>« L’actuelle épidémie d’Ebola est l’urgence sanitaire la plus grave et la plus aigüe des temps modernes », a déclaré Ian Smith, Directeur Exécutif de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) lors d’une conférence de presse à la mi-octobre.
Mais peut-on assimiler l’épidémie de l’Ebola à celle de la grippe espagnole qui aurait emporté entre 60 et 150 millions de personnes, ou celle du Sida, qui a coûté la vie de 35 millions d’autres ? Certainement pas, répond Michael Fumento dans le New York Post. Il affirme que l’Ebola a fait l’objet d’une dramatisation exagérée qui a abouti à exagérer l’attention accordée à l’épidémie au détriment d’autres maladies avec une létalité bien supérieure.
Le lendemain de la déclaration de Smith, le New York Times avait prédit 10 000 nouveaux cas d’Ebola par semaine dès la première semaine du mois de décembre ; mais on n’a finalement déploré que 529 cas, et en moyenne, au cours des 3 dernières semaines, il n’y en a eu que 440.
En fait, l’épidémie avait déjà atteint son paroxysme lorsque Smith avait participé à la conférence de presse, comme le montrent des documents de l’OMS, qui indiquent que le pic de l’épidémie avait été franchi à la mi-septembre. Mais à cette époque, l’OMS réclamait un milliard de dollars pour tenter de juguler l’épidémie, tandis que le président américain Barack Obama s’était engagé à verser 1,26 milliard et à envoyer des troupes sur le terrain pour assister les équipes médicales africaines à lutter contre la maladie.
Selon Fumento, la notion des 10 000 nouveaux cas hebdomadaires serait une improvisation du responsable de la crise Ebola au sein de l’OMS, Bruce Aylward, et aucun calcul ne soutiendrait ce chiffre.
En août, l’OMS avait anticipé qu’il y aurait 20 000 cas au 2 octobre, et aux Etats-Unis, le Centers for Disease Control (CDC) a publié une estimation de 540 000 à 1,4 million de cas d’ici le 20 janvier 2015. Pour le moment, nous n’en sommes qu’à 19 000 cas, observe Fumento.
La Banque Mondiale, qui avait prédit que la crise de l’Ebola coûterait 36,2 milliards de dollars à l’Afrique, est revenue sur ce chiffre, et n’évalue plus désormais son impact qu’à 3 ou 4 milliards de dollars.
« Ne vous méprenez pas sur mes propos », tempère Fumento. « Nos troupes, et des gens comme Médecins Sans Frontières, ont accompli un travail gigantesque face à cette épidémie. Mais il est dingue de jeter plus de milliards pour l’Ebola, comme le Congrès semble voué à le faire (5 milliards de dollars), alors que le besoin réel serait de combattre des maladies endémiques moins « glamours » comme la malaria, la tuberculose et la diarrhée infantile, qui tuent chaque jour plus de personnes que l’Ebola n’en a tuées depuis le début de l’épidémie ».
Il conclut: « Quand l’OMS admettra finalement que l’épidémie n’a jamais atteint les niveaux qu’elle avait prédit, elle revendiquera certainement le crédit pour les nombres plus faibles, suggérant qu’une action rapide et intense aura permis d’éviter le désastre ».