En Italie
L’Italie par referendum populaire a mis fin à ses centrales nucléaires. Mais n’a toujours pas résolu le problème des déchets qui en avaient été générés. Mais le drame de l’Italie est ailleurs et s’appelle : Mafia, Ndranghetta, Sacro Corana Unita. Des organisations criminelles qui ont compris qu’il y avait un trafic encore plus lucratif que la drogue et les armes. C’est le trafic des déchets radioactifs. Comme dans tout l’occident, c’est du chacun pour soi, tout le monde ferme un œil et la mafia italienne importe en Italie des déchets de partout, qu’elle enfouit tout bonnement dans des décharges clandestines un peu partout, même au cœur des parcs naturels italiens.
Comme nous le rapporte le quotidien italien : Il Fatto Quotidano du 27/10/2012, nous sommes le 26 octobre 2012, dans le petit village de Saluggia, dans la province italienne de Vercelli, les autorités font une découverte spectaculaire. Dans ce village sont stockés les déchets nucléaires en provenance de la centrale nucléaire de Pickering, village canadien sur les bords du lac Ontario. Mais aussi, d’autres déchets nucléaires provenant des centrales nucléaires hollandaises !
C’est le sauve qui peut, les pays autoproclamés démocratiques se donnent les coups de coude, chacun cherchant à polluer chez son voisin ou comme dans ce cas, chez son partenaire avec qui d’habitude ils vont bombarder le monde entier pour leur apporter la démocratie, comme en Libye et en Irak.
En plus de ces trafics, le vrai drame de l’Italie n’est pas là. Il existe en Italie un drame national dont aucun quotidien ne parle. Après l’incendie à la centrale nucléaire de Tchernobyl en avril 1986, c’est la panique générale dans le pays. Les écologistes en profitent pour organiser un référendum populaire l’année d’après en 1987 pour dire non au nucléaire, même si les 3 questions posées n’étaient pas très explicites pour fermer les 4 centrales nucléaires du pays. Le Oui à 80% va convaincre les politiciens à fermer toutes les centrales nucléaires italiennes de 1988 à 1990. Mais ce que la population ne savait pas en ce moment-là, c’était qu’une centrale nucléaire à l’arrêt, qui ne produit plus d’électricité coûte plus cher à démanteler qu’une autre en activité.
Résultat : sans argent pour démanteler ses propres vieilles centrales nucléaires de Sessa Aurunca et Latina dans le centre-sud du pays, Trino et Caorso dans le nord, 27 ans après le référendum, tous les réacteurs contaminés, les appareillages contaminés et les salles de stockage et celles de combustion de ces centrales sont aujourd’hui là, découverts, à l’air libre, et le vent qui y passe devient radioactif et continuant sa route, pollue des kilomètres plus loin selon la direction de ce vent.
Le 19 novembre 2000, l’émission d’investigation de la télévision Report nous amène à visiter les différentes centrales nucléaires italiennes à l’arrêt depuis 24 ans. Seulement à Caorso, le jour où on a éteint les machines, il y avait 190 tonnes de combustible nucléaire irradié prêt à l’emploi et 1800 m3 de déchets qui avaient déjà été produits. Tout est resté là où cela se trouvait. Il faudrait 20 à 30 ans pour démonter cette centrale. Mais comme l’état n’a pas d’argent, il faut au moins tenir la centrale en attente du jour où on aura l’argent pour cela.
L’émission nous révèle que depuis sa fermeture, il y a 180 personnes qui travaillent dans cette seule centrale pour attendre le jour où on aura l’argent pour démarrer le démantèlement.