.
    C’est aussi super bon avec en plus des croutons frottés à l’ail et une rouille.

    Miam, miam …


  • 1Q84 – Haruki Marakami

    1Q84

    Parler d’un livre est une tâche délicate … Ce qui peut plaire à l’un peut déplaire à l’autre. De plus c’est le premier de cette rubrique et la question qui se pose est par lequel commencer, qui aura le privilège d’être le premier. Quand je finis de lire un livre et s’il m’appartient, j’ai pris l’habitude de lui attribuer une note sur dix que j’écris au crayon sur la dernière page.
    J’avais mis 9/10 à l’écrivain Haruki Murakami pour son livre « Chronique de l’oiseau à ressort » de même pour son dernier ouvrage paru en France en 2012 intitulé « 1Q84 ».
    C’est de celui-ci que je dirai deux mots et dont bien sûr je conseille la lecture.
    Je ne vous ferez pas l’injure de recopier une partie de l’article Wikipédia sur Haruki Murakami, allez-y et vous saurez tout sur l’auteur.

    Parlons de 1Q84, attention aux paresseux ou à ceux qui ont peu de temps pour lire, comme par exemple ceux qui ne lisent qu’aux toilettes (j’en connais et pas que pour la littérature de m…) attention donc il y a trois tomes d’environ 530 pages chacun ! Rassurez-vous ça se lit très bien. Comme souvent chez Murakami on a l’impression qu’on pourrait en lire un quatrième et un cinquième tome.
    L’histoire se déroule dans deux mondes, un monde réel de 1984 et un monde parallèle de 1Q84 avec un ciel à deux lunes, deux mondes qui se mêlent, cohabitent et qui peuvent être tous deux la réalité. C’est une œuvre de fiction troublante, un roman d’aventure et une histoire d’amour entre Aomamé et Tengo. Il aborde aussi le problème des sectes, des groupes d’illuminés créés par les échecs de nos sociétés.

    Pour bien comprendre l’esprit un peu tordu de Haruki Murakami je le citerai, voici ce qu’il dit de son roman : « Partant du principe que le futur, comme nous le concevons, fait déjà partie des inventions de notre passé, j’ai pensé prendre le chemin inverse et reconstruire depuis le présent ce qui a pu arriver dans d’autre futurs également révolus, des fait qui ne sont pas advenus mais qui auraient pu être. Moins réels qu’une prémonition, moins diffus qu’une simple invention. Un temps possible, avec sa nostalgie propre. »

    Bonne lecture.


  • De temps en temps

    Le temps s’écoule. S. DALI

    Au début du chapitre II sur le site www.saint-andre-d-olerargues, je fais une petite digression sur la notion de temps. Mais je n’avais pas tout dis ce que j’avais sur le cœur…

    Je voulais ajouter aussi, en plus, qu’il est c… ce temps car il n’est pas constant ! Paradoxe.
    La physique quantique démontre que plus l’on va vite et plus le temps est court. Il a été expérimenté, grâce à des horloges ultra-précises, une embarquée dans un avion faisant le tour du monde une autre restant à terre, celle qui s’est déplacée a pris du retard par rapport à celle qui était immobile, elle a mesuré moins de temps passé ! Pas énorme mais quelques fractions de temps mesurables. Ceux qui n’avaient pas voyagés étaient plus vieux de quelques poussières de seconde que ceux qui étaient dans l’avion. Les jumeaux n’avaient plus le même âge.
    C’est encore pire suivant où on se trouve dans la galaxie, suivant la vitesse de déplacement des planètes dans l’univers, le temps n’est plus comparable pour les habitants des astres dont les vitesses de déplacement sont très différentes.
    Qu’est-ce que c’est que ce concept inventé pour compter et sur qui on ne peut pas compter ?

