Source : Olivier Drouin © Capital
Patrick Balkany : il a de la chance de ne pas être britannique
Particulièrement dans le collimateur des juges actuellement, le député-maire de Levallois avait déjà été condamné à deux ans d’inéligibilité en 1996 pour prise illégale d’intérêts.
Mais il avait pu reprendre sa carrière politique comme si de rien n’était.
Au Royaume-Uni, la seule publication des plantureuses notes de frais de députés avait entraîné en 2009 la démission immédiate de plusieurs d’entre eux, dont le président de la Chambre des communes.
Thomas Thévenoud : il ne serait plus député s’il était suédois
Parce qu’il ne payait pas ses impôts par « phobie administrative », le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur a dû quitter son poste en septembre 2014, neuf jours après sa nomination.
Exclu du PS et poursuivi par Bercy, il est cependant toujours député non inscrit. Une situation impensable en Suède, où les politiques soupçonnés de fraude fiscale ne restent jamais en poste. Pour ne pas avoir acquitté ses redevances audiovisuelles, une ministre a ainsi démissionné il y a quelques années.
Serge Dassault : Outre-Rhin, il devrait quitter son siège
Et oui, c’est comme ça, mes enfants !
A 90 ans, le doyen du Sénat s’accroche à son siège malgré ses ennuis judiciaires. Déjà condamné en 1998 à deux ans de prison avec sursis en Belgique pour corruption, il a été mis en examen à Paris l’an dernier pour achat de votes et complicité de financement illicite de campagne.
En Allemagne, les élus mis en cause attendent rarement la fin de leur procès pour abandonner leur siège, à l’image de l’ex-député SPD Peter Hartz, soupçonné de corruption.
Sylvie Andrieux : elle aurait été chassée du Parlement, au Canada.
Bof ! Raté. Ca passe ou ça casse.
Députée des Bouches-du-Rhône, elle a été condamnée l’an dernier en appel à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour détournement de fonds publics.
Elle s’est pourvue en cassation et siège toujours comme non inscrite à l’Assemblée (elle a été exclue du PS).
Inimaginable au Canada: en novembre dernier, le député Dean Del Mastro, reconnu coupable d’avoir dépassé ses frais de campagne autorisés, a illico démissionné, afin d’éviter l’humiliation du vote d’une motion d’exclusion.
Jean-Noël Guérini : il ne serait plus sénateur aux Pays-Bas
Malgré sa mise en examen en 2011 pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « association de malfaiteurs » (suivie de deux autres en 2013), l’ex-homme fort du PS marseillais a attendu 2014 pour quitter son parti.
Mais il reste sénateur. Et seul le verdict des urnes lui a fait perdre au mois de mars la présidence du conseil départemental des Bouches-du-Rhône.
Aux Pays-Bas, le député Mark Verheijen n’a pas eu droit à tant d’indulgence: soupçonné de corruption, il a dû lâcher son siège sans attendre fin février à la demande de son parti.
Nicolas Sarkozy : il aurait du mal à se représenter en Allemagne
Affaires Tapie, Bygmalion, Libye, sondages, comptes de campagne… C’est peu dire que l’ex-président de la République, mis en examen en juillet 2014 pour corruption active et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes téléphoniques, est cerné par les juges.
Outre-Rhin, comme dans beaucoup de pays, ses chances de retour au sommet seraient quasi nulles. Soupçonné de s’être fait payer un séjour à Munich, l’ancien président allemand Christian Wulff a dû démissionner début 2012, un an avant sa mise en examen.
Jérôme Cahuzac aurait payé cher son mensonge aux Etats-Unis
« Je n’ai jamais eu de compte à l’étranger », jure l’ancien ministre délégué au Budget devant l’Assemblée nationale, fin 2012, avant de reconnaître les faits quatre mois plus tard. Il a été renvoyé en correctionnelle et sera jugé dans quelques mois.
Certes il a abandonné son mandat de député à la suite de l’affaire, mais aux Etats-Unis, un tel mensonge public devant le Parlement serait passible d’une lourde sanction. En 2013, l’ex-maire de Détroit Kwame Kilpatrick a ainsi été condamné à vingt-huit ans de prison pour fraude fiscale, détournement de fonds, et surtout parjure.