Sources : Le Monde / Bristish Journal of Cancer / Santé Médecine
Le lait : un bon verre d’hormone, de colle et de pus ! Derrière, encore Monsanto !
En effet, le développement récent et démesuré de la production de lait n’a rien d’un conte de fées. Pour cause, les pratiques industrielles déployées pour augmenter les rendements laissent perplexe. Nous pouvons notamment évoquer que, depuis 1994, la multinationale Monsanto a mis sur pieds une hormone de croissance appelée Posilac créée par manipulations génétiques à partir de l’hormone naturelle somatotropine, présente lors de la production de lait. Le Posilac est destiné à augmenter la production de lait de façon importante. Désormais, les vaches pouvaient produire de 40 à 50 litres de lait par jour (auparavant, elles en donnaient au plus 14 litres).
Rapidement, de nouvelles difficultés sont apparues : il a fallu trouver des vaches avec des pattes plus longues, les Holstein, afin qu’elles ne se marchent pas sur les pis artificiellement démesurés. Enfin, pour que les bêtes puissent suivre ce rythme implacable de production, il a été nécessaire enrichir leur nourriture grâce aux farines.
Une vache normale vit 25 à 30 ans, mais dans l’industrie, ces dernières sont usées à la corde en…7 à 8 ans.
Par ailleurs ces vaches sont sujettes à de nombreuses infections, comme les mammites, si bien les antibiotiques sont devenus indispensables.
Les taux d’antibiotiques dans le lait sont 100 fois plus élevés qu’il y a 25 ans et les autorités sanitaires se sont contentées d’élever les normes limites autorisées.
Aux USA, sur les 23 000 tonnes d’antibiotiques fabriqués chaque année, près de la moitié est utilisée pour le bétail. Il est étonnant de constater qu’aux USA, 80% des vaches ont un risque de souffrir de leucémie durant leur courte vie. C’est dire notre profond mépris pour la vie animale.
Enfin, un documentaire canadien, The Corporation, témoigne du lobbying agressif de Monsanto (encore eux) sur la chaine américaine Fox News.
Dans les faits, la multinationale a fait pression sur la chaîne pour empêcher la diffusion d’une enquête dévoilant les dangers du Posilac en 1997.
Résultat ? Non seulement l’enquête n’a en effet jamais été diffusée, mais de plus ses auteurs ont perdu leur emploi.
Contrairement à ce que croit la majorité des gens, une vache ne produit pas naturellement du lait !
Pour fournir du lait, la vache doit être soumise à une grossesse chaque année (qui dure environ 9 mois, comme pour les humains). Elle est donc engrossée de force dès l’âge de 15 mois et sera à nouveau fécondée 3 mois après chaque vêlage, par insémination artificielle dans la majorité des cas.
Une fois son veau arraché à peine quelques heures après sa naissance, la vache est soumise à la traite, généralement par une machine. Et encore, pour des raisons économiques, les vaches sont traitées même pendant la grossesse, une pratique exténuante pour le corps dont les besoins vitaux sont méprisés.
Mais ce système de productivisme intensif permet de soutirer à la vache près de 10 000 litres de lait par an, notamment à l’aide de Posilac et d’autres hormones favorisant des rendements toujours plus importants.
Les vaches laitières subissent ainsi de nombreuses souffrances physiques et émotionnelles totalement niées par les industriels. Épuisée par un tel traitement, une vache ne sera plus « rentable » dès l’âge de 5 ou 6 ans (dans d’autres conditions son espérance de vie est d’au moins 25 ans), et sera donc rapidement transportée à l’abattoir, où elle sera tuée, parfois encore pleine, pour sa viande.
En France, 70% de la viande bovine provient des vaches laitières qui ne sont plus assez rentables pour l’industrie.
Alors que le scandale Lactalis bat son plein, c’est l’ensemble des pratiques de la filière qu’il serait bon de questionner. La production industrielle de lait et la logique économique qui se cache derrière sont le fondement des nombreux excès décrits et de la multiplication des mensonges publicitaires. Dans l’imaginaire de nombreux français persiste la confusion entre les petites fermes locales sorties de l’imaginaire pastoral, en voie d’extinction, et l’industrialisation écrasante et majoritaire du secteur. Dans ce contexte, l’affaire des laits infantiles contaminés et la manière dont Lactalis a tout fait pour minimiser le scandale rappelle qu’ici l’opacité est la norme, la transparence l’exception.