    On a quelquefois le tort de mélanger ou plutôt de confondre le temps est l’existence, comme si l’existence était une accumulation de temps : l’ancien temps, le temps présent … Exister serait-il la même chose que durer ? Dans ce cas, on pourrait même douter de l’existence de la vie comme on doute de l’existence du temps. L’existence passée est passée, terminée, donc elle n’existe matériellement plus. Ce n’est qu’un souvenir. L’existence future n’existe pas encore et n’existera peut-être jamais. Reste l’existence présente, mais qu’est-ce que le présent ? Cet instant de temps si court, à peine a-t-on le temps d’en parler que c’est déjà du passé. Le présent est le temps infiniment petit coincé entre le passé et l’avenir. Finalement l’existence c’est seulement le souvenir du passé additionné à de l’espérance future!
    Je me demande que serait la vie si nous n’avions pas le souvenir du passé. Que le présent ! Sans passé, l’espérance du futur n’existerait pas non plus, puisque nous projetons l’avenir sur les acquis du passé. C’est peut-être ça le fameux état de libération cher aux philosophies orientales : le présent, sans la pollution du passé et sans projection future. Du présent brut où l’imagination a tout à redécouvrir sans cesse. Tout est toujours neuf et nouveau.

    On peut aussi se demander : est-ce que l’arbre a le souvenir du passé et l’espérance du futur ? Ou vit-il seulement au présent, est-il dans cet état dit libéré ?
    S’il fait des fruits et des graines qu’il sème autour de lui, c’est que dans sa conscience d’arbre il pense au futur qu’il prépare, s’il pense au futur c’est qu’il sait, ou que son espèce sait et a acquis au cours des siècles des choses et se souvient ainsi du passé. C’est encore plus vrai pour l’oiseau sur la branche, pour vivre il se souvient de son acquît et espère en l’avenir. Peut-être même en a-t-il conscience.

    Et la matière inerte ? Le caillou du chemin, que pense t-il du temps et de l’existence. Que sont pour lui le passé, le présent et l’avenir. Sa structure semble trop simple pour y faire émerger un brin de conscience. Mais si on regarde de plus près, de plus en plus près, dans l’infiniment petit de sa structure, dans son état moléculaire, voire dans sa composition atomique, on retrouve les acquis du passé et les espérances de l’avenir. Sa matière n’est-elle pas toujours prête et prompte à mélanger et combiner ses atomes suivant toujours le même processus lorsqu’il se trouve en contact avec tel ou tel autre élément qui en s’associant transforme cette matière ? Ces processus toujours recréés à l’identique ne sont-il par la mémoire de la matière inerte ? Si elle garde cette mémoire c’est bien dans l’espoir d’une transformation future… (à suivre)


  • Poèmes cités dans www.saint-andre-d-olerargues.com

    IX° Siècle Ermold le Noir

    (en latin Ermoldus Nigellus)
    Au IX° siècle les écrits se font en latin. Le lecteur trouvera la traduction au chapitre 4 du site cité en titre, et au siècle correspondant.
    A remarquer que les vers ne riment pas, mais le poète a poussé l’élégance à faire que les premières et les dernières lettres soient identiques.

