UN SEAU D’EAU FROIDE EN DIRECT SUR LCI… dans une guerre la première victime c’est la vérité !

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Source : Luis Alberto Reygada – Le Grand Soir.

A lire et relire et diffuser largement !


Ho ! My God ! Dit-il !

Moments choisis d’une émission qui restera dans les mémoires, du moins nous l’espérons dans celle d’Yves Calvi qui aura peut-être compris pourquoi tant de citoyens se montrent de plus en plus défiants face aux médias.

[ … ] Alors qu’en général les voix dissonantes sont noyées dans le flot du discours dominant, il arrive parfois –et même assez rarement pour le souligner, c’est le but de cet article- que les arguments allant à contre-courant du récit officiel soient à ce point aveuglants que même le plus docile des chiens de garde, le plus infaillible des éditocrates [24], le plus expérimenté des journalistes de plateau-télé, se voit obligé – oh crime absolu – de se remettre en question. Ou plutôt de remettre en question la version des choses auquel il avait été soumis et dont il avait participé à la diffusion à grande échelle.

Stupéfaction déconcertée, ahurissement et sûrement quelques gouttes de sueur, c’est le très jouissif spectacle que nous a offert Yves Calvi durant son émission 24 heures en Question diffusée en direct sur la chaîne LCI le 15 décembre 2016 dernier et ayant pour titre Alep : seule au monde [25].

En effet, ce soir-là, alors que la bataille d’Alep concentre toute l’attention médiatique et ne se résume, pour les médias dominants, qu’au bombardement de la ville et au massacre des civils par les troupes de Bachar al-Assad appuyées par l’aviation russe, Yves Calvi (mais cela aurait pu arriver à n’importe quel autre éditocrate, puisqu’ils sont de par nature interchangeables) se voit magnifiquement mis en difficulté journalistique quand tous ses invités sur le plateau, du début à la fin de l’émission, coïncident pour le mettre en porte-à-faux quant à ses convictions au sujet de la situation dans la ville syrienne.

Un grand sceau d’eau glacée en direct pour un représentant du discours dominant dont l’ignorance sur le sujet qu’il est censé maîtriser est mise en évidence à la face du monde, une belle claque pour ce porte-voix de la vérité-officielle pour qui le monde paraît s’écrouler tout autour quand ses 4 invités lui jettent la vérité au visage : ses certitudes étaient erronées, les médias ont menti, il y a eu manipulation… Et nous devinons qu’il sait, en son for intérieur, qu’il porte une grande responsabilité, en tant que rouage actif du système.

Ses interrogations dubitatives proférées à voix haute traduisent un désarroi mal maîtrisé et nous, spectateurs, assistons alors à un moment de télévision presque historique : Calvi est obligé d’avaler la pilule rouge de Morphéus et, comme le personnage du film The Truman Show, il assiste à la chute du décor médiatique de la grande supercherie formant la bulle – et le monde – qui l’entoure.[26]

Les invités de l’émission : (qui n’ont rien de conspirationnistes !)

Frédéric Pons, journaliste, écrivain, spécialiste de géopolitique, professeur à Saint-Cyr et auteur de ’Poutine’ ;

Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe au journal La Croix ;

Frédéric Pichon, professeur de géopolitique, spécialiste de la Syrie et chercheur associé à l’université François Rabelais de Tours, auteur de ’Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé’ aux éditions du Rocher ;

– et le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC, a dirigé l’école de guerre et auteur de ’La Dernière Bataille de France’ chez Galimard..

Moments choisis

1er extrait : « un peu de vrai et beaucoup d’intoxication et de désinformation sur ce qui s’est passé »

En guise d’introduction, Yves Calvi plante son décor : les nombreuses images traumatisantes, la destruction de la ville d’Alep, la préoccupation des français (et comment ne pas se préoccuper avec le battage médiatique incessant depuis de nombreux mois !?)… mais tout de suite son premier invité, Frédéric Pons, remet les choses en place : « On a assisté en tout cas en occident, en France, aux Etats-Unis en Europe à un déluge de mots extrêmement forts… on a parlé de génocide, massacres à grande échelle, il y a un peu de vrai et beaucoup d’intoxication, beaucoup de désinformation sur ce qui s’est passé (…) mais il y a des précisions qui n’ont pas été données… »

Yves Calvi Insiste sur la force des images, « traumatisantes, touchantes, il est normal de ressentir de l’émotion… (…) On va tuer des gens dans les hôpitaux ! ».

