Source : D’après Michel URVOY, éditorialiste à Ouest-France
Les ténors de la droite se baignent avec délectation dans la démagogie
On ne peut pas, comme le réclament certains ténors de la droite, demander que l’on enferme toutes les personnes fichées « S » (à supposer que l’on dispose du millier de places nécessaires !) et réclamer la présomption d’innocence quand on est mis en examen !!!
Suivez mon regard.
Une somme de contradictions
On ne peut pas, comme le pratique l’opposition, déplorer l’insuffisance de moyens de répression quand on a soi-même réduit de plusieurs dizaines de milliers les effectifs de l’armée, de la gendarmerie (qui sont aussi des militaires), de la police et de la justice.
On ne peut pas, comme le font en particulier les centristes, mener bataille contre la dépense publique et réclamer chaque matin plus d’investissements dans les domaines régaliens de l’Etat.
On ne peut pas, comme l’a fait une partie de la gauche socialiste et écologiste, s’opposer à la loi renseignement qui vient d’être votée et prétendre répondre à la peur des Français qui veulent vivre en sécurité.
On ne peut pas, comme l’affirme le Front national, prétendre que la solution consiste à se mettre en marge de l’Europe lorsque le terrorisme utilise précisément les frontières pour déjouer le renseignement et freiner les enquêtes.
On ne peut pas, comme le pratique Manuel Valls, tenir chaque jour des propos très va-t-en-guerre et se contenter de moyens à la marge.
On ne peut pas, quand on est l’Europe, l’Onu ou l’Otan, pleurer avec la France et la laisser supporter le coût déséquilibré de la lutte militaire contre le terrorisme.
On ne peut pas, comme nombre de contribuables, protester devant le poids de l’impôt et s’indigner d’un supposé recul de l’Etat.
Un coût et de la cohérence
On ne peut pas, au nom des libertés et des droits de l’homme, se plaindre des contrôles d’identité, de la surveillance d’Internet, et laisser faire ceux que notre liberté de prendre un verre en terrasse, de suivre un match de foot ou d’écouter un concert de rock, horrifient.
On ne peut pas, comme cette habitante de l’Essonne, entendue sur France 3, observer en silence un énorme trafic d’armes dans son quartier et se lamenter du bain de sang qui en est résulté. La lutte contre le terrorisme a un coût. Elle appelle une révision de certains choix collectifs et de certains comportements individuels.
Elle exige surtout, au moment où François Hollande annonce un certain nombre de décisions, que chacun réfléchisse à la cohérence de ses exigences et aux conditions de la solidarité.