Drôle de coalition – L’hypocrisie des Turcs

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Turcs
Le président turc Recep Tayyip Erdogan devant le Parlement à Ankara, le 1er octobre 2014 –

Source : Cengiz Candar – publiés dans le quotidien en ligne Radikal et dans Hürriyet

Dans le viseur d’Ankara, non pas l’Etat islamique mais les Kurdes !

Le Parlement turc a voté une motion autorisant la Turquie à envoyer des troupes en Syrie et en Irak pour lutter contre l’organisation de l’Etat islamique (EI) dans le cadre de la coalition mise sur pied par les Etats-Unis. Cette motion autorise également l’utilisation du territoire turc par des troupes des pays de la coalition.

Selon le journaliste Cengiz Candar cette motion est plus motivée par le désir de contenir les Kurdes en Syrie que de vraiment lutter contre l’EI.

« Quand bien même la Turquie est engagée dans un processus de résolution de la question kurde avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), son obsession à vouloir contenir les Kurdes, c’est-à-dire l’axe PKK-PYD [parti kurde de Syrie lié au PKK] apparaît clairement dans le texte de présentation de la motion présentée par le gouvernement aux députés », explique Cengiz Candar.

« On sent bien que l’EI constitue l’élément secondaire de ce texte par rapport au PKK et au PYD. […] Nous nous trouvons dans une situation où la Turquie ne semble donc pas vouloir totalement abandonner la carte EI, sans pour autant affronter directement le mouvement kurde en Turquie et en Syrie. Il faudra en tout cas un jour faire un choix, mais, dans les circonstances actuelles, cette motion n’est pas en lien direct avec l’EI et si d’aventure l’armée turque devait pénétrer dans le territoire syrien, ce ne serait pas pour lutter prioritairement contre l’EI. »

Pour résumer les motivations des membres de la coalition :

Les américains après avoir armé l’EI y sont pour prendre possession de la Syrie et foutre dehors Poutine et son allié Bachar el-Assad.

Les français et les anglais y sont parce qu’ils sont à la botte des américains.

Les autres pays d’Europe font semblant d’y être au cas ou il y aurait quelque chose à se partager.

Les deux États les plus puissants du Golfe, le Qatar et l’Arabie-Saoudite, craignent que les mouvements démocratiques nés au cours du printemps arabe ne se propagent chez eux. Il s’agit de financer l’insurrection sunnite et l’instauration d’un gouvernement fondamentaliste qui fasse rempart à l’Iran chiite.

Et enfin les turcs qui veulent se débarrasser des Kurdes.

Comme c’est beau de se battre pour une même cause !

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