    Editor, aetherea splendes qui Patris in arcE
    Regnator mundi, fautorque, Redemptor, et auctoR
    Militibus dignis reseras qui regna poloruM
    Olim conclusos culpa parientis AvernO
    Luminis aeterni revehis qui Christe tribunaL
    David psalmianus praesaga carminis illuD
    Voce prius modulans, dudum miranda relatU
    Sacra futurorum qui prompsit dogmat vateS
    Confer rusticulo, quo possim Caesaris in hoC
    Eximii exiguo modulanter poscito ritE
    Carmine gesta loqui. Nymphas non deprecor istuC
    Insani quondam ut prisci fecere peritI
    Nec rogo Pierides, nec Phoebi tramite limeN
    Ingrediar capturus opem, nec Apollinis almI
    Talia cum facerem , quos vana peritia lusiT
    Horridus et teter depressit corda VehemotH
    Limina siderei potius peto luminis, ut SoL
    Verus justitiae dignetur dona precatU
    Dedere: namque mihi non flagito versibus hoc, quoD
    Omnia gestorum percurram pectine parvO
    In quibus et magni possunt cessare magistrI
    Caesaream flectant aciem, sed cantibus huc huC
    Incipiam celebrare. Fave modo, Christe, precantI
    Carmina, me exsilio pro quis nunc principis ab hoC
    Auxilium miserando levet, qui celsus in aulA
    Erigit abjectos, parcit peccantibus, atquE
    Spargit in immensum clari vice lumina soliS
    Alta regis Christi princeps qui maxime sceptrA
    Rex Ludovice pie, et pietatis munere CaesaR
    Insignis merit, praeclarus dogmate ChristI
    Suscipe gratanter, profert quae dona NigelluS
    Ausubus acta tamen qui tangere carmine vestrA
    Regis ob aeterni vestro qui pectore sempeR
    Mansit amor. Caesar famulum relevato cadenteM
    Altitonans Christus vos quo sublimet in aethrA.

    X° Siècle.
    Voici un poème de Saint Abbon de Fleury, moine bénédictin.

    Les écrits sont toujours en latin. Le lecteur trouvera la traduction au chapitre 4 du site cité en titre, et au siècle correspondant.

    O pedagoge sacer meritis
    Aymoine piis radians
    Digneque sidereo decore:
    Perrogitat matites liniens
    Ore pedes digitosque tuos,
    Cernuus Abbo tuus jugiter
    Sume botros, tibi quos tua fert
    Vitis adhuc virides; rubeant
    Imbre tuo radiisque tuis,
    Continuo seris atque fodis
    Tu, celebrande, putas et eam
    Nuncque cupis, niteat pluviis
    Alterius, jubare alterius?
    Dulce cui tribuas rogo mel.
    Nam tibi palmes et uva manet.
    Floruit has mihi Parisius
    Nobilis urbs, veneranda nimis,
    Bella precans sua ferre tibi.
    Agnita cujus ut orbe vago
    Sepiat ethera palma volans,
    Doxaque regnet ubique micans,
    Ore tuo gradiente super.

    XI° siècle.
    Et voici un extrait de La Chanson de Roland vers 1090

    Non en occitan mais en langue d’oïl.
    La Chanson de Roland, poème épique de 4002 vers décasyllabiques assonancés (10 pieds et rimes de même son). Ce poème est considéré comme le premier de son genre et comme le chef-d’œuvre des chansons de geste. Il appartient au Cycle du Roi (c.-à-d. de Charlemagne). L’auteur présumé, Turold (en latin Turoldus), est inconnu. Le poème se trouve dans le manuscrit 23 du fonds Digby de la Bibliothèque Bodléienne à Oxford.
    Il est l’œuvre d’un scribe anglo-normand et reproduit le français qui se parlait en Angleterre vers 1170.

    Carles li reis nostre emperere magnes
    Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne.
    Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne.
    N’i ad castel, ki devant lui remaigne,
    Mur ne citet n’i est remes a fraindre,
    Fors Sarraguce, ki est en une muntaigne,
    Li reis Marsilie la tient, ki Deu nen aimet,
    Mahumet sert, e Apollin recleimet,
    Nes poet guarder que mals ne l’i ateignet.
    Li reis Marsilie esteit en Sarraguce,
    Alez en est en un verger suz l’umbre,
    Sur un perrun de marbre bloi se culched,
    Envirun lui plus de vint milie humes.
    Il en apelet e ses dux e ses cuntes:
    Oez seignurs, quel pecchet nus encumbret,
    Li empereres Carles de France dulce
    En cest pais nos est venuz cunfundre.
    Jo nen ai ost, qui bataille li dunne,
    Ne n’ai tel gent ki la sue derumpet.
    Cunseilez mei cume mi saive hume,
    Si me guarisez e de mort et de hunte.
    N’i ad paien, ki un sul mot respundet,
    Fors Blancandrins de Castel de Valfunde.

