La semaine dernière, les négociateurs de 195 pays réunis à Bonn (Allemagne) ont finalisé un texte, critiqué pour son manque de lisibilité, en vue de la conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre. La secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, s’est dit ce mercredi « extrêmement inquiète » et estime qu’on est « à deux doigts d’un échec cuisant ».
Le premier faisceau d’échec est lié à l’ultimatum qu’ont adressé les pays en développement aux émissaires des Nations-Unies.
Ces états réclament une chose précise : qu’on leur débloque un fonds de 100 milliards de dollars par an dès 2020 afin de lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Le chiffre de 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020 avait été avancé en 2009 lors de la conférence de Copenhague. 100 milliards de dollars ce n’est pas rien ! Qui va payer ?
Or, pour l’instant, le compte n’y est pas. Et sans cette enveloppe minimum, les états en question ne signeront aucun accord à Paris.
Ces pays demandent que ce financement soit « mesurable », « prévisible », « vérifiable », « transparent » et réel, avec un mécanisme de révision au cours du temps.
Le deuxième faisceau d’échec viendra de l’Amérique.
Les hostilités sont ouvertes : le Sénat américain, à majorité républicaine, a adopté mardi deux résolutions annulant les réglementations phares du gouvernement de Barack Obama pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques.
Le secrétaire américain John Kerry a aussi cassé l’ambiance. En déclarant « qu’il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants » lors de la Cop21, il a soufflé un vent glacial à quelques jours de l’ouverture des négociations internationales sur le climat.