Les abeilles se meurent … mais on s’en fout !

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Abeille

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Survie des abeilles – un géant du miel tire la sonnette d’alarme

L’Amérique toujours en avance … pour le pire !

Selon un rapport préliminaire de l’organisme « Bee Informed Partnership » et du ministère de l’agriculture, les apiculteurs américains auraient perdu 42% de leurs colonies d’abeilles domestique en un an. C’est la seconde plus grande perte du secteur et elle inquiète jusqu’ici en France.

Les ruches américaines ont été tellement décimées entre avril 2014 et avril 2015 que les professionnels et même le ministère de l’agriculture pensent que le secteur ne pourra pas s’en relever.

Pas d’abeilles, pas de cultures

Les Etats-Unis sont déjà confrontés à la disparition des insectes polinisateurs sauvages qui assurent tout naturellement la reproduction des plantes. Aux USA, les abeilles domestiques viennent donc à la rescousse, transportées par camions entiers, sur plusieurs centaines de kilomètres au bout desquels les ruches sont disposées dans les grands vergers, aspergés de pesticides. Ah bon ? Elles meurent ?

En cause particulièrement, selon les entomologistes et les militants des associations de protection des abeilles : les néonicotinoides. Des semences enrobées de pesticides qui se diffusent dans la plante tout au long de sa croissance. Trois sont interdits en Europe pour certaines semences, mais aux USA, ils sont tous autorisés. (Il faut bien que Monsanto s’enrichisse !)

Il faudrait pourtant les abandonner définitivement, et dans le monde entier plaide le président de Génération Future, François Veillerette.

Si on n’interdit pas ces produits-là rapidement on sera peut-être un jour obligés de faire comme en Chine et de polliniser les cultures à la main avec des pinceaux, ce qui serait totalement absurde puisqu’aujourd’hui les insectes le font gratuitement !!!

Et en Europe on fait quoi ?

Lundi 5 mai 2015, la Commission européenne a rendu un rapport sur le « programme de surveillance active de la mortalité des colonies d’abeilles » (en anglais), intitulé EPILOBEE.

Cette étude (qui a coûté la peau des fesses) a surveillé à trois reprises la vigueur et/ou la mortalité de l’insecte de l’hiver 2012 à l’été 2013 dans 17 pays européens.

Il y avait de quoi se réjouir, l’étude est historique depuis le malheureux constat d’affaiblissement et de mortalité des abeilles et les moyens sont à la hauteur de la catastrophe sanitaire : il concerne 31 832 colonies (provenant de 3 284 ruchers), 1300 inspecteurs et 3,3 millions d’euros payés par Bruxelles, auxquels se rajoutent les contributions financières de chacun des États membres.

Le constat

Les résultats sont alarmants : en cumulant les mortalités hivernales et estivales, la Belgique apparaît comme le territoire le plus touché, avec un taux de mortalité de 42,5 %, suivie de près par le Royaume-Uni (38,5 %), la Suède (31,1 %), la Finlande (29,8 %) et la France (27,7 %).
Le problème est surtout écologique (l’abeille pollinise 70 % des plantes sauvages et cultivées de la planète) mais aussi économique : le nombre d’apiculteurs français a baissé de 40 % en 6 ans et les miels asiatiques de qualité douteuse inondent les rayons de nos supermarchés.

L’absence des pesticides, une tartuferie politique ?

Alors qu’un enfant de 5 ans se serait posé la question car la totalité des apiculteurs français sonnent l’alarme depuis des années sur le système agricole intensif qui repose sur l’utilisation irraisonnée de produits phytosanitaires tels les insecticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, la Commission européenne n’a pas jugé utile de mentionner le facteur « pesticides » et a centré son travail sur les «agents biologiques», autrement dit les principaux pathogènes de l’abeille comme les parasites Varroa (acarien parasite de l’abeille domestique) ou Noséma.

Selon l’Anses (L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui a été mandatée par Bruxelles pour organiser le rapport :

« À la demande de la Commission européenne, EPILOBEE a centré son travail, pour ses deux premières années de fonctionnement, sur la mise en place de critères harmonisés de mesure de l’affaiblissement des colonies et l’observation des pathologies infectieuses des abeilles. Ce projet européen n’a pas intégré, à ce stade, la détection de pesticides. »

Un rapport de 30 pages qui nous aura coûté plusieurs millions d’euros, dont les experts se félicitent en concluant qu’un rapport sérieux a pu être réalisé à l’échelle européenne avec les mêmes méthodes épidémiologiques standardisées à tous les États, mais qui n’apporte aucune réponse… !!!

Selon l’apidologue (Personne qui étudie les abeilles) Gérard Arnold, directeur de recherche au CNRS :

« Si on ne recherche que des agents infectieux, on ne risque pas de trouver des résidus de pesticides. Ce choix est politique, pas scientifique. »

La Commission Européenne corrompue par les lobbys se moquerait-elle de nous ?

Mais non ! Ca ne s’est jamais vu !
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Polliniser à la main ?

En Chine on est riche… En main d’œuvre. C’est pourquoi la situation n’inquiète pas franchement. Pourtant, dans certaines régions de l’Empire du Milieu, il n’y a plus une seule abeille qui survit. Du coup, les paysans emploient des petites mains bien patientes pour polliniser les fleurs. A défaut, ils louent des ruches qu’ils posent quelques heures dans leurs champs. Mais on sait déjà que tout cela ne suffira pas.