Frédéric Pons lui répond alors par des mots que les éditocrates n’ont pas l’habitude de se voir jeter à la figure : « intoxication, manipulation »… « On sait aujourd’hui que certaines images ont été manipulées par la propagande islamiste … Nos médias ne l’ont pas dit … » S’en suit un réquisitoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme… Quel culot cet invité, remettre en question une des principales sources des médias dominants depuis le début du conflit !

2nd extrait : « il n’y a pas les bons d’un côté et les mauvais de l’autre »

La parole est ensuite donnée à la rédactrice en chef adjointe de La Croix, qui ne fait pas seulement confirmer les dires de l’intervenant antérieur, se permettant aussi de donner une petite leçon d’objectivité et de professionnalisme au journalisme français : suivi du conflit depuis le début avec des sources sur place, compréhension de la complexité de la situation dont il serait incorrect de vouloir réduire à « les bons d’un côté et les mauvais de l’autre », silence médiatique lorsqu’Alep ouest était bombardée par les rebelles, et chute du mythe de la « révolution », auquel on a voulu donner une connotation trop romantique en France.

Et puis l’Arabie Saoudite commence à être mentionnée, ou plutôt son soutien à des gens « qui n’étaient pas forcement de grands démocrates… »

3ème extrait : « On a éteint la Tour Eiffel pour les djihadistes ! »

Attention ça fait mal : ici Frédéric Pichon explique qu’en réalité les derniers combats menés dans la ville se font contre des rebelles… qui sont en fait des djihadistes. C’est donc pour des djihadistes que la Tour Eiffel a été éteinte symboliquement la veille !!! Une vérité qui apparaît « très violente » aux yeux de Calvi, « après ce que l’on a cru percevoir pendant des semaines » mais « qui ne me semble pas pouvoir être mis en doute ».

Il s’accroche ce bon vieux Calvi, c’est tellement dur d’ouvrir les yeux et d’accepter que l’on a été trompé !!!

4ème extrait : « Ces djihadistes sont les mêmes que la France combat à Mossoul »

En 30 secondes, le général Vincent Desportes met Yves Calvi face à une réalité : les rebelles d’Alep sont des djihadistes, d’ailleurs ce sont les mêmes que la France combat avec ses rafales à Mossoul !!!

5ème extrait : « La presse française été suiviste par rapport à la diplomatie française »

Attention, il est ici question du traitement du conflit par les médias français. Parti pris anti-Bachar, suivisme de la diplomatie française, manque d’objectivité … Isabelle de Gaulmyn remet -gentiment- les pendules à l’heure.

6ème extrait : « Les médias dominants ont pris parti contre Assad, ils se sont mis des œillères »

Frédéric Pons : « Les médias dominants ont d’emblée pris le parti du camp rebelle contre Assad », ils « se sont mis des œillères et se sont interdit d’aller chercher d’autres sources d’informations que celles données par les djihadistes, (…) des gens qui sont nos ennemis (…) et des experts en désinformation. L’adage est bien connu, dans une guerre la première victime c’est la vérité ».

7ème extrait : « Sur la question du traitement médiatique … il y a eu des exagérations »

Dans cet extrait Yves Calvi sort une perle : voyant que les analyses de ses invités ne vont pas du tout dans le sens de ce qu’il s’attendait à entendre, il prévient sur son plateau : « Je voudrai juste qu’on ne fasse pas la première émission révisionniste de l’histoire récente en Syrie » !!!

Suite à cela, Frédéric Pichon précise assez paternellement que le système médiatique a en fait simplement été une « victime technique » du conflit, à cause de son incapacité à se rendre sur place !!!

8ème extrait : Mais qui sont les rebelles ?

Dans cet extrait, Yves Calvi se fait répéter par le général Desportes qu’en réalité, ceux qui étaient appelés « les rebelles » sont « globalement » nos adversaires, des djihadistes d’Al Nosra, de la mouvance d’Al Qaïda.

9ème extrait : Une analyse qui a seulement 5 ans de retard !

Dans cet extrait Yves Calvi s’entend dire que les djihadistes d’Alep – que combattent les troupes syriennes au côté des forces russes – sont les mêmes qui ont frappé la France au Bataclan, à Charlie Hebdo, à Nice !!! Quant à la « Révolution syrienne », il apprend qu’elle a en fait pris fin dès les derniers mois de 2011, suite à quoi des groupes islamistes soutenus par l’Arabie Saoudite et le Qatar sont venus se greffer au conflit.

En tout ce sont près de 5 ans de retard que le journaliste rattrape en l’espace de quelques minutes !

