Jean AUVRAY (1590-1630)

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Laide
Toute ressemblance avec une personne existante ou aillant existée ne serait que le fruit d’un incroyable hasard et indépendant de l’auteur du poème, du détenteur et de l’éditeur de ce blog …

À une laide amoureuse de l’auteur

Un œil de chat-huant, des cheveux serpentins,
Une trogne rustique à prendre des copies,
Un nez qui au mois d’août distille les roupies,
Un ris sardonien à charmer les lutins,

Une bouche en triangle, où comme à ces mâtins
Hors œuvre on voit pousser de longues dents pourries,
Une lèvre chancreuse à baiser les furies,
Un front plâtré de fard, un boisseau de tétins,

Sont tes rares beautés, exécrable Thessale.
Et tu veux que je t’aime, et la flamme loyale
De ma belle maîtresse en ton sein étouffer ?

Non, non, dans le bordeau va jouer de ton reste ;
Tes venimeux baisers me donneraient la peste,
Et croirais embrasser une rage d’Enfer.