    Et que disait-on en languedocien au XII° Siècle ?

    Texte d’un auteur inconnu racontant la vie du seigneur de Saint Antonin, vicomte,qui aimait une gentille dame, femme du seigneur de Penne d’Albigeois.

    Lo vescoms de Sant Antoni si fo del evescat de Caortz, senhor de Sant Antonin e vescoms, et amava una gentil domna, moiller del senhor de Pena d’Albiges, d’un castel ric e for. La domna gentilz e bela et vatens, e mot prezada, e mot honrada, etel mot valens e enseignatz, e bon trobaire. Et avia nom Ramon Jordan ; la domna era apellada la Vescomtessa de Pena. L’amors dels dos si fo ses tota mesura, taut se volgren de ben l’us à l’autre.

    XIII° siècle. Un poème du poète Rutebeuf (en ancien français Rustebuef),

    A écouter pour le plaisir sur YOU TUBE (copier/coller le lien)
    Chanté par Léo Ferré : http://www.youtube.com/watch?v=27PU0qYEMpU »
    Chanté par Joan Baez : http://www.youtube.com/watch?v=Tte6cqTzz9U

    La complainte Rutebeuf (extrait)

    Li mal ne sevent seul venir;
    Tout ce m’estoit a avenir,
    S’est avenu.
    Que sont mi ami devenu
    Que j’avoie si pres tenu
    Et tant amé ?
    Je cuit qu’il sont trop cler semé;
    Il ne furent pas bien femé,
    Si ont failli.
    Itel ami m’ont mal bailli,
    C’onques, tant com Diex m’assailli
    En maint costé,
    N’en vi un seul en mon osté.
    Je cuit li vens les a osté,
    L’amor est morte.

    Ce sont ami que vens enporte,
    Et il ventoit devant ma porte
    Ses enporta.
    C’onques nus ne m’en conforta
    Ne du sien riens ne m’aporta.
    Ice m’aprent
    Qui auques a, privé le prent;
    Més cil trop a tart se repent
    Qui trop a mis
    De son avoir pour fere amis,
    Qu’il nes trueve entiers ne demis
    A lui secorre.
    Or lerai donc fortune corre
    Si entendrai a moi rescorre
    Si jel puis fere.

    XIV/XV° siècle. Je ne résiste pas au plaisir de citer l’excellent François VILLON

    L’explication détaillée du texte est sur le site.
    Et pourquoi pas écouter le non moins excellent BRASSENS : https://www.youtube.com/watch?v=8vfnhMJii7o

    Ballade des Dames du temps jadis

    Dites-moi où, n’en quel pays,
    Est Flora la belle Romaine,
    Archipiades, ne Thaïs,
    Qui fut sa cousine germaine,
    Echo, parlant quant bruit on mène
    Dessus rivière ou sus estan,
    Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
    Mais où sont les neiges d’antan ?

    Où est la très sage Héloïs,
    Pour qui fut chastré et puis moine
    Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
    Pour son amour eut cette essoine.
    Semblablement, où est la roine
    Qui commanda que Buridan
    Fût jeté en un sac en Seine ?
    Mais où sont les neiges d’antan ?

    La roine Blanche comme un lis
    Qui chantait à voix de sirène,
    Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
    Haramburgis qui tint le Maine,
    Et Jeanne, la bonne Lorraine
    Qu’Anglais brûlèrent à Rouen ;
    Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
    Mais où sont les neiges d’antan ?

    Prince, n’enquerrez de semaine
    Où elles sont, ne de cet an,
    Que ce refrain ne vous remaine :
    Mais où sont les neiges d’antan ?

    XVI° Deux poésies : Jean BOUCHET et Clément MAROT

    …de Jean BOUCHET

    Quand nous aurons bon temps

    Quand justiciers par équité
    Sans faveur procès jugeront,
    Quand en pure réalité
    Les avocats conseilleront,
    Quand procureurs ne mentiront,
    Et chacun sa foi tiendra,
    Quand pauvres gens ne plaideront,
    Alors le bon temps reviendra.