10ème extrait: Calvi verse dans le complotisme !

Cet extrait de 7 minutes comprend un reportage sur la guerre contre l’Etat Islamique, avec des focus sur les batailles de Raqqa, de Mossoul et de Palmyre. Et au sujet de cette dernière ville deux points de vue sont exposés dans le reportage : d’un côté, « Si Bashar Al assad avait voulu livrer des armes à l’Etat Islamique il n’aurait pu mieux s’y prendre ». De son côté, « L’Etat-major Russe fait porter la responsabilité de cette déroute aux Américains. » Et le porte-parole du Ministère russe de la défense de déclarer : « A propos de la situation à Palmyre l’EI a pu redéployer ses forces pour reprendre la ville car les Etats-Unis et la Coalition Internationale ont totalement suspendu leurs activités militaires contre eux à Raqqa depuis le printemps dernier »!!!

Les reporters n’iront pas plus loin dans le reportage, mais pour Calvi, tout est clair comme de l’eau de roche : « On s’arrête sur la situation à Palmyre, la phrase clé de ce reportage c’est : « Si Bashar Al assad avait voulu livrer des armes à l’Etat Islamique il ne se s’y serait pas pris autrement », qu’est-ce que vous en pensez ? »

Frédéric Pons : « Ce qui compte c’est que les colonnes islamistes sur ces terrains dégagés ont pu progresser (…) alors que la maîtrise du ciel par les avions et les drones est totalement sous le contrôle des américains ou de la coalition internationale. Comment se fait-il que, comme en 2015 quand les Islamistes avaient déjà pris Palmyre, que leurs convois n’aient pas été détectés, que l’on ait laissé faire, il y a une grande interrogation et pour ma part je n’ai pas la réponse. » (…)

Quoi, qu’entends-je ? Les américains et la coalition internationale auraient donc une part de responsabilité dans la reprise de Palmyre ?

Yves Calvi : « On peut imaginer que certains rêvent que l’on retrouve Palmyre en ruine pour remobiliser contre les rebelles, et retourner encore une fois de plus l’opinion ? Enfin je veux dire tout est possible… »
Frédéric Pichon : « Ça s’appelle du complotisme ça ! ».

Moment culte.

L’émission se termine.

Un grand merci aux invités, nos félicitations à Yves Calvi qui a inventé l’eau chaude en direct et pour notre plus grand bonheur.

Une semaine après… « roulage dans la farine et falsification complète de la réalité »

Pourtant, il faudra encore une semaine pour qu’ Yves Calvi découvre définitivement le pot aux roses, dans la même émission [27] mais en recevant cette fois le Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, Eric Denécé.

Après lui avoir rappelé le double jeu de notre allié l’Arabie saoudite, qui combat le terrorisme tout en le finançant, Eric Denécé détricote la vision du monde de Calvi, non sans provoquer sa stupeur : « Vous comprenez que c’est incompréhensible pour la plupart de ceux qui nous écoutent, c’est à la fois énorme, monstrueux, contradictoire et difficile à accepter », s’inquiète-t-il.

Et Denécé de remuer le couteau dans la plaie : A Alep, « on est à mon sens sur une falsification de l’information qui est énorme », explique l’ancien officier et ex-professeur au collège interarmées, « La population française de plus en plus en prend conscience, même si nos élites et nos gouvernants restent bloqués. »

« On se fait rouler dans la farine avec Alep ? », s’exclame alors Yves Calvi ! Et le spécialiste du renseignement de lui confirmer sobrement : « On se fait rouler dans la farine avec Alep » !

Extrait :

Conclusion : la mort d’un système ?

Qu’est ce qui est le plus triste dans toute cette histoire ? La nullité journalistique de nos éditocrates ? [28] Comprendre qu’ils sont sincères dans leur incompréhension de la réalité et en fait les premières victimes d’un système médiatique dominant dont l’efficacité repose justement sur cette capacité à s’auto-conforter dans le mensonge et la supercherie, trompant ainsi encore plus efficacement les autres ? Comment lutter face à un monstre de cette nature ?

Plus que jamais, la critique et la refonte de l’espace médiatique représentent un combat politique et social central, nécessaire, idéologique dans la mesure où l’information – qui mérite une place de premier plan en tant que bien commun dans toute société démocratique – ne peut être considérée comme une simple marchandise aux mains du privé. Étant à la base de ce qui devient notre vision du monde, les enjeux de l’information sont bien trop importants pour qu’on se permette de les traiter à la légère. Qui plus est pour un pays comme la France, membre du cercle restreint des grandes puissances de ce monde, siégeant au Conseil de Sécurité de l’ONU, détenteur de l’arme atomique et d’une force de projection militaire quasi-globale.

