L’inversion de la courbe du… Q.I.

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QI
Source : Gauthier Simon Le Point

Alors que le Q.I. augmentait exponentiellement depuis des siècles, il est en baisse depuis quelques années.

Décryptage d’un phénomène passé sous silence.

Quatre points ! Voilà de combien le quotient intellectuel (Q.I.) moyen français a baissé entre 1990 et 2009 et atteint environ 98. L’information, relayée par Le Monde, est tout à fait sérieuse : elle est issue d’une recherche (PDF) menée par deux spécialistes, Edward Dutton et Richard Flynn. Mais elle ne signifie pas que les Français sont soudain devenus plus bêtes que leurs voisins : la diminution du Q.I. est globale. Elle touche aussi bien la Norvège, le Danemark et le Royaume-Uni.

Plus inquiétant encore, le fossé avec le niveau de Q.I. des années 1950 ne peut que s’accentuer, selon les estimations du professeur britannique Richard Flynn. D’après « l’effet Flynn », théorisé par le chercheur du même nom, le seuil maximal de Q.I. aurait été atteint au siècle dernier en raison de l’amélioration très nette des conditions d’existence. Les scientifiques de la planète tentent donc de trouver, tant bien que mal, des facteurs explicatifs à cette baisse inquiétante. Toutes les hypothèses, même les plus saugrenues, sont mises sur la table. Elles vont du déclin de l’éducation à la moindre reproduction des personnes dites « intelligentes »…

Les perturbateurs endocriniens dans le viseur

Toutefois, les hypothèses les plus sérieuses sont l’environnement, la chaîne alimentaire et l’accélération du rythme de vie. Dans Le Cerveau endommagé, l’endocrinologue Barbara Demeneix est alarmiste sur la dégradation des capacités intellectuelles des générations futures. L’universitaire braque les projecteurs sur les perturbateurs endocriniens présents dans notre environnement (pesticides et plastiques) et notre alimentation (additifs et contaminants). Ils nuiraient au développement neurologique. Les effets sont connus et dénoncés depuis les années 1970, mais la législation européenne continue à les minimiser, comme le rapporte l’étude menée en 2015 par les professeurs Flynn et Dutton qui regrettent les seuils élevés de Bruxelles pour qualifier une substance de « perturbateur endocrinien ».

Et dans tout cela, quid des effets du cannabis et de l’alcool, que l’on décrit souvent comme abrutissants ? D’après une étude américaine menée en 2016, la consommation plus en plus précoce d’alcool favoriserait en effet la baisse du Q.I. Par contre, le cannabis n’aurait aucune incidence.

Est-ce un phénomène purement français ?

Est-il possible que nous devenions de plus en plus bêtes? C’est la question -explosive – que pose une étude publiée par le très sérieux New Scientist… Selon elle, le quotient intellectuel des habitants du Royaume-Uni, du Danemark et de l’Australie aurait diminué ces 10 dernières années. Les recrues passant les tests d’incorporation à l’armée danoise afficheraient ainsi des résultats en baisse d’1,5 à 2 points entre 1998 et aujourd’hui!

Ouf !

Les plus pessimistes des scientifiques justifient ce déclin, inéluctable selon eux, en expliquant que le genre humain aurait atteint un seuil d’intelligence impossible à dépasser… Entre les années 30 et 80, le QI moyen aux Etats-Unis et dans d’autres pays développés comme le Japon et le Danemark a sensiblement crû grâce à ce qu’il est convenu d’appeler « l’effet Flynn », à savoir l’amélioration des conditions de vie et de la nourriture.
Dr Michael Woodley, de l’Université libre de Bruxelles, estime, quant à lui, que l’effet Flynn est désormais inefficient et que le temps de réaction de nos contemporains est plus important que celui de nos ancêtres de l’époque victorienne, sans doute à cause du déclin de notre potentiel génétique!