    Quand prêtres sans iniquité
    En l’Église Dieu serviront,
    Quand en spiritualité,
    Simonie plus ne feront,
    Quand bénéfices ils n’auront,
    Quand plus ne se déguiseront,
    Alors le bon temps reviendra.

    Quand ceux qui ont autorité
    Leurs sujets plus ne pilleront,
    Quand nobles, sans crudélité
    Et sans guerre, en paix viveront,
    Quand les marchands ne tromperont
    Et que le juste on soutiendra,
    Quand larrons au gibet iront,
    Alors le bon temps reviendra.
    Refrain
    Prince, quand les gens s’aimeront
    (Je ne sais quand il adviendra)
    Et que offenser Dieu douteront,
    Alors le bon temps reviendra.

    Clément MAROT

    A une Damoyselle malade
    Ma Mignonne
    Je vous donne
    Le bon jour.
    Le sejour
    C’est prison :
    Guerison
    Recouvrez,
    Puis ouvrez
    Vostre porte,
    Et qu’on sorte
    Vistement :
    Car Clement
    Le vous mande.
    Va friande
    De ta bouche,
    Qui se couche
    En danger
    Pour manger
    Confitures :
    Si tu dures
    Trop malade,
    Couleur fade
    Tu prendras,
    Et perdras
    L’embonpoint.
    Dieu te doint
    Santé bonne
    Ma Mignonne.

    XVII° Siècle. Deux poésies : Jean AUVRAY (sans pitié) et Isaac de BENSERADE (coquin)

    … Jean AUVRAY

    À une laide amoureuse de l’auteur

    Un œil de chat-huant, des cheveux serpentins,
    Une trogne rustique à prendre des copies,
    Un nez qui au mois d’août distille les roupies,
    Un ris sardonien à charmer les lutins,

    Une bouche en triangle, où comme à ces mâtins
    Hors œuvre on voit pousser de longues dents pourries,
    Une lèvre chancreuse à baiser les furies,
    Un front plâtré de fard, un boisseau de tétins,

    Sont tes rares beautés, exécrable Thessale.
    Et tu veux que je t’aime, et la flamme loyale
    De ma belle maîtresse en ton sein étouffer ?

    Non, non, dans le bordeau va jouer de ton reste ;
    Tes venimeux baisers me donneraient la peste,
    Et croirais embrasser une rage d’Enfer.

    Isaac de BENSERADE

    Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne

    Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
    Duquel on ne saurait estimer la valeur ;
    S’il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
    Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

    Il n’est mal d’estomac, colique ni migraine
    Qu’il ne puisse guérir, mais surtout il a l’heur
    Que contre l’accident de la pâle couleur
    Il porte avecque soi la drogue souveraine.

    Une dame le vit dans ma main, l’autre jour
    Qui me dit que c’était un perroquet d’amour,
    Et dès lors m’en offrit bon nombre de monnoie

    Des autres perroquets il diffère pourtant :
    Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant
    Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie.

    XVIII° Siècle. Encore un coquin l’abbé de Latteignant

    Le mot et la chose

    Madame, quel est votre mot
    Et sur le mot et sur la chose ?
    On vous a dit souvent le mot,
    On vous a souvent fait la chose.
    Ainsi de la chose et du mot
    Pouvez-vous dire quelque chose,
    Et je gagerai que le mot
    Vous plaît beaucoup moins que la chose !

    Pour moi, voici quel est mon mot
    Et sur le mot et sur la chose :
    J’avouerai que j’aime le mot,
    J’avouerai que j’aime la chose :
    Mais, c’est la chose avec le mot
    Et c’est le mot avec la chose ;
    Autrement, la chose et le mot
    A mes yeux seraient peu de chose.

