Palestiniens fuyant les combats en 1948.
Cet article, publié le 8 décembre sur le site en anglais d’Al-Akhbar, est une traduction de l’édition en arabe. Par Zouheir Andraos
Voilà que maintenant ils veulent pouvoir planter des pommes de terre, élever des poulets et cueillir du thym !!
Quelle outrecuidance on croirait qui sont sur leur terres !!
Alors qu’Israël augmente sa mainmise économique sur les Palestiniens de 1948, sa politique raciste va jusqu’à leur interdire d’élever des poulets et de cultiver des pommes de terre. Ceci après la fermeture d’ateliers de vêtements, qui ont été transférés en Jordanie, et autres actions similaires.
Haifa occupée – Tandis que la persécution économique contre les Palestiniens continue, le ministère de l’Agriculture israélien a récemment décidé d’empêcher les Palestiniens de 1948 d’élever des poulets et donc de produire des œufs, revendiquant cette activité comme un droit exclusif des juifs dans les villages coopératifs (moshav). Les œufs produits par les structures palestiniennes ont disparu du marché en quelques jours et ont été remplacés par des œufs israéliens produits dans les moshavs (communautés agricoles coopératives) construites sur les ruines des villages palestiniens détruits pendant la Nakba, la Catastrophe.
Les autorités de Tel Aviv ont également publié un décret interdisant aux « Arabes » de cultiver des pommes de terre, cédant aux pressions des producteurs israéliens. Les autorités avaient découvert que la production de pommes de terre est bon marché et une source importante de revenus pour les Palestiniens.
Ces deux décisions sont des preuves supplémentaires de l’ampleur du racisme institutionnel.
La Palestine est célèbre pour ses terres fertiles, riches de toutes sortes de plantes utilisées dans l’alimentation par les Palestiniens (comme le thym et la mauve) mais qui ne sont ni connues ni consommées par les juifs. Cela a conduit le gouvernement israélien à donner instruction à ses prétendues autorités de la Protection de l’Environnement de poursuivre « les voleurs de plantes ». Il a officiellement annoncé que ces plantes étaient « des espèces protégées et ceux qui les ramassent seront poursuivis en justice. » !!!
Les autorités de Protection de l’Environnement ont commencé à infliger des amendes aux Palestiniens qui cueillaient « des plantes protégées ». Pendant ce temps, des commerçants juifs, qui venaient de découvrir l’importance de ces plantes pour les Palestiniens, ont demandé les autorisations nécessaires au ministère de l’Agriculture pour les cultiver et les vendre sur les marchés arabes. Les Palestiniens de l’intérieur sont devenus la cible d’un commerce israélien lucratif et populaire.
Dans le même contexte, les autorités d’occupation ont trouvé un autre canal pour accroître la mainmise économique sur les Palestiniens : la société de cigarettes Dubek (le seul cigarettier israélien) a annoncé qu’elle allait cesser d’acheter du tabac aux agriculteurs arabes. Le tabac est l’une des principales cultures de rapport pour les Palestiniens, en particulier en Galilée, à l’intérieur de ce qu’on appelle la ligne verte. Israël aura ainsi détruit l’une des cultures arabes les plus importantes en Palestine, et a commencé à importer le tabac de son allié turc.
Persistant dans sa guerre économique et en collaboration avec la Jordanie, Israël a récemment fermé les petits ateliers de couture et de tricot en Galilée, dans le Triangle et dans le Negev (Naqab), la principale source de revenus pour de nombreuses familles palestiniennes. Les autorités d’occupation ont l’intention de les déplacer en Jordanie, sous prétexte que la main d’œuvre y est bon marché. La rumeur dit cependant que le projet vise à soutenir la fragile économie jordanienne, en plus de la détermination de l’occupation de couper les sources de revenus des Palestiniens de 1948.
La politique de mainmise économique adoptée par Israël a entraîné le chômage d’un tiers de la main-d’œuvre dans le Naqab et à Umm al-Fahm. Elle a creusé l’écart entre le chômage palestinien et israélien, avec un taux de chômage de 25 pour cent pour les Palestiniens, et de 6,5 pour cent pour les Israéliens. Les mêmes statistiques indiquent que la moitié des enfants palestiniens dans les territoires de 1948 vivent actuellement en dessous du seuil de pauvreté.
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