Témoignage du fonctionnement des TAP au village (temps d’activités périscolaires)

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TAP
Une partie de la classe de Saint André d’Olérargues (Gard)

Hommage aux animateurs et surtout «trices» de notre village qui ont fait un travail remarquable tout au long de l’année.

Et bien sûr, à toute l’équipe pédagogique exceptionnelle que nous avons!

Car ce n’était pas gagné !

Vu que l’Etat baisse ses dotations et que de très nombreuses villes et villages vont devoir augmenter fortement les impôts et revoir leurs investissements,
Vu que les enfants sont fatigués, voir épuisés par une semaine sans matinée de repos,
Vu que personne dans la plupart des cas, ne peut assurer la bonne moralité des animateurs etc.
Vu que la réforme est sans souplesse, sans moyens, et faite dans l’improvisation la plus totale.
Vu que nous avons dû embaucher par obligation une employée communale supplémentaire.
Vu que c’est très bien et tant mieux pour elle, c’est malheureusement une charge pour le budget d’une commune sans ressource particulière.
Vu que nous avions essayé de répartir ces TAP en parts égales sur 4 jours, par tranches de ¾ heure et non bloquer tout en un seul jour le vendredi (comme cela s’est fait dans certains villages).
Vu que la conséquence de ces horaires équilibrés a été que nous n’avons pas eu d’aides de l’état, car dans sa grande malignité il ne donne des aides que pour les TAP d’une heure et plus !

Comment ça se passe ailleurs ?

Article de Sophie Roquelle sur http://www.lopinion.fr/

« L’année scolaire touche à sa fin et un peu partout en France, l’heure est au premier bilan d’une réforme qui a profondément bouleversé l’organisation des écoles primaires et qui a totalement raté sa cible : l’aménagement des rythmes scolaires.

Vous vous souvenez d’un certain Vincent Peillon, éphémère et nullissime ministre de l’éducation, jurant la main sur le cœur que sa réforme était « nécessaire au bien-être des enfants » ? Qu’elle allait alléger leurs journées de classe et, au passage, réduire « les inégalités sociales » en offrant des activités culturelles ou sportives à des enfants qui, sinon, n’y auraient pas accès ?

Que de louables intentions !

Les enseignants avaient râlé d’avoir à travailler une demi-journée de plus, les maires avaient protesté de devoir financer ces activités nouvelles mais tout le monde était rentré dans le rang, sauf le ministre qui avait dû démissionner, laissant à ses successeurs le soin de gérer l’imbroglio des rythmes.

Je ne veux pas refaire ici le débat sur le bien-fondé de ces nouveaux rythmes. On connaît les arguments de ses partisans : « C’est mieux pour les enfants », « C’est ce que font les autres pays » ou encore « Mais comment faisait-on avant ? »… Je ne suis pas chrono-biologiste et je n’ai rien contre le fait d’aller à l’école cinq matinées par semaine au lieu de quatre. Lorsque j’étais enfant, j’allais à l’école le samedi matin et pas le mercredi, ce qui est, paraît-il, le rythme idéal. […]

Mais le fait est qu’après une année entière d’application, voire deux dans certaines villes comme Paris, les enfants sont épuisés et les enseignants découragés. Quant aux inégalités sociales, elles perdurent. Et ce ne sont pas quelques activités dispensées par des animateurs recrutés à la va-vite et à peine formés qui vont changer quoi que ce soit. Je pense même qu’au-delà des questions d’organisation, la réforme Peillon aura, à moyen terme, des conséquences négatives sur le niveau de l’enseignement primaire.

Ce qui est en cause, évidemment, c’est la mise en œuvre de cette réforme, sans souplesse, sans moyens, dans l’improvisation la plus totale.

Et aujourd’hui, un an après, le fait qu’aucune réflexion ne soit engagée sur la façon de corriger les évidents défauts de cette réforme est tout simplement choquant. D’autant que la majorité des maires a joué le jeu et déployé une énergie folle pour offrir aux enfants de leur commune des activités périscolaires censées être «intéressantes », au risque de vider leