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Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, qui est également le beau-père de Xavier Niel, l’un des principaux actionnaires du Monde, a décidé de retirer jusqu’à la fin de l’année les pages de publicité du géant du luxe prévues dans le journal, révèle Le Canard Enchaîné.

Source : Challenge

Agacé par les « Paradise Papers », Bernard Arnault sanctionne Le Monde

Bernard Arnault n’a pas franchement goûté l’article du journal Le Monde sur son « patrimoine offshore », paru dans le cadre des « Paradise Papers ». Le PDG de LVMH, qui est également le beau-père de Xavier Niel, l’un des principaux actionnaires du Monde, a décidé de retirer jusqu’à la fin de l’année les pages de publicité du géant du luxe prévues dans le journal, révèle Le Canard Enchaîné ce mardi. Manque à gagner pour le quotidien du soir : 600.000 euros. Contacté par Challenges, le groupe LVMH ne souhaite pas faire de commentaire.

Le Monde avait dévoilé le 8 novembre dernier des éléments sur le « patrimoine offshore » de Bernard Arnault.

Le patron de LVMH aurait eu recours à des montages offshore pour l’acquisition d’un terrain à Londres et l’achat de yachts de luxe. Selon Le Monde, le milliardaire français serait le bénéficiaire d’une société immatriculée sur l’île de Jersey qui a acquis en 2000 un terrain de 129 hectares au nord de Londres. Le quotidien affirme aussi que Bernard Arnault aurait « fait appel à au moins huit cabinets de conseil différents pour localiser ses actifs dans six paradis fiscaux différents ».

« Tous les actifs évoqués dans cet article ont été constitués de manière parfaitement légale et sont naturellement connus des autorités fiscales », s’était alors défendu le PDG de LVMH le 8 novembre. Le milliardaire dénonçait alors « une opération journalistique de ce média pour créer une sensation en utilisant [son] patrimoine », et s’indignait du fait que certains de ses investissements ont été « présentés comme des biens cachés et non déclarés, fiscalement répréhensibles, ou à la limite de la légalité ». S’agissant de sa propriété londonienne, Bernard Arnault avait notamment estimé que celle-ci était « déclarée depuis l’origine aux autorités fiscales françaises comme anglaises, et a fait l’objet, depuis son acquisition, du paiement de l’ISF ». Il assurait en outre que le « mode de détention » du bien ne l’a « fait bénéficier d’aucun avantage fiscal, de même que les autres actifs évoqués ».

LVMH dément un retrait « total »

Le groupe LVMH de Bernard Arnault a, de son côté, réfuté mercredi une « coupure totale » de ses publicités dans Le Monde à la suite des révélations des « Paradise Papers », mais indique mener, « depuis plusieurs mois une réflexion » pour réduire ses investissements dans les « médias classiques », au profit « des médias digitaux ». « Les investissements dans Le Monde ne s’interrompront évidemment pas », a finalement réagi le porte-parole, alors que la polémique avait déjà commencé à enfler. Contacté par l’AFP, le président du directoire du groupe Le Monde, Louis Dreyfus, n’a pas souhaité faire de commentaires.