Le cri est une fessée collective

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Tout le monde est contre la fessée, bien sûr. Je parle ici de la fessée administrée aux enfants pénibles par des parents qui craquent. Je ne parle pas du jeu sexuel entre adultes consentants, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Et que je n’en entende pas un dire dommage !

Soyons sérieux, revenons à mon propos. La simple tape sur la fesse du gamin a été remplacée par le cri. L’avantage de la tape c’est qu’elle était ciblée. Celui qui était censé la mériter la recevait et lui seul. C’est une atteinte physique sur la peau du coupable qui en devient alors la victime. Donc c’est très bien tout le monde est contre, exceptées quelques brutes rétrogrades, honte à eux.

Dans la panoplie des châtiments à infliger aux humains, il y a donc les coups ensuite la lumière éblouissante comme cela se pratique par certaines polices : le présumé coupable est sous la lampe, là l’agression est visuelle. On peut aussi faire sentir ou manger des choses horribles pour agresser ces sens. Et puis il y a le bruit, on agresse l’ouïe du condamné.

C’est ce dernier châtiment corporel que bon nombre de parents ont choisi pour remplacer l’ancestrale et désuète fessée. C’est la punition la plus simple à mettre en œuvre, le bourreau a tous les outils avec lui (exceptés les muets, les pauvres). Les parents crient sur leur progéniture, les parents gueulent !
L’avantage qu’avait la fessée c’est que seul celui ou celle qui était censé la mériter en «profitait». Avec le cri tout l’entourage a droit à l’agression. Les autres enfants qui eux étaient sages, le conjoint et même les grands parents s’ils sont présents !

La tape sur les fesses est ciblée le cri est pour tous, tout le monde en prend plein les oreilles alors qu’un seul était censé le mériter. Cela énerve tout le monde, les plus calmes craquent et le tortionnaire, égoïstement crie plus fort ! C’est comme si, en ces temps lointains où la fessée avait cours, on avait mis une baffe à toutes les personnes présentes. Je hais les punitions collectives car même les innocents en sont victimes.

Je crains aussi pour les crieurs, qu’à terme, ils se trouvent malgré eux isolés.