C’est très beau l’Amitié !!!

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Sarko Copé
Source : Le Point

Sarkozy enfonce son rival Copé

Interrogé par les enquêteurs de la brigade anticorruption le 4 septembre dernier, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois nié sa participation au système de fausses factures mises en place entre l’UMP et la société Bygmalion. Pendant l’audition – dont les grandes lignes ont été révélées par L’Obs –, l’ex-président de la République en a profité pour enfoncer Jean-François Copé : il était informé du système de fausses factures et a tout cautionné.

L’ex-président de la République a passé sept heures devant l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) pendant lesquelles il a paru énervé, exaspéré, et a perdu plusieurs fois patience. Les enquêteurs cherchaient à savoir s’il a ou non donné des consignes à ses collaborateurs pour l’organisation des meetings. Non, répond Nicolas Sarkozy. Il n’était au courant de rien et sa préoccupation principale était de « gagner les élections ». « Quant à la maîtrise des coûts, elle relevait de la responsabilité de mon équipe », explique-t-il.

Un coup de poignard dans le dos.

Puis les policiers ont montré à l’ancien président de la République un SMS de Jérôme Lavrilleux envoyé à Guillaume Lambert, le directeur de la campagne : « Nous n’avons plus d’argent. JFC [Jean-François Copé] en a parlé au PR [le président de la République]. »

Mais Nicolas Sakorzy nie en bloc et dit ne pas se souvenir d’une telle conversation. Selon lui, il ignorait également que Jérôme Lavrilleux tenait informé Jean-François Copé de l’évolution des comptes de campagne : « Il [Jean-François Copé] ne m’en a en tout cas jamais parlé. Mais j’observe que Jérôme Lavrilleux en parlait à Copé. Partout où est passé Jean-François Copé, il a pris Bygmalion », déclare le chef de file des Républicains, comme un coup de poignard.

« On sous-estime gravement mon intelligence »

Nicolas Sarkozy ne savait rien et tente de se disculper. Il a appris le nom de Bygmalion dans la presse et ignorait qu’elle avait organisé sa campagne. Impossible d’imaginer qu’il ait pu se faire avoir dans ce système grossier de fausses factures. « Cela implique qu’on sous-estime gravement mon intelligence et mon bon sens. […] Le préjudice qui m’est fait pour ma réputation par cette scandaleuse affaire Bygmalion est immense », se défend Nicolas Sarkozy.

Comment peut-il gouverner la France s’il ne maitrise même pas ses comptes de campagne !

Au total, la campagne 2012 du candidat sortant n’a pas coûté 22 millions d’euros (soit le montant maximum autorisé par la loi), mais 40 millions. 18 millions d’euros supplémentaires ont en effet été facturés à la société d’événementiel Bygmalion. Un montant qui couvrait le dépassement des frais de campagne du candidat, affirment les dirigeants de Bygmalion.

Dans cette affaire, 13 personnes ont été mises en examen, mais Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy sont, eux, entendus sous le statut de suspect libre. Reste à savoir si le nouvel axe de défense de l’ancien président – qui fait porter le chapeau à Jean-François Copé – pourrait modifier le cours du dossier.