Aujourd’hui pour la Syrie, et demain, pour quel conflit serons-nous « roulés dans la farine » ?

Alors que nous entrons officiellement dans l’ère de la poste-vérité – dans laquelle les faits comptent moins que l’émotion ’alimentée par la montée en puissance des réseaux sociaux en tant que source d’information et la méfiance croissante vis-à-vis des faits présentés par l’establishment’ [29] – et que les « fake news » affolent de plus en plus ordre établi [30], la remise en question et l’autocritique des médias dominants est tout aussi pathétique [31] qu’effrayante : dénonçant la paille dans l’œil du voisin sans voir la fiole contenant de l’anthrax dans le sien, le système oublie facilement qu’il a été le vecteur d’intoxications massives ayant provoqué des millions de morts. [32] Il en porte historiquement le fardeau, et le sang.

Le 5 février 2003, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell brandit à la tribune de l’ONU une fiole censée contenir de l’anthrax, une preuve, selon lui, que le régime de Saddam Hussein détient des armes de destructions massives, argument qui servira à lancer une guerre internationale contre l’Irak. Il reconnaîtra quelques années plus tard avoir menti!!!

Comme le rappelle le journaliste Pierre Rimbert, l’hypocrisie du système médiatique n’a pas de limites :

« C’est entendu : avant l’entrée en campagne de M. Trump, la démocratie et la vérité triomphaient. Certes, les médias vivaient grâce à la publicité qui promet le bien-être aux buveurs de Coca-Cola, et relayaient les « actualités » fabriquées par des agences de communication. Mais les « fausses nouvelles » s’appelaient « informations », puisqu’elles étaient publiées de bonne foi par des journalistes professionnels.
Ceux qui trompaient la Terre entière en décembre 1989 avec les faux charniers de Timişoara, en Roumanie ; ceux qui diffusaient sans vérification, en octobre 1990, la fable des soldats irakiens détruisant des couveuses à la maternité de Koweït afin de préparer l’opinion à une intervention militaire ; ceux qui révélaient à la « une » du Monde (8 et 10 avril 1999) le plan « Fer à cheval » manigancé par les Serbes pour liquider les Kosovars — une invention des services secrets allemands destinée à légitimer les bombardements sur Belgrade. Sans oublier les éminences du New York Times, du Washington Post ou du Wall Street Journal qui relayèrent en 2003 les preuves imaginaires de la présence d’armes de destruction massive en Irak pour ouvrir la voie à la guerre. » [33]

Et peu à peu, année après année, c’est le nombre de citoyens perdant totalement la confiance en ces éditocrates qui va en augmentant. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Et certains observateurs avisés d’annoncer :

« Un système qui, le lendemain de l’élection de Donald Trump, fait commenter l’événement par Christine Ockrent – sur France Culture… – et le surlendemain par BHL interviewé par Aphatie, n’est pas seulement aussi absurde qu’un problème qui voudrait donner des solutions : c’est un système mort. » [34]

Alors, s’il est vraiment mort, puisqu’il apparaît clairement que « les leçons des erreurs passées » n’ont toujours pas été tirées [35], fatalement surgit le besoin pressant de se poser la question : qu’attend-t-on pour refermer le cercueil ?

Notes

[24] Au sujet des éditocrates, voir Les éditocrates ou les prescripteurs d’opinion, ACRIMED, 02/12/2016 – http://www.acrimed.org/Jeudi-d-Acrimed-Les-editocrates-ou-les-prescripteurs-d-opinion-10-decembre et La meute des éditocrates, Henri Maler (ACRIMED), 06/12/2016 – http://www.acrimed.org/La-meute-des-editocrates.

[25] 24 heures en Question – Alep : seule au monde, LCI (15/12/2016) – http://www.lci.fr/replay/replay-24-heures-en-questions-du-15-decembre-2016-alep-seule-au-monde-2017629.html.

[26] L’image est tirée de l’article Médias et Information : il est temps de tourner la page, Viktor Dedaj (Le Grand Soir), juillet 2012 – https://www.legrandsoir.info/medias-et-information-il-est-temps-de-tourner-la-page.html, dont nous ne pouvons que recommander très fortement la lecture salutaire.

[27] 24 Heures en Questions – L’invité , LCI (21/12/2016) – http://www.lci.fr/politique/eric-denece-etait-l-invite-de-yves-calvi-2018520.html.