    Je crois même, en faveur du mot,
    Pouvoir ajouter quelque chose,
    Une chose qui donne au mot
    Tout l’avantage sur la chose :
    C’est qu’on peut dire encore le mot
    Alors qu’on ne peut plus la chose…
    Et, si peu que vaille le mot,
    Enfin, c’est toujours quelque chose!..

    De là, je conclus que le mot
    Doit être mis avant la chose,
    Que l’on doit n’ajouter un mot
    Qu’autant que l’on peut quelque chose
    Et que, pour le temps où le mot
    Viendra seul, hélas, sans la chose,
    Il faut se réserver le mot
    Pour se consoler de la chose!
    Pour vous, je crois qu’avec le mot
    Vous voyez toujours autre chose :
    Vous dites si gaiement le mot,
    Vous méritez si bien la chose,
    Que, pour vous la chose et le mot
    Doivent être la même chose ;
    Et, vous n’avez pas dit le mot,
    Qu’on est déjà prêt à la chose.

    Mais, quand je vous dis que le mot
    Vaut pour moi bien plus que la chose
    Vous devez me croire, à ce mot,
    Bien peu connaisseur en la chose
    Eh bien, voici mon dernier mot
    Et sur le mot et sur la chose :
    Madame, passez-moi le mot …
    Et je vous passerai la chose !

    Comment parlait-on au XIX° Siècle. GEORGE SAND & ALFRED DE MUSSET

    Échange de textes des deux auteurs.
    De George Sand à Alfred de Musset… à lire … puis à relire une ligne sur deux…

    Cher ami,
    Je suis toute émue de vous dire que j’ai
    bien compris l’autre jour que vous aviez
    toujours une envie folle de me faire
    danser. Je garde le souvenir de votre
    baiser et je voudrais bien que ce soit
    une preuve que je puisse être aimée
    par vous. Je suis prête à montrer mon
    affection toute désintéressée et sans cal-
    cul, et si vous voulez me voir ainsi
    vous dévoiler, sans artifice, mon âme
    toute nue, daignez me faire visite,
    nous causerons et en amis franchement
    je vous prouverai que je suis la femme
    sincère, capable de vous offrir l’affection
    la plus profonde, comme la plus étroite
    amitié, en un mot : la meilleure épouse
    dont vous puissiez rêver. Puisque votre
    âme est libre, pensez que l’abandon où je
    vis est bien long, bien dur et souvent bien
    insupportable. Mon chagrin est trop
    gros. Accourez bien vite et venez me le
    faire oublier. À vous je veux me sou-
    mettre entièrement.
    Votre poupée

    D’Alfred de Musset à George Sand « …et en alexandrins, s’il vous plait ! » Seuls les premiers mots comptent.

    Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
    Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
    Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
    Que pour vous adorer forma le créateur.
    Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
    Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
    Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
    Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

    De George Sand à Alfred de Musset

    Cette insigne faveur que votre cœur réclame
    Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.


  • Qu’est-ce qu’on mange en entrée ?

    Escargots

    ESCARGOTS EN PETITS POTS

    Pour changer du sempiternel beurre d’escargots à l’ail, voici une recette sympathique inspirée d’une préparation de Michel Guérard.

    Ingrédients :
    Comptons 5 à 6 escargots en pot par personne et faisons la recette pour 8 personnes.
    Il nous faut donc 48 petits pots et autant d’escargots. On trouve maintenant de très bons escargots en boite si l’on n’en a pas de frais. Même les achatines !!!

    Pour la farce :
    250 g de beurre à température ambiante.
    4 gousses d’ail épluchées et hachées
    1 échalote hachée
    50 g de persil haché
    1 cuillère à soupe de moutarde
    50 g de poudre d’amande
    40 g de champignons de Paris haché fin
    1 tranche de jambon blanc hachée fin
    Sel
    Poivre
    Un peu de noix muscade râpée
    Bien mélanger le tout

    S’il en reste c’est très bon sur un steak poêlé.

