Après sa contre-attaque en version papier, Ferrero nous tartine encore une fois avec une nouvelle publicité télévisée. Quelques remarques…
Dans un pot de Nutella, qu’est-ce qu’il y a…
Vidéo à voir :
Dans un pot de Nutella, qu’est-ce qu’il y a…
Sans changer ses habitudes, le groupe Ferrero « oublie » de préciser qu’il y a plus d’huile de palme que de noisettes dans sa pâte à tartiner. Après 40 ans d’utilisation, il parle d’huile de palme « durable ». Tant d’années pour se poser des questions. Pendant ce temps l’huile de palme a été responsable de 80% de la déforestation en Malaisie. Trouver des labels maintenant, c’est déjà trop tard.
D’un point de vue environnemental, avant cela, Ferrero a donc participé au désastre (en le niant) et maintenant il se cache derrière le pseudo « label » qui n’apporte en réalité aucune garantie
Voir cette vidéo : La mauvaise blague du durable
D’un point de vue nutritionnel Nutella se déleste de ses responsabilités en arguant le fait que la consommation de son produit doit se faire de façon « modérée ».
Soit, mais comment faire quand il n’indique pas clairement sur l’emballage la composition du produit ?
Surtout, il manque à ses responsabilités quand il « oublie » de mentionner que l’huile de palme et le sucre composent plus de 70% dans sa préparation !
Ses publicités sont toujours les mêmes.
En mettant en avant les ingrédients « nobles » de son produit (sur les publicités et ses emballages) tout en appelant à la responsabilité du consommateur, la marque joue dans le registre du cynisme. En effet elle positionne son produit « plaisir » le plus naturellement du monde au sein d’une consommation journalière, la rendant presque indispensable à l’apport « d’énergie ». En plaçant son produit sur les thématiques du goût et des sentiments (qui n’ont rien à voir avec le produit), Ferrero fait oublier la vraie nature sucrée et grasse de son produit. On ne consomme au final plus qu’une image, une idée.
Mais voilà, les industriels ont une responsabilité à ce niveau.
On ne peut pas vendre et vanter seulement une partie d’un produit, qui plus est, en se targuant de transparence.
Le consommateur doit être attentif et responsable, mais l’industriel ne doit pas mentir par omission et donner une image délibérément tronquée de son produit.
Le consommateur ne peut plus faire son choix d’achat de manière pleinement consciente à cause de l’image qu’on lui donne des produits, faisant ainsi baisser sa garde.
A lui de se renseigner ? Peut-être, mais comment le faire dans cet océan de produits et flux d’informations malhonnêtes?
Ferrero fait même plus fort en parlant de l’huile provenant « des fruits du palmier» (scientifiquement exact, mais le mot fruit peut porter à confusion), et de sucre de « betteraves françaises » (jouant sur la corde nationaliste, et en parlant de betterave, là encore le mot sucre sonne différemment accouplé avec le mot betterave).
De là à dire que 70% du produit est composé de fruits et de légumes, il n’y a qu’un pas.
Les mots sont très importants.
Ferrero le sait très bien. Ainsi il peut apporter de la confusion en enchaînant les affirmations creuses et invérifiables comme si de rien n’était.
Je vous incite aussi à analyser le vocabulaire utilisé : le mot naturel utilisé pour l’extraction de l’huile de palme. Pourquoi ce mot à cet endroit ? etc.
Quelques mots de la pub : « arôme, fraîcheur, pluies d’été, savoureuses, sucre extrait de betteraves, pour l’onctuosité (il y a de l’huile de palme), naturellement (extraite) des fruits du palmier à huile, une filière certifié, respectueuse de l’environnement, 50 ans de savoir-faire, préparé avec soin, finalement si Nutella est aussi bon c’est qu’il est bien fait ».
Une analyse à faire sur toutes les publicités…
Retrouver l’analyse du greenwashing (En français : Eco blanchiment) papier de Ferrero ici : Ferrero m’a « tuer »
A part le Nutella d’autres produits Ferrero sont palmés : Kinder, Ferrero Rocher etc. Et bien entendu d’autres marques utilisent de l’huile de palme sans garanties réelles de sa provenance. Mais Ferrero est unique en son genre : entêté et manipulateur. Jusqu’à quand ?
Allez … bon appétit à tous !
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