Source : Pauline Latrouitte France 3
Lorsqu’il a publié son étude tonitruante en 2012 sur la toxicité des OGM sur les rats, ses détracteurs lui avaient rétorqué que les rats présentaient naturellement des tumeurs mammaires et que son étude ne prouvait rien du tout.
La réponse du berger à la bergère
Le professeur caennais – Gilles-Eric Séralini – révèle ce jeudi 18 juin une nouvelle étude selon laquelle les aliments, utilisés pour les rats de laboratoire sont contaminés. En analysant, lui et son équipe ont détecté des traces de pesticides, de métaux lourds et d’OGM.
Contexte de l’étude :
Alors, le professeur caennais a voulu comprendre pourquoi ces animaux de laboratoire sont prédisposés à développer de nombreuses pathologies :
– 13 à 71% des animaux eux présenteraient spontanément ou naturellement des tumeurs mammaires
– 26 à 93% des tumeurs hypophysaires
– Le fonctionnement des reins de ces animaux serait fréquemment déficient
L’origine de ces pathologies est-elle génétique ou bien relève-t-elle de l’influence de l’environnement ?
L’étude sur l’alimentation des rats de laboratoire
Le Professeur Gilles-Éric Séralini et son équipe, soutenus par le CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique), ont donc analysé, avec l’aide de laboratoires accrédités, la nourriture des animaux de laboratoire. Cette alimentation, provenant des cinq continents, est habituellement considérée comme équilibrée et hygiénique. Or, sur 13 échantillons communs de croquettes pour rats, provenant de 9 pays, l’équipe a trouvé des traces de :
– 262 pesticides
– 4 métaux lourds
– 17 dioxines et furanes
– 18 PCB et 22 OGM
Les résidus du Roundup et ses génériques, ont été détectés dans 9 des 13 régimes, et 11 d’entre eux contenaient des OGM avec lesquels ce Roundup est amplement utilisé.
« On se rend compte que la nourriture donnée aux rats est extrêmement contaminée. » Gilles-Eric Seralini
Quelles conclusions en tirer ?
L’étude de G.E Séralini jette le discrédit sur toutes les études faites sur les rats avant la commercialisation de tels ou tels produits chimiques.
G.E Séralini : « La composition de cette nourriture augmente le bruit de fond à un tel niveau que ça cache tous les effets secondaires des produits testés. »
Qu’en pense le docteur et journaliste Dominique Dupagne assez critique par le passé avec G.E Séralini ? Il affirme aujourd’hui :
« C’est une étude remarquable. (..) Là il démontre que les études des industriels sont faites avec une rigueur absolument nulle. Et moi honnêtement, je trouve qu’on devrait rétracter toutes les études de Monsanto » !!!
Retard de la publication : lobby ?
La revue PLOS ONE qui avait accepté et mis en forme l’étude de Gilles-Eric Séralini a décidé à la veille de sa publication de la reporter. A noter que par deux fois, dans Food and Chemical Toxicology et Biomed Research Int, des personnes liées à l’industrie étaient intervenues pour faire annuler leurs parutions, sans y parvenir pour Biomed Research Int.