    Pour le fond du pot :
    Faire réduire une boite de 400 g de pulpe de tomate ou l’équivalent en tomates fraiches pelées, épépinées et coupées en petits dés. Ajouter une gousse d’ail écrasée, une petite échalote finement ciselées, une pincée de fleurs de thym, sel poivre.

    Pour le dessus du pot.
    Découper avec un emporte-pièce une rondelle de pain de mie par pot, du diamètre du pot. Beurrer une face.

    Et pour finir :
    Mettre un peu de réduction de tomate au fond du pot.
    Par-dessus poser l’escargot.
    Remplir de farce et poser dessus la rondelle de pain de mie face beurrée sur le dessus.
    Passer au four le temps que le pain grille.


  • Pour commencer … la soupe de poissons

    Soupe poissons

    SOUPE DE POISSONS pour 6 à 8 personnes.

    1 kg de poissons de roche dit : « soupe de poissons » ne pas les vider.
    3 carottes épluchées coupée en rondelles.
    1 Blanc de poireau coupé en rondelles.
    1 Branche de céleri.
    1 Oignon moyen émincé.
    1 Boite de tomates concassée (~400 g)
    1 Petite boite de concentré de tomates.
    3 gousses d’ail.
    Thym, persil.
    Sel, poivre.
    ½ étoile de badiane (anis étoilé).
    1 clou de girofle.
    Une dizaine de graines de coriandre.
    3 petits piments « oiseaux ».
    ½ verre d’huile d’olive.
    1 verre de vin blanc.
    1 litre 1/2 d’eau

    ½ kg de crabe vert (facultatif).

    Dans une cocotte faire « suer » dans l’huile d’olive tous les légumes frais.
    Quand ils sont proches de se colorer les écarter du centre de la cocotte et mettre le concentré de tomate au milieu de la cocotte dans la place libérée.
    Faire « griller » le concentré de tomate. Ce n’est pas grave s’il brule un peu, au contraire. Il faut toujours faire « griller » le concentré de tomate, c’est important pour en exhaler le goût.
    Verser alors la boite de tomate, le vin blanc, remuer.
    Ajouter les poissons et tous les autres ingrédients et couvrir avec l’eau.
    Laisser cuire, ce sont les carottes qui indiquent quand c’est cuit.

    Passer au moulin en deux fois, une fois grosse grille, une fois grille fine pour extraire un maximum de pulpe. Moins la soupe est liquide et meilleure elle est.

    Servir avec croutons grillés tartinés de rouille et emmental rapé.


  • Une légende indienne

    « Quand le début n’existait pas, quand avant n’existait pas, quand l’infini n’existait pas, c’était le royaume du Rien, même pas depuis toujours car toujours n’existait pas. C’était, c’est tout.

    Le Rien régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, ce fut le premier rêve. Il rêva la lumière et la Lumière apparut, elle se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la couleur, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans la Transparence.

    La Transparence régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’elle fasse un rêve, ce fut le deuxième rêve. La Transparence qui n’était que souffle et légèreté rêva de devenir dure, lourde, matérielle, elle rêva de la pierre et la Pierre apparue. Sa matière se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la terre, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans le Cristal.

    Le Cristal régna ainsi, loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, et ce fut le troisième rêve. Lui qui n’était que perfection des formes rigides, pureté des lignes, immobilité, rêva de douceur de fluidité de souplesse, de changement, il rêva de la fleur et la Fleur apparue. Elle se propagea peu à peu partout, elle se transforma en herbe en feuille en roseau, elle se bonifia, elle se transcenda et atteint enfin sa perfection, trouva son aboutissement dans l’Arbre. L’arbre enraciné dans la matière, la tête dans la lumière.

