MEFIONS-NOUS TOUJOURS DE TOUT CE QUI NOUS VIENT DE CHINE.
L’huile de caniveau coule à gogo dans les arrière-cuisines.
De quoi traumatiser les consommateurs chinois : un énorme scandale d’huile frelatée, distillée à partir des restes récupérés entre autre dans les restaurants, empoisonne leur vie quotidienne.
Enquête assaisonnée sur une huile vendue comme étant alimentaire !!!
D’après l’article de Jingji Cankao Bao (extraits) Pékin APékin, paru dans « Courrier Internationnal »
Je cite l’article :
Plantons le décor.
On peut souvent observer à l’entrée ou à l’arrière des restaurants, tard dans la nuit, le ballet des paysans et de leurs petits camions citernes ou à plateaux venus récupérer les eaux grasses, composées des restes et des liquides utilisés en cuisine, de ces établissements, la plupart sans en avoir le droit.
Un restaurateur installé depuis trois ans dans le quartier de Fengtai, à Pékin raconte :
« Dès le premier jour d’ouverture de notre restaurant, il y a des gens qui sont venus spécialement pour récupérer nos eaux grasses. Chaque soir ils viennent les prendre, et ils nous donnent en échange quelques centaines de yuans par mois (100 yuans = 11 euros). C’est super ! Un souci en moins ».
Nous avons pu constater qu’entre le cinquième et le sixième périphérique de la capitale et au-delà du sixième se trouvent d’innombrables petits élevages de porcs que l’on engraisse principalement avec les eaux grasses venant des restaurants. Les éleveurs vendent aussi à des trafiquants illégaux leur « huile d’eaux grasses », obtenue après ébullition, environ 1 000 yuans le baril (114 euros).
Nous nous sommes rendus dans un élevage de la banlieue pékinoise. Plusieurs centaines de cochons dodus à la peau très sale s’entassent dans un enclos grillagé. A côté se dresse un tas d’ordures à l’odeur pestilentielle où se mêlent baguettes usagées, papier hygiénique, boîtes alimentaires jetables et reliefs de repas, tandis que des eaux grasses bouillonnent dans un bac de 2 mètres cubes.
L’éleveur explique :
« Il faut porter à ébullition les eaux grasses, sinon elles contiennent trop de graisses et ce n’est pas bon pour les porcs. J’ai 300 bêtes. Chaque jour on parvient à faire un baril d’huile d ‘ eaux grasses. »
L’éleveur, un pied sur un de ces fûts bleus tachés de graisse noire stockés en nombre à côté de l’enclos, ajoute :
« Maintenant, l’huile se vend 1 000 yuans le baril ! »
Selon une personne bien informée, l’« huile de caniveau » n’est plus faite uniquement avec des eaux grasses, mais aussi avec de l’huile de friture usagée, des morceaux de porc que l’abattoir a rejeté et des graisses provenant de carcasses de poulets ou de canards. En fait, n’importe quoi peut servir à fabriquer de la prétendue « huile alimentaire » dès lors qu’on peut en extraire de l’huile et en changer la couleur.
Usines clandestines dernier cri.
De nombreuses usines clandestines de fabrication d’huile d’eaux grasses se concentrent dans le district de Nanhe, dans la municipalité de Xingtai (province du Hebei). Il y a quelques années, les médias ayant révélé ces pratiques, cette industrie locale avait accusé le coup.
Mais aujourd’hui elle a retrouvé de la vigueur, comme en témoigne l’activité de cette petite raffinerie locale : à l’extérieur des ateliers se dressent trois grandes cuves cylindriques d’environ 10 mètres de haut et de presque 4 mètres de diamètre.
Selon un paysan des environs, ces cuves serviraient à stocker l’huile et l’usine aurait une capacité de raffinage de 20 à 30 tonnes par jour.
A Tianjin, le responsable d’une usine de raffinage d’« huile de caniveau » explique qu’il a la possibilité d’extraire une trentaine de tonnes d’huile par jour. Le directeur est même fier de nous vanter les techniques de pointe pratiquée ici et de nous présenter son matériel dernier cri.
L’huile de caniveau dans la salade.
Au passage, un ouvrier nous révèle que son patron conditionne et vend comme huile d’assaisonnement une grande quantité d’huile d’eaux grasses très sale, qui, une fois filtrée, se transforme en huile limpide… !
Après avoir prélevé quelques échantillons d’huile fabriquée dans des usines de Pékin et de Tianjin, nous les avons confiés pour analyse au Centre national de surveillance et d’inspection de la sécurité alimentaire.
