Tepco rejette en mer de l’eau souterraine pour désengorger le site depuis le 21/5/2014
Le système mis en place pour pomper l’eau souterraine de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, le 9 avril 2014© Jiji Press/AFP/Archives Japan Pool
Source : Tokyo (AFP) –
La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a commencé mercredi à déverser en mer des centaines de mètres cubes d’eau souterraine pompée en amont des réacteurs, une opération qui met en colère les organisations écologistes.
Tepco avait commencé début avril à pomper de l’eau souterraine avec douze pompes, avant qu’elle ne soit contaminée sous les bâtiments du site mis en péril par le tsunami du 11 mars 2011.
Cette eau est provisoirement stockée dans un réservoir afin d’être analysée et de vérifier qu’elle n’est pas radioactive.
« Elle ne sera rejetée dans l’océan que si elle est saine », promet Tepco qui a fixé des critères limites pour les césiums 134 et 137, les radionucléides émettant des rayons bêta comme le strontium 90 et le tritium. Au-delà de ces plafonds, les opérations seront stoppées. Les contrôles sont aussi effectués par une tierce partie.
Quelque 400 tonnes d’eau souterraine entrent chaque jour dans les bâtiments du site atomique, augmentant ainsi la quantité d’eau contaminée au contact des équipements, eau qu’il faut ensuite stocker, puis assainir, une tâche d’autant plus insurmontable que s’y ajoutent les eaux de refroidissement des réacteurs qui fuient.
La décision de rejeter l’eau souterraine en mer est basée sur le scénario « pas d’autre choix » et non sur une solution de long terme pour les habitants de Fukushima et du Japon, a commenté une responsable de l’organisation Greenpeace au Japon, Kazue Susuki, qui souligne que « de l’eau radioactive s’écoule en mer depuis l’accident de mars 2011″.
Même si Tepco présente cette déviation comme un élément crucial de sa stratégie d’assainissement du site, le problème majeur des volumes effarants d’eau radioactive accumulée à la centrale Fukushima Daiichi sera loin d’être réglé. Et pour cause, le système de traitement de l’eau, ALPS, est tout sauf fiable: il n’en finit pas de tomber en panne.
Il est de nouveau entièrement stoppé depuis mardi matin, après l’arrêt de la troisième ligne de traitement, a indiqué Tepco.
Le dispositif, qui sert à éliminer une soixantaine de radionucléides (laissant au moins le tritium), est constitué de trois lignes parallèles de décontamination. Une seule fonctionnait mardi, mais elle a finalement été arrêtée en début de matinée en raison de la dégradation de ses performances.
Actuellement, plus de 350.000 mètres cubes d’eau très contaminée « patientent » dans des centaines de réservoirs à la fiabilité douteuse.
Un deuxième dispositif de décontamination financé par le gouvernement doit être progressivement installé à partir du mois prochain, équipement dont tous espèrent qu’il donnera de meilleurs résultats. En attendant, Tepco prévoit une capacité de stockage de 800.000 tonnes d’eau sur le site, un risque énorme en cas de nouvelles catastrophe.
Fukushima: la technologie du mur de glace ne prend pas aussi bien que prévu. Le 17/6/2014
Une fuite d’eau radioactive sur le site de la centrale nucléaire de Tepco à Fukushima, le 13 avril 2014© TEPCO/AFP/Archives Tepco –
Source : Tokyo (AFP) –
La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a reconnu mardi que la technologie de mur de glace qu’elle veut employer pour stopper les courants d’eau souterraine autour des réacteurs ne prenait pas dans le premier pan dressé entre un réacteur et la mer.
Avant même de se lancer dans la construction d’un rempart de glace souterrain de 1,5 kilomètre tout autour des quatre réacteurs accidentés, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) est en train d’employer la même technologie au pied du réacteur 2 pour stopper les fuites d’eau contaminée vers la mer depuis des tranchées souterraines.
Le pan de mur construit avec des tuyaux verticaux emplis d’un liquide réfrigérant pour congeler le sol ne prend pas comme prévu, bien que les opérations aient débuté il y a maintenant un mois et demi.
« Nous ne parvenons pas à faire baisser partout la température de l’eau pour qu’elle se transforme en glace », a expliqué un porte-parole de Tepco.
Outre des déchets solides qui feraient obstacles, le courant empêcherait la prise du mur.
« Nous sommes en retard sur le calendrier mais prenons des dispositions supplémentaires », a-t-il insisté.
Tepco cherche notamment comment mieux contrôler les flux et augmente le nombres de tuyaux pour favoriser la glaciation.
Des experts extérieurs avaient d’emblée souligné la difficulté de mise en oeuvre de cette technologie, arguant notamment que la longueur du mur prévu risquait de constituer un vrai défi technique.
L’eau contaminée dont le volume augmente chaque jour représente un des plus gros problèmes qu’aient à gérer Tepco et les autorités.
Plus d’un millier de gigantesques réservoirs de stockage plus ou moins fiables ont déjà été installés sur le site et un système de décontamination est censé nettoyer les centaines de milliers de mètres cubes de liquide souillé, mais il est régulièrement en panne et ne parvient pas à suivre le rythme.
Ben, voilà, voilà …
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