    Et l’Arbre régna ainsi, longtemps, très looongtemps jusqu’à ce qu’il fasse le quatrième rêve. Parce que les arbres rêvent. Ne traverse jamais la nuit une forêt qui fait des cauchemars ….. L’Arbre qui était stabilité, immobilité, fixité rêva de bouger, de se déplacer, et alors, entre ses racines apparut le Ver de terre. Et le Ver de terre se répandit partout, il se transforma se bonifia, devint le lièvre, l’aigle, le guépard, il se transcenda et atteint sa perfection dans la Baleine.

    Et la Baleine, venant de la terre, le plus gros des êtres vivants, parcourant en toute liberté les océans, inventa en nageant et plongeant la grâce, la majesté, le charme et la beauté. Tout ça avec des chants mélodieux. Tout était bien, tout était beau, tout aurait pu en rester là, mais la baleine fît un rêve, le cinquième rêve. Elle rêva de parcourir la Terre et les étoiles, elle rêva des arts, elle rêva de la fraternité elle rêva de l’humain et l’Humain apparu.
    Le chemin de la transcendance est encore long pour l’Humain, la légende ne dit pas quel est son aboutissement. Il se débat dans un océan de bêtise, il s’entretue et extermine les baleines qui l’ont rêvé. La route de son accomplissement sera longue très, très loooongue.
    Baleine


  • N’est pas François qui veut

    Je pense que l’on soit pape ou président, n’est pas François qui veut !

    J’ai toujours eu un faible pour celui qui suit:

    • François VILLON (1431-?)

    Ballade des proverbes
    Tant gratte chèvre que mal gît,
    Tant va le pot à l’eau qu’il brise,
    Tant chauffe-on le fer qu’il rougit,
    Tant le maille-on qu’il se débrise,
    Tant vaut l’homme comme on le prise,
    Tant s’élogne-il qu’il n’en souvient,
    Tant mauvais est qu’on le déprise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant parle-on qu’on se contredit,
    Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
    Tant promet-on qu’on s’en dédit,
    Tant prie-on que chose est acquise,
    Tant plus est chère et plus est quise,
    Tant la quiert-on qu’on y parvient,
    Tant plus commune et moins requise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant aime-on chien qu’on le nourrit,
    Tant court chanson qu’elle est apprise,
    Tant garde-on fruit qu’il se pourrit,
    Tant bat-on place qu’elle est prise,
    Tant tarde-on que faut l’entreprise,
    Tant se hâte-on que mal advient,
    Tant embrasse-on que chet la prise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant raille-on que plus on n’en rit,
    Tant dépent-on qu’on n’a chemise,
    Tant est-on franc que tout y frit,
    Tant vaut « Tiens ! » que chose promise,
    Tant aime-on Dieu qu’on fuit l’Eglise,
    Tant donne-on qu’emprunter convient,
    Tant tourne vent qu’il chet en bise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Prince, tant vit fol qu’il s’avise,
    Tant va-il qu’après il revient,
    Tant le mate-on qu’il se ravise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient


  • Ecole de St André d’Olerargues

    Fête de fin d’année

    L’association des Parents d’Elèves et Amis de l’Ecole de St André d’Olérargues et les enfants, vous invitent :
    à la FETE de FIN d’ANNEE le vendredi 28 Juin 2013 sur la place du village. Au programme :

    • à 18h Spectacle des enfants
    • à 21 h Repas; Vin et café compris
      • Salade des écoliers
      • Taureau à la provençale
      • Fromage et dessert

        Renseignements et inscription au 0687837650 ou 0675204194.

        Vous êtes les bienvenues.


  • St Jean à l’école de Musique

    Parlons MUSIQUE

    Le temps des cigales est revenu ! J’en ai vu une hier, encore quelques gouttes de chaleur et elles vont chanter.

    A propos de chanter … Lundi 24 Juin dans la cour de l’école de musique de St Marcel à 18h 30 dans le cadre de LA FETE DE LA MUSIQUE  ouvert à tous : musique et apéro gratuits offerts par l’école de musique et l’association la Cuègne.

    Vous êtes les bienvenues.