Parmi les échantillons, une bouteille contenait une huile de couleur jaunâtre dont l’odeur forte a fait immédiatement se détourner le laborantin qui l’a ouverte : « Ce n’est pas du tout de l’huile »!
Il a refusé d’analyser cette huile « bizarre », mais d’autres liquides ont paradoxalement répondu aux normes généralement requises pour être rangés dans la catégorie des huiles alimentaires végétales ou animales !!!
Les réseaux mafieux à la tête de cette industrie.
Les responsables d’autres raffineries nous ont dit posséder toutes les attestations officielles requises et ne pas redouter les contrôles ; certaines disposent même du label QS (Quality Safety), soutenus par des réseaux mafieux.
Au fil de nos investigations, nous avons découvert une réalité choquante, qui pousse surtout à se demander pourquoi ces sites de production d’« huile de caniveau » sont toujours actifs aujourd’hui et se développent ?
En fait, chaque acteur se tient tout naturellement sur ses gardes. De plus, comme ces activités se sont peu à peu organisées, il est devenu très difficile de découvrir des ateliers illégaux et de réunir des preuves contre eux. De source bien informée, nous avons appris que de nombreux petits ateliers de la banlieue pékinoise qui raffinent de l’« huile de caniveau » bénéficient du soutien de réseaux mafieux.
Aussi, même s’ils allument des feux chaque nuit pour « distiller » l’huile et que plus une herbe ne repousse ensuite à cet endroit-là, les paysans voisins n’osent pas, pour la plupart, poser de questions.
Pour survivre, la chaîne de production d’huile frelatée doit grossir et se renforcer. Elle doit surtout compter sur certaines personnes pour écouler sa production. Parmi ces personnes, on trouve des caïds. Ainsi, à Pékin, le responsable d’une usine d’embouteillage clandestine est considéré comme un véritable caïd par les gens du milieu.
Son usine est capable de fabriquer n’importe quel conditionnement pour huile alimentaire, quelle que soit la marque. Ce sont de véritables bidons d’usine estampillés du logo anti contrefaçon, qu’il expédie chaque jour à des supermarchés et à des magasins de Pékin. La production quotidienne avoisine les 10 tonnes. Selon un ancien trafiquant d’huile frelatée, ce secteur, dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à des centaines de millions de yuans, ferait vivre à Pékin plusieurs milliers de personnes.
Quand nous avons visité secrètement plusieurs usines d’huile frelatée, les responsables de ces sites ont tous affirmé détenir tous les certificats et autorisations nécessaires et ne pas redouter la venue d’inspecteurs.
Comment les services de contrôle réagissent-ils face à ce mal solidement enraciné ?
La Commission municipale de Pékin chargée de la gestion urbaine et de l’environnement reconnaît que :
« le chaos règne encore en matière de traitement des déchets provenant de la restauration. Ce fléau touche quasiment toutes les grandes villes chinoises.
Sanctionner les entreprises de collecte illégale incombe au Bureau chargé de l’application des lois et de l’administration générale de la gestion urbaine. »
Voici la réponse de ce dernier :
« Nous n’avons pas le droit d’intervenir au niveau des évacuations illégales de déchets issus de la restauration. »
Du côté du Bureau du commerce et de l’industrie de Pékin, on indique :
« Nous sommes seulement chargés de vérifier la conformité des huiles alimentaires disponibles sur les marchés, dans les supermarchés ou sur les marchés de gros de produits agricoles. Ce sont les services d’inspection de la qualité qui peuvent seuls déterminer si ce qui est vendu est ou non de l’huile frelatée. »
Le dernier mot revient au Bureau pékinois de surveillance de la qualité :
« Ces deux dernières années, notre bureau n’a pas reçu de plaintes au sujet d’huile frelatée. C’est que la question ne doit plus se poser à Pékin… ! »
En conclusion:
L’industrie de l’huile frelatée dégage un bénéfice annuel gigantesque, de 3 à 4 milliards de yuans (de 348 à 464 millions d’euros), équivalent à celui d’une grande entreprise d’Etat. L’hebdomadaire de Shanghai Xinmin Zhoukan a enquêté sur le scandale alimentaire de l’année. Aucune région chinoise n’est épargnée par ce trafic, pointe le reportage. Plus de 90 % de l’huile en vrac sur le marché chinois est mélangée avec cette huile « recyclée », a avancé un producteur arrêté par la police.
« Comment cette industrie a-t-elle pu se développer ? Qui l’a autorisée ? Qui l’a encouragée ? » Interroge l’hebdomadaire.
TOUT VA BIEN EN TOUT ET PARTOUT … BON APPETIT A TOUS LES HUMAINS DE CE MONDE DE FOUS !
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