Source Observatus geopoliticus – Chronique du Grand Jeu
Aller, mange et tais-toi.
Rappelez-vous, chers lecteurs, la chute d’Alep n’était qu’horreur et infamie : « crimes de guerre », « crimes contre l’univers »… L’ONU – en fait Samantha Power [Ambassadrice des États-Unis aux Nations unies depuis 2013], qui se prenait sans doute à elle seule pour la communauté internationale toute entière – évoquait avec des trémolos dans la voix « l’humanité effondrée ». Les civils apeurés se terraient devant la soldatesque assadienne et assassine qui massacrait femmes, enfants, vieillards et chatons. Derrière l’Attila de Damas, l’herbe ne repousserait pas…
Les chiffres officiels commencent toutefois à sortir. Donnons la parole au représentant du Secrétaire général des Nations Unies, peu suspect de russophilie primaire :
From Syria, the UN, directly or through partners, has provided life-saving assistance to the nearly 150,000 people from eastern Aleppo in Syria who have been displaced from or have returned to the area. More than 36,000 of them were evacuated to the western countryside of Aleppo and Idlib governorate and more than 111,000 people to different areas in Aleppo city, including more than 50,000 in formerly besieged neighbourhoods. The UN and our national and international humanitarian partners continue efforts to scale up our response in Aleppo to do all we can to ensure that the people of Aleppo receive the aid they need.
Traduction :
« De la Syrie, l’ONU, directement ou par l’intermédiaire de partenaires, a aidé au sauvetage de près de 150 000 personnes de la partie orientale Alep en Syrie, qui ont été déplacées ou sont retournés dans la région. Plus de 36 000 d’entre eux ont été évacués vers la région occidentale d’Alep et vers la zone rebelle (Idlib) et plus de 111 000 personnes vers différentes zones dans la ville d’Alep, dont plus de 50 000 dans les quartiers autrefois assiégées. Les Nations Unies et nos partenaires humanitaires nationaux et internationaux poursuivent les efforts pour intensifier notre réponse à Alep pour faire tout notre possible pour veiller à ce que les gens d’Alep reçoivent l’aide dont ils ont besoin. »
Pardon ? On se frotte les yeux… Sur les près de 150 000 habitants de la poche d’Alep-est, seuls 36 000, en comptant les combatants insurgés, ont choisi l’évacuation vers la zone rebelle (Idlib) tandis que 111 000 ont préféré rejoindre les zones gouvernementales !
Traduction : 75% des civils étaient en réalité pris en otage par les barbus « modérément modérés », qui n’étaient suivis que par un petit quart de la population de la poche rebelle. On comprend que la journaloperie institutionnelle préfère passer l’info sous silence…