[28] Voir Critique des médias, vingt ans après, Pierre Rimbert, Le Monde Diplomatique, décembre 2016 – http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/RIMBERT/56929.

[29] Voir ’Post-vérité’, le mot de l’année selon le dictionnaire Oxford, AFP (16/11/2016) – http://www.lepoint.fr/culture/post-verite-le-mot-de-l-annee-selon-le-dictionnaire-oxford-16-11-2016-2083387_3.php

[30] Le débat suscité par les fakes news ouvre la porte à une nouvelle ère extrêmement trouble pour nos sociétés, avec des remèdes qui pourraient se révéler bien pires que les maux originels. En effet, le spectre du Big Brother de 1984, de George Orwell, prend une forme de plus en plus claire dans nos vies, mais avançant à pas feutrés, il s’installe comme une évidence dans le paysage de nos démocraties. Quelques articles pour approfondir sur ces sujets, d’extrême importance à nos yeux : Critiqués après l’élection américaine, Google et Facebook s’attaquent aux faux sites d’informations, France Info avec AFP (16/11/2016) – http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/critiques-apres-l-election-americaine-google-et-facebook-s-attaquent-aux-faux-sites-d-informations_1923211.html ; Google and Facebook Take Aim at Fake News Sites, New York Times (14/11/2016) – http://www.nytimes.com/2016/11/15/technology/google-will-ban-websites-that-host-fake-news-from-using-its-ad-service.html ; How to spot lies, ’fake news’ and propaganda, AP (16/12/2016) – https://apnews.com/fa3938645328428ea0487290679bca5c/How-to-spot-lies,-’fake-news’-and-propaganda ; Guerre de l’information : Facebook accepte de confier le contrôle de ses contenus à des tiers, RT en français (16/11/2016) – https://francais.rt.com/international/30749-guerre-information-facebook-controle ; Facebook, Twitter… La douane américaine invite les touristes à déclarer leurs comptes, Le Figaro (28/12/2016) – http://premium.lefigaro.fr/international/2016/12/27/01003-20161227ARTFIG00136-facebook-twitter-la-douane-americaine-invite-les-touristes-a-declarer-leurs-comptes.php.

[31] Pour l’establishment « les gens vont devoir commencer à traiter les contenus numériques avec plus de scepticisme », sans pour autant remettre en question les contenus diffusés par les médias dominants, ou le fait que celui-ci participe aussi à la « mal-information ». Voir Post-vérité : « Les gens vont devoir commencer à traiter les contenus numériques avec plus de scepticisme », Tolly Tailor, Libération (28/12/2016) – http://www.liberation.fr/planete/2016/12/28/post-verite-les-gens-vont-devoir-commencer-a-traiter-les-contenus-numeriques-avec-plus-de-scepticism_1537867. De son côté, Le Monde oublie de montrer du doigt la part de faute revenant aux médias, mettant sur un pied d’égalité journalistes et lecteurs/citoyens. Tous sur le même bateau, oui, mais qui tient la barre ? Voir Les risques de la société « post-vérité », éditorial du Monde (02/01/17) – http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/01/02/les-risques-de-la-societe-post-verite_5056533_3232.html.

[32] Voir Mensonges d’Etat, Ignacio Ramonet, Le Monde Diplomatique (juillet 2003) – http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/RAMONET/10193.

[33] Voir Les chauffards du bobard, Pierre Rimbert, Le Monde Diplomatique (janvier 2017) – http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/RIMBERT/56980.

[34] Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?, Frédérique Lordon, Blog du Monde Diplomatique (22/11/2016) – http://blog.mondediplo.net/2016-11-22-Politique-post-verite-ou-journalisme-post.

[35] « ’Traitement exemplaire’ et ’On a tiré toutes les leçons de nos erreurs passées’ constituent les formules sous lesquelles les médias travestissent leur travail en temps de guerre. (…) Exemples à l’appui, ce livre rappelle comment les médias ont broyé l’information du public tout au long des quinze dernières années – et continuent de le faire. Ce qu’il décrit, loin de constituer une collection d’exceptions, est devenu la règle ; pas un dérapage, la norme. » Quatrième de couverture de l’ouvrage L’opinion ça se travaille … les médias et les guerres justes, Serge Halimi et Dominique Vidal avec Henri Maler. Voir (Re)lire : « L’opinion, ça se travaille », ACRIMED (16/10/2013) – http://www.acrimed.org/Re-lire-L-opinion-ca-se-travaille-Les-medias-et-les-guerres-justes.