Survie des abeilles : un géant du miel tire la sonnette d’alarme

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Abeilles
Photo d’illustration. © Amanda Lucier/AP/SIPA

Voir aussi l’article Les abeilles se meurent mais on s’en fout !

La production française s’effondre :

Elle est passée de 32 000 tonnes en 1995 à moins de 10 000 tonnes en 2014.

En cause, les pesticides.

Petite entreprise familiale devenue numéro un du miel en Europe, la société Michaud est confrontée comme tous les apiculteurs français à la raréfaction des abeilles, menacées notamment par les pesticides.

Pour préserver les abeilles, et assurer la pérennité de son activité, elle a lancé sa fondation, « Lune de miel ». Avec un chiffre d’affaires de 114 millions d’euros en 2013 et une croissance annuelle à deux chiffres depuis 1990, la société Famille Michaud, presque centenaire et installée sur les coteaux de Gan (Pyrénées-Atlantiques), près de Pau, produit aujourd’hui 40 000 pots de miel toutes les heures.

Mais Michaud a de plus en plus de mal à se fournir dans l’Hexagone, dont la production s’effondre : elle est passée de 32 000 tonnes en 1995 à moins de 10 000 tonnes en 2014.

« Les 500 apiculteurs français couvrent seulement un quart de nos besoins. Les trois quarts de notre production sont importés de Hongrie, d’Espagne, du Portugal ou d’Argentine », indique Vincent Michaud, P-DG de l’entreprise.
En France comme ailleurs, la surmortalité des abeilles est due à différents facteurs « dont l’utilisation massive de pesticides », rappelle M. Michaud, qui pointe du doigt l’usage des « néonicotinoïdes ».

« Contrairement aux pesticides pulvérisés, qui s’éliminent assez rapidement en raison des pluies et de la croissance des végétaux, les néonicotinoïdes, eux, sont présents en permanence dans toutes les parties de la plante et pendant toute sa durée de vie puisqu’ils sont véhiculés par la sève à partir de la graine », tempête-t-il.

En 2013, trois substances néonicotinoïdes ont été provisoirement interdites au niveau européen pour deux ans pour certaines cultures (maïs, colza, tournesol et coton). Mais d’autres molécules de la même famille restent autorisées et l’interdiction ne concerne pas les céréales d’hiver.

Ce moratoire avait été décidé à la suite d’un avis de l’agence européenne sanitaire (Efsa) qui avait reconnu que certains néonicotinoïdes étaient dangereux pour les abeilles, dont les taux de mortalité sont en forte hausse (30 %).

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