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Argent sale
Dessin de Mayk paru dans Sydsvenskan, Malmö.

Source Courrier international

La principauté d’Andorre secouée par des accusations de blanchiment d’argent

Les Etats-Unis accusent la Banque privée d’Andorre d’avoir blanchi 2 milliards de dollars en provenance des mafias russe, chinoise et mexicaine.

« C’est un tremblement de terre de niveau 10 sur l’échelle de Richter pour ce petit pays de 468 kilomètres carrés et d’à peine 84 000 habitants, qui n’est plus sur la liste noire des paradis fiscaux depuis 2010 », écrit El Periódico.

Par l’intermédiaire de son département des délits financiers contre le Trésor (FinCEN), le gouvernement des Etats-Unis a envoyé le 10 mars au gouvernement d’Andorre un « rapport accablant » sur les activités illégales supposées de la Banque privée d’Andorre (BPA). La BPA est le troisième établissement banquier en volume d’actifs (il gère 9 milliards d’euros) de la petite principauté.

D’après les accusations, rapporte le journal catalan, de hauts dirigeants de la BPA auraient collaboré, entre 2011 et 2014, au blanchiment d’argent de personnes agissant pour des organisations criminelles de plusieurs pays. Parmi eux, le russe Andreï Petrov – qui aurait blanchi de l’argent provenant de la corruption –, des hauts fonctionnaires du gouvernement du Venezuela résidant au Panamá, l’homme d’affaires chinois Gao Ping et le cartel mexicain de Sinaloa.

Un coup dur pour le prestige

Le gouvernement d’Andorre a décidé d’intervenir immédiatement dans l’établissement avec trois experts. De son côté, le FinCEN a proposé une sanction pour que la BPA ne puisse plus opérer via les banques des Etats-Unis. « Ni l’Espagne ni la France, ni l’Europe non plus bien sûr, ne peuvent permettre qu’Andorre soit un centre pour les opérations du crime organisé. (…) Dans tous les cas, cet épisode est un coup dur pour le prestige et la crédibilité du système bancaire andorran », écrit La Vanguardia dans son édito.

El Periódico précise qu’il s’agit de la même banque que celle qui a aidé la famille Pujol (fondateur du parti nationaliste catalan, Jordi Pujol a caché 4 millions d’euros pendant plus de trente ans) à régulariser son héritage familial à travers sa filiale espagnole Banque de Madrid.
Celle-ci fait également l’objet de contrôles par le gouvernement espagnol depuis hier.

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