Questions légitimes que l’on doit se poser

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Source Antoine Fournier Planetes360

Les récentes frappes contre la Syrie ont détruit l’espoir que Trump rejette la politique d’ingérence.

Il s’est montré, en réalité, la marionnette dl’«Etat profond», explique l’historien John Laughland.
Le revirement de 180 degrés du président Trump sur la Syrie met fin à toute illusion sur sa présidence. Loin de représenter une révolution, son élection l’an dernier n’est que la énième preuve que le processus démocratique est aujourd’hui incapable d’effectuer de vrais changements dans la vie politique des grands Etats, tant les grandes lignes de cette politique sont fixées par un appareil de l’Etat qui, lui, ne change jamais.

Pourquoi prétendre que c’est Assad qui a utilisé un armement chimique pour tuer quelques dizaines de civils au risque de se mettre à dos la communauté internationale ?

Parmi ceux à qui le crime profite, les troupes rebelles (dont Al-Nosra, une branche d’Al-Qaïda) et l’Etat Islamique ne figurent-ils pas en bonne place ?

Que dire des intérêts Turcs dans la région ?

Voient-ils d’un bon œil la progression des Kurdes, alliés du régime de Bachar-el-Assad ?

Est-il l’intérêt des Turcs que l’alliance Russes, Syriens et Kurdes sortent vainqueur de la guerre contre les islamistes ?

Cette déstabilisation du dictateur Syrien ne provoque-t-elle pas une fragilisation de la position de la Russie ?

Cela ne profite-t-il pas en premier lieu aux Etats-Unis ?

Que sait-on de l’action de la CIA dans la région ?

N’est-elle pas habituée à soutenir discrètement des terroristes islamistes contre les Russes ?

Et fomenter des actions visant à en déstabiliser les alliés ?

Pourquoi Trump est-il si prompte à condamner l’allié des Russes dans la région, et lance-t-il une attaque unilatérale ?

Où est son intérêt ?

Est-il d’ordre stratégique ou domestique ?

Ses démêlées avec les représentants républicains y sont-elles pour quelque chose ?
Où est l’intérêt du peuple américain ?

Les attaques chimiques effectuées en 2013 contre une population civile ont-elles fait l’objet d’une enquête approfondie ?

Des journalistes Belges sur le terrain n’ont-ils pas témoigné de la probable culpabilité des rebelles islamistes djihadistes eux-mêmes ?

Peut-être comprendrons-nous mieux ce qui se passe si nous savions ce qui se trame derrière tout cela.

Où sont les champs pétrolifères ?

Quels sont les projets de Pipe-line en Syrie ?

Quels sont les vrais intérêts des Turcs, des Russes, des Américains, des Iraniens, des monarchies du Golfe, des Israéliens ?

Tant de questions sans réponse…

D’autres questions, par contre, ont finalement obtenues, avec le temps, des réponses :

L’intervention américaine en Irak, contre l’avis de l’ONU, en 2003, a-t-elle apporté la paix et la démocratie dans cette région ?

Des armes de destruction massive ont-elles été découvertes en Irak, ou bien au contraire a-t-on découvert que les autorités américaines (the deep state) savaient dès le début qu’elles n’existaient pas ?

L’état Islamique se serait-il constitué si les Etats-Unis n’avaient pas renversé un régime, certes dictatorial, mais laïc ?

Dans ces conditions, est-il temps pour les démocraties européennes de trancher, de condamner, d’intervenir, au risque d’agir dans l’intérêt des vrais responsables de l’horreur de cette semaine, et contre les intérêts des Européens ?

Pourquoi accuser Bachar-el-Assad de désigner comme terroristes des opposants ou rebelles, alors que ceux-ci sont des islamistes djihadistes, dont certains sont des combattants d’Al-Qaïda ou de l’Etat Islamique, que nous appelons nous-même terroristes lorsqu’ils s’en prennent à nous ?

Pourquoi la presse française se précipite-t-elle alors, comme pour préparer la population française à une participation de la France à une nouvelle croisade Américaine ?
Quels sont nos intérêts ?

Quels sont les intérêts de la presse Française ?

Faut-il chercher un agenda du côté des actionnaires de nos grands journaux ?

Pourquoi une si belle unanimité alors que tant de zones d’ombre subsistent ?

Y-a-t-il un rapport de causalité avec l’opinion exprimée par Emmanuel Macron, favorable à une intervention Française ?

L’alliance des va-t-en-guerre va-t-elle réitérer les erreurs de l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein, ou de la Libye de Mouammar Kadhafi, avec la Syrie de Bachar-El-Assad ?
Ne prennent-ils pas les lecteurs et les électeurs pour des ignorants incapables de lire, d’écouter et de réfléchir ?

A-t-on encore le droit de poser des questions ?

Mystère et boule de gomme …

Antoine Fournier Auteur indépendant, Voyageur, Consultant auprès des entreprises dans 19 pays et 3 continents..