Les médias français nous ont enfumés, nous enfument et nous enfumeront encore. Exemple : le Brésil

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Dilma
Source principale : Vladimir Marciac (pour Le Grand Soir).

Qui est Dilma Rousseff ?

C’est la fille d’une enseignante et d’un cadre du privé. Ils lui font apprendre le piano et le français : elle lit Proust, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Pendant la dictature (1964 à 1985), elle entre dans la résistance armée et dans la clandestinité qui durera deux ans avant son arrestation. Qualifiée de « papesse de la subversion » par la dictature, elle est torturée, mais ne lâche aucun nom de ses camarades. Traduite en Justice, elle fera baisser les yeux à ses juges (photo).

Brésil 1970 :

Dilma face à ses tortionnaires de la junte militaire, les fascistes cachent leur visage car malgré leur arrogance, ils incarneront toujours leur défaite. Pourtant dans ce cas et à ce moment précis, ils ignorent à quel point…
Arrêtée, enfermée, torturée, Dilma n’a rien lâché, ni ses camarades, ni sa dignité. Ce n’est pas tant la photographie mais la détermination et la force que dégage la jeune Dilma qui est plus qu’impressionnante. Particulièrement quand on sait la barbarie et la cruauté de ses tortionnaires.

Brésil 2008 :

Le sénateur d’opposition Agripino Maia accuse celle qui est alors Chef de la Maison civile -équivalent brésilien de premier ministre- d’être une «menteuse», pour preuve il rappelle qu’elle n’avait pas «dit la vérité» … sous la torture !!!!

Dilma Rousseff explose. «J’avais 19 ans, sénateur, j’ai été sauvagement torturée, et je peux vous dire que mentir sous la torture n’est pas facile. Et j’en suis fière car j’ai sauvé la vie de mes camarades»

Brésil 2014 :

Dilma Roussef, élue avec 51,64% des suffrages : ouaf, ouaf, hurlent les molosses,
François Hollande, élu avec 51,56% des suffrages : Lap,lap, font les gentils cabots.

« Suivant que vous serez pour les puissants
Ou pour les misérables,
Les chiens de garde vous lècheront les mains
ou mordront vos mollets… »

Commentaires de la presse française

Les Echos :

« Dilma Rousseff, réélue de justesse »… « score étriqué »…

Le Monde

nous parle d’un « résultat serré ». « La candidate du Parti des travailleurs a battu d’une courte tête son adversaire de centre droit, Aecio Neve ».

La Dépêche :

« Brésil : Dilma Rousseff réélue présidente de justesse avec une courte avance… ».

L’Obs :

« La présidente sortante a devancé avec une courte avance… » (passons sur la beauté de la phrase où l’on apprend que si la candidate devance c’est qu’elle est devant).

L’Express :

« Dilma Rousseff, réélue de peu… ».
La plupart ont repris une dépêche de l’AFP, qui donne l’information ET son avis.

Notons les mots suivants : de justesse, résultat serré, score étriqué, courte tête, courte avance, réélue de peu.

On pourrait dire que l’écart n’est pas énorme (moins de 2,5 %), mais aussi que les élections présidentielles nous ont habitués à ça. Or, justement…

Petit retour en arrière :

Le 5 mai 2012, François Hollande est élu président de la République avec 51,64 % des suffrages exprimés, contre 48,36 % à son adversaire.

Vous avez remarqué ? Exactement les mêmes pourcentages que dans le duel Dilma Rousseff/ Aecio Neves. Les mêmes que ceux sur lesquels nos médias ont apprécié les résultats au Brésil.

Donc, François Hollande a été élu de peu, de justesse, d’une courte tête, avec une courte avance (qui le plaça devant), le résultat fut serré, le score étriqué ?.

Pas du tout, au contraire.

RFI,

le 6 mai 2012 : « C’est une victoire nette ».

France Info,

le 7 mai 2012 : « François Hollande élu président de la République avec 51,62% des voix. Le candidat socialiste remporte nettement le second tour ».
Etc. On y passerait la journée.

Contre qui a gagné Dilma Rousseff ?

Le Monde :

« contre son adversaire de centre droit, Aecio Neve ».

L’Express :

« contre 48,36% pour son adversaire de centre-droit Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

L’Obs :

« contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves ».

La Dépêche :

« contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves ».

Libération :

« contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

Le Point :

« contre son adversaire de centre droit Aécio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

Où est passé la droite brésilienne ?

Vous avez remarqué ça aussi ? Dilma Rousseff était opposé à un candidat centriste, voire ressemblant à un dirigeant de notre PS (social-démocrate). Il n’y a pas de droite au Brésil. Et s’il y en a une, elle ne se présentait pas.

Heureusement, dans la presse qui n’aime pas Dilma Rousseff, Le Figaro du 23 octobre vend la mèche : « … Aécio Neves, le candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), la principale formation politique de droite dans le pays ».

On comprend pourquoi France Inter, radio publique que nous finançons tous, nous a expliqué qu’il fallait, pour le bien du Brésil, la virer de la présidence. Et pour qu’on en soit persuadés, Nicolas Demorand avait donné le micro, le 29 septembre, à Arnaud Leparmentier, directeur-adjoint de la direction du Monde qui nous a dit sa volonté de « sortir le Parti des Travailleurs ». Et d’insister : « Oui, notre choix est fait pour dimanche prochain, nous voulons que la présidente sortante s’en aille… »

Hélas, comme de plus en plus de Français orphelins d’un « journal de référence », les Brésiliens ne lisent pas Le Monde. Par conséquent, ils ont reconduit pour la quatrième fois le Parti des Travailleurs qui a fait baisser spectaculairement le chômage, qui a augmenté les allocations familiales, multiplié les logements sociaux, amélioré la Santé et réduit la misère à 1,7 % de la population, selon des chiffres confirmés par l’ONU. Le PT et Dilma désespèrent le FMI , les USA et leurs valets français.

Il y a sans doute pas mal de choses à dire (et à redire) sur le Brésil. Mais ces vérités-là devaient-elles attendre ?

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