L’étude s’est penchée sur la présence du colorant E171, l’un des plus utilisés dans l’industrie agro-alimentaire.
Les nanoparticules sont partout, de la voiture aux crèmes solaires en passant par certains produits de maquillage mais également notre nourriture. C’est justement à la présence dans nos assiettes de ces minuscules composés que s’est intéressé 60 millions de consommateurs dans son numéro de septembre 2017.
Les nanoparticules sont des matériaux dont le diamètre est inférieur, pour les plus petites, à 100 nanomètres. Pour les produire, il faut réduire certains matériaux tels que l’argent, le silicium, l’oxyde de titane en nanoparticules. À cette échelle, ceux-ci présentent de nouvelles propriétés intéressantes pour l’industrie. Dans l’alimentation, les nanoparticules peuvent agir sur la couleur, le goût, l’odeur, la fluidité ou encore la texture d’un produit. Problème, on connaît mal leurs effets sur la santé humaine. À cause de leur petite taille, les nanoparticules peuvent franchir les barrières de protection de notre organisme.
Une étude publiée en mars 2017 alertait sur les dangers potentiels de l’E171
Dans son étude, 60 millions de consommateurs s’est intéressé au colorant E171, le dioxyde de titane et sa présence sous forme de nanoparticules. Le magazine s’est intéressé à 18 produits sucrés, des gâteaux, des bonbons, des desserts glacés qui contiennent du E171 pour mesurer la quantité de nanoparticules au sein de ce colorant.
Pourquoi les nanoparticules de ce colorant en particulier? En mars 2017, des chercheurs de l’INRA ont inoculé à des rats pendant 100 jours de l’E171 contenant 40 à 45% de nanoparticules, une quantité similaire à celle que nous pouvons parfois ingérer en mangeant ce type de produits. Les résultats de cette expérience ont montré que 40% des rats présentaient des lésions pré-cancéreuses dans le côlon à la fin de l’expérience. Difficile pour l’instant de conclure que les risques pour l’homme sont les mêmes mais d’autres études sont en cours et les suspiscions augmentent autour des nanoparticules de ce colorant.
Un gâteau glacé de la marque Monoprix gourmet compte 100% de nanoparticules
Dans l’étude menée par le magazine, aucun des 18 produits étudiés ne mentionne la présence de nanoparticules alors que tous présentent un taux supérieur à 10% de ces particules dans la quantité totale de E171. Au-delà de ce seuil, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) recommande pourtant qu’il en soit fait mention sur l’étiquette.
Ce sont dans les desserts glacés et les bonbons que les nanoparticules ont été retrouvées en plus grande quantité. En particulier dans la « Douceur vanille et fruits rouges » de Monoprix gourmet avec 100% de nanoparticules dans la quantité totale de E171. Les « choco-mix Oreo » de la marque Milka s’en sortent mieux, ils réussissent à ne pas dépasser les 10% de nanoparticules quand les M&M’s en comptent eux 20%.
Mais comme le rappelle le magazine, « pour l’heure, il n’existe pas de dose journalière admissible pour les nanoparticules issues des additifs alimentaires. »