Et si les détenteurs des grandes fortunes étaient des malades mentaux !

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Le mal du capitalisme c’est l’accumulation des richesses

«Le mal du capitalisme c’est l’accumulation des richesses, des biens et des pouvoirs» : alors le mal du capitalisme c’est l’égoïsme. Le capitalisme est une organisation sociale (pas qu’économique) qui répond aux attentes égoïstes des individus, il est antidémocratique : la démocratie est l’idéal que nos ancêtres avaient en tête quand ils sont entrés en société, chacun voulant y trouver la garantie de voir ses besoins de base comblés, acceptant ainsi qu’il en aille de même pour le reste du groupe ; or le capitalisme, en répondant d’abord aux attentes individuelles conditionne la solidarité – le travail nécessaire pour que les besoins de base de tous soient satisfaits – à l’accomplissement individuel.

De quel mal souffrent-ils ?

Ils souffrent d’une forme particulière de «syllogomanie»

Ou «accumulation compulsive» (du grec σύλλογος «rassemblement»). C’est le fait d’accumuler de manière excessive des objets (sans les utiliser), indépendamment de leur utilité, de leur valeur ; parfois sans tenir compte de leur dangerosité ou de leur insalubrité. Certains accumulent les pots de yaourts vides, les plus dangereux accumulent des biens sous toutes les formes.

L’accumulation excessive peut aller jusqu’à affecter la mobilité et interférer avec des activités de base, comme faire la cuisine ou le ménage, voire se laver ou dormir. Mais aussi diriger une entreprise ou un pays sans partage. On ignore s’il s’agit d’un trouble isolé ou, plutôt, du symptôme d’une autre affection, comme un trouble obsessionnel compulsif.

Quel est le résultat de cette affection grave ?

On compare souvent la fortune des plus riches avec les avoirs des « déshérités » des pays du sud et si cela nous choque sur le moment de savoir que les 80 personnes les plus riches du monde détiennent autant de patrimoine que les 3,5 milliards personnes les plus pauvres, cela nous laissent tout de même un peu indifférent.

Certes, nous ne faisons pas partis des 80 personnes les plus riches, mais nous ne faisons pas non plus partie des 3,5 milliards les plus pauvres, les uns et les autres sont loin de nous.
Alors nous allons faire une petite comparaison Franco-Française, ce sera peut-être un peu plus parlant …
Allons-y :

• 83 départements sont moins riches que la famille Mulliez (Auchan), première fortune de France
• 73 départements sont moins riches que Liliane Bettancourt (L’Oréal), deuxième fortune de France
• 71 départements sont moins riche que Bernard Arnault ( LVMH, Moet Hennessy, Louis Vuitton), troisième fortune de France
• 65 départements sont moins riche qu’Alex Dumas ( Hermés Paris), quatrième fortune de France
• … et la dix-neuvième fortune de France Ginette Moulin (Galerie Lafayette) est encore plus riche que deux départements français !

Selon une enquête du journal économique belge « L’Echo », la Belgique accueille près de vingt des 100 plus grosses fortunes françaises. Une puissante campagne idéologique vise à montrer que ce sont les possédants et les très hauts revenus, qui sont victimes d’un État spoliateur : « Trop d’impôts, tue l’impôt », « une fiscalité confiscatoire », « l’insupportable pression fiscale », « l’impôt, extorsion de fonds »… Allons-nous plaindre ces pauvres riches?

A titre d’exemple, avec l’une de ces fortunes seulement, on pourrait lancer et financer le plan quadriennal pour l’éducation supérieur et la recherche, par exemple. C’est bien l’ordre de grandeur. Mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas d’argent … Une campagne idéologique lancée par ces « nantis », cible le cout du travail, trop important à leurs yeux … alors que c’est le cout du capital qui plombe les entreprises et engendre le chômage et la précarité!

Les 100 plus grosses fortunes de France ont accumulé une fortune de 257 milliards d’euros en 2014 ! En pleine crise économique, cette somme est en progression de 10% par rapport à 2013. Pour illustrer ces inégalités croissantes qui traversent la société et pour leur donner une dimension spatiale, voici donc la carte des départements moins riches que nos riches.
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Pour cela, l’auteur a comparé le PIB départemental (richesse produite sur une année) et la richesse accumulé par les 4 plus grandes fortunes de France. Si cette carte est discutable sur le plan méthodologique, puisqu’elle met en relation un flux (la production de richesse par les départements au cours d’une année) et un stock (le patrimoine des 4 plus grandes fortunes françaises), elle illustre néanmoins efficacement la captation de richesses démesurée par quelques-uns au détriment du plus grand nombre.

Ceci confirme la prémonition piquante du milliardaire Warren Buffet qui, interviewé en 2005 sur CNN, déclarait : «Il y a une lutte des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette lutte, et nous sommes en train de la gagner».
A méditer…

« Ce n’est pas une crise économique, c’est beaucoup plus : la façon de vivre les uns avec les autres est remise en question. » (Albert Jacquard)