Petite revue de presse internationale

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Sarko

Londres – The Independent

« Trente mois après sa défaite à l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy comptait sur un retour sous la ferveur des acclamations, comme Napoléon après son évasion de l’île d’Elbe en 1815 », écrit The Independent au lendemain de l’élection à l’Union pour un mouvement populaire (UMP). « Il a obtenu 64,5 % des voix, ce qui a été presque universellement interprété comme un revers, deux acclamations plutôt que trois », note le quotidien britannique, donnant le ton des commentaires en ce 1er décembre.

Allemagne – Süddeutsche Zeitung

A Munich : « C’est reparti pour le grand show de Sarko », titre la Süddeutsche Zeitung qui s’étonne que la France « avance vers le passé ». « Le petit homme au grand ego est de retour. Mais l’UMP doit se demander si Sarkozy est vraiment le bon choix pour l’avenir. Certes, l’ex-président a du talent, de l’énergie, du panache, parfois même du charisme. Il sait parler et mobiliser l’électeur. Il est bien plus dynamique que le président actuel. Et, malgré son égocentrisme, il inspire plus confiance que Marine Le Pen. » Mais Sarkozy a déjà eu sa chance, écrit le quotidien allemand (de 2007 à 2012), il a beaucoup promis et… peu tenu.

Londres – Financial Times

Le Financial Times lui aussi refroidit les ardeurs de ceux qui voudraient voir Sarkozy de retour à l’Elysée : « Il doit se défaire de toutes illusions sur le fait qu’il est le sauveur que le pays attend. Premièrement, ce n’est pas évident que les Français veulent son retour. Il a remporté l’élection à l’UMP avec un score bien plus faible que sa première victoire en 2004. Monsieur Sarkozy n’est plus aussi respecté dans son parti qu’il ne l’était il y a dix ans. […] L’autre raison qui explique que Nicolas Sarkozy pourrait ne pas accéder à la présidence de la République est que son premier mandat fut décevant. Il ne fut pas le réformiste qu’il disait être », tempère le Financial Times.

Pays Bas – Financieele Dagblad

Même constatation aux Pays-Bas où le Financieele Dagblad explique ce « déclin d’enthousiasme » pour Sarkozy par « sa tendance trop forte à vouloir plaire. De manière tapageuse, il se met au-devant de la scène en espérant rallier le plus d’électeurs possible. » C’est un comportement qui fatigue l’opinion publique : « 75 % des Français trouvent qu’il a raté son retour », rappelle le quotidien.

Londres – Daily Telegraph

« Le meilleur atout de Sarkozy ? Sa haine de la gauche ». The Daily Telegraph observe que « l’homme surnommé par certains ‘le nain venimeux de l’Europe aux talonnettes’, inspire une rage aveugle à ses critiques », rappelle le quotidien britannique qui n’a pas oublié le côté bling-bling de l’ancien président. « Mais, finalement, cette frénésie anti-Sarkozy pourrait bien le rendre sympathique aux yeux des Français. Elle lui a conféré le statut d’outsider qui combat l’establishment sur tous les fronts […] et qui vole ainsi à Marine Le Pen sa principale promesse électorale. »

Madrid – El País

« Sauveur » est le qualificatif choisi par El País de Madrid pour commenter le retour de Sarkozy au premier plan. Un retour qui illustre les impasses de la société française, selon le quotidien. En effet, Sarkozy va essayer de résoudre à sa manière la question centrale de la vie politique française : le futur rôle du FN.

« La défaite probable de François Hollande, les divisions de l’UMP, la crise de la morale publique, le rejet des élites politiques […] rendent inévitable la montée d’une identité néofasciste à la française qui menace de détruire l’Etat de droit et d’affaiblir pendant longtemps le pays. Face à cette situation, et sans avoir une seule miette de conviction idéologique, Sarkozy pourrait interpréter le rôle du sauveur suprême pendant les deux prochaines années », estime El País.