Source : http://voyagerloin.com/
C’est une des mauvaises nouvelles du jour : la Tanzanie envisage d’expulser des dizaines de milliers de Maasaï de leurs terres ancestrales pour, accrochez-vous, les transformer en terrain de chasse pour une société de restauration travaillant pour la famille royale des Emirats arabes unis.
Il y a un an, le gouvernement de Tanzanie déclarait qu’il avait réservé près de 1.500 kilomètres carrés de terres qui bordent le parc national de Serengeti pour organiser des chasses commerciales d’Ortelo Business Corporation (OBC), une société organisatrice de safari de luxe basée aux Emirats arabes unis et créée par un fonctionnaire proche de la famille royale de Dubaï. Cette fois-ci c’est bien réel, les Maasaï ont été sommés de quitter leurs terres ancestrales d’ici la fin de l’année.
Pour faire passer la pilule, le gouvernement aurait proposé aux Maasaï une compensation de 1000 millions de shillings (environ 10 euros par personne), sachant que cette somme ne leur serait pas directement reversée, mais investie dans des projets de « développement économique ». Les Maasaïs ont bien sûr refusé cette offre.
Les choses les plus importantes pour un Maasaï sont son troupeau, ses enfants et sa terre, pour faire paître le bétail. Ces parcelles sont sacrées, leurs ancêtres ont émigré vers elles. Les os de leurs familles y sont enterrés : « je me sens trahi » a déclaré Samwuel Nangiria, coordinateur local de la Société civile Ngonett. « Cet argent ne vaut rien, vous ne pouvez pas comparer cela avec la terre, la terre est notre héritage. Nos mères et grands-mères y sont enterrées. Il n’y a rien au monde qui puisse être comparé à cette terre ».
Mais ce n’est pas la première fois que ce genre de chose arrive. En 2009, ils avaient déjà été expulsés, certains incarcérés pour faire place à des concessions de chasse. Huit villages de la région de Loliondo avaient été totalement incendiés, laissant 3.000 personnes sans abri, sans nourriture et sans eau. Sans compter bien évidemment les femmes violées et violemment battues pendant les expulsions. Mais que voulez-vous, plus rien ne compte quand il s’agit de chasser le lion, ou l’éléphant… ou les humains .
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