SOURCE Coralie SCHAUB Libération
Un arrêté a annoncé une baisse de 25% des aides au maintien pour l’année 2014.
«Vous êtes en bio, ça sera -25% pour 2014.»
Voici en substance le contenu d’un arrêté du 7 mars annonçant aux agriculteurs biologiques une suppression de 25% des aides au maintien en bio pour l’année 2014.
Versées, au passage, avec trois mois de retard. Un «coup de massue» qui provoque «colère» et «incompréhension» parmi les associations et fédérations concernées. «Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie production alimentaire de qualité et respect de l’environnement et qui est au cœur de l’agroécologie pourtant si chère à notre ministre», se sont-elles émues mardi.
Rappelant qu’elles travaillent «depuis deux ans avec le gouvernement pour doubler les surfaces en bio».
Service rendu. «Nous ne nous attendions pas à cette douche froide, même si nous avions alerté le ministère sur les risques d’insuffisance budgétaire», soupire Stéphanie Pageot, présidente de la Fédération nationale d’agriculture biologique.
«Si on ne reconnaît pas les services rendus par le bio en termes de préservation de l’eau ou de la biodiversité, comment voulez-vous que ceux qui utilisent des pesticides changent de modèle ? De plus en plus d’agriculteurs sont prêts à le faire, mais ce genre de choses ne va pas les rassurer. Sur ma ferme, cette coupe de 25% représente 1 900 euros de manque à gagner», ajoute cette exploitante de 160 hectares en polyculture-élevage installée en Loire-Atlantique.
C’est quoi le problème !
Au ministère de l’Agriculture, on parle de «contingences techniques», 2014 étant une année de transition vers la nouvelle Politique agricole commune.
«L’enveloppe disponible pour 2014 est de 103 millions d’euros. Ce n’est pas suffisant pour couvrir la totalité des demandes, soit 117 millions.»
L’aide à la conversion restant «la priorité», le ministère a choisi de couper dans les aides au maintien.
Celui-ci souligne sa bonne volonté : «En lien avec l’objectif de doubler les surfaces en bio entre fin 2012 et fin 2017, le montant des aides sera doublé» d’ici à 2020, pour atteindre 180 millions d’euros par an, contre 90 millions en 2012.
Et de préciser : «Tous les agriculteurs qui se convertissent seront aidés dans toutes les régions. Sur l’aide au maintien, la possibilité d’un ciblage sera laissée» à celles-ci.
Pas de quoi rassurer les associations : «De nombreuses régions […] n’ont pas attribué les moyens suffisants pour les aides au maintien, voire les aides à la conversion.»
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