Des ministres des finances contents d’eux !
Source : Par Michel Soudais – Politis.fr
En représailles d’un référendum en Grèce
En représailles, à l’annonce d’un référendum en Grèce sur le « plan d’aide » de l’UE, de la BCE et du FMI, les ministres des Finances, réunis au sein de l’Eurogroupe ce samedi à Bruxelles, ont catégoriquement refusé la prolongation d’un mois du programme d’aide actuel, demandé par Athènes afin de pouvoir tenir au-delà du référendum prévu pour le 5 juillet.
Après s’être entendus sur les termes d’un communiqué très dur qui
– accuse la Grèce d’avoir rompu les négociations unilatéralement, et
– affirme que le programme d’aide prend fin mardi 30 juin, ce qui revient à mettre la Grèce en faillite à cette date, les ministres de l’Eurogroupe ont poursuivi leur réunion, sans le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, pour discuter des conséquences de cette décision. Par ce geste, les Dix-huit ont symboliquement acté que la Grèce ne faisait plus partie de la zone euro.
Un coup d’Etat contre Syriza
En décidant de couper les vivres à la Grèce mardi, l’Eurogroupe ne fait que mettre un point final au coup d’Etat financier initié par la BCE, dès le 4 février, contre le gouvernement Syriza issu des élections du 25 janvier. Un « coup d’Etat », hélas (mais est-ce si surprenant ?) cautionné par François Hollande. Il est vrai que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avait donné le signal de l’hallali en affirmant, dès le 29 janvier :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
Au sein de l’Union européenne, on ne consulte pas le peuple.
Cet interdit, qui constituait une sorte de clause secrète au traité de Lisbonne, ne souffre plus d’exception dès lors qu’il est question de politique économique. Pour les néo-libéraux aux commandes de l’Union européenne, l’économie est une sorte de loi naturelle qui ne peut être discutée d’aucune manière. Et prime donc sur la démocratie. C’est proprement insupportable.