« Quand le début n’existait pas, quand avant n’existait pas, quand l’infini n’existait pas, c’était le royaume du Rien, même pas depuis toujours car toujours n’existait pas. C’était, c’est tout.
Le Rien régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, ce fut le premier rêve. Il rêva la lumière et la Lumière apparut, elle se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la couleur, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans la Transparence.
La Transparence régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’elle fasse un rêve, ce fut le deuxième rêve. La Transparence qui n’était que souffle et légèreté rêva de devenir dure, lourde, matérielle, elle rêva de la pierre et la Pierre apparue. Sa matière se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la terre, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans le Cristal.
Le Cristal régna ainsi, loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, et ce fut le troisième rêve. Lui qui n’était que perfection des formes rigides, pureté des lignes, immobilité, rêva de douceur de fluidité de souplesse, de changement, il rêva de la fleur et la Fleur apparue. Elle se propagea peu à peu partout, elle se transforma en herbe en feuille en roseau, elle se bonifia, elle se transcenda et atteint enfin sa perfection, trouva son aboutissement dans l’Arbre. L’arbre enraciné dans la matière, la tête dans la lumière.
Et l’Arbre régna ainsi, longtemps, très looongtemps jusqu’à ce qu’il fasse le quatrième rêve. Parce que les arbres rêvent. Ne traverse jamais la nuit une forêt qui fait des cauchemars ….. L’Arbre qui était stabilité, immobilité, fixité rêva de bouger, de se déplacer, et alors, entre ses racines apparut le Ver de terre. Et le Ver de terre se répandit partout, il se transforma se bonifia, devint le lièvre, l’aigle, le guépard, il se transcenda et atteint sa perfection dans la Baleine.
Et la Baleine, venant de la terre, le plus gros des êtres vivants, parcourant en toute liberté les océans, inventa en nageant et plongeant la grâce, la majesté, le charme et la beauté. Tout ça avec des chants mélodieux. Tout était bien, tout était beau, tout aurait pu en rester là, mais la baleine fît un rêve, le cinquième rêve. Elle rêva de parcourir la Terre et les étoiles, elle rêva des arts, elle rêva de la fraternité elle rêva de l’humain et l’Humain apparu.
Le chemin de la transcendance est encore long pour l’Humain, la légende ne dit pas quel est son aboutissement. Il se débat dans un océan de bêtise, il s’entretue et extermine les baleines qui l’ont rêvé. La route de son accomplissement sera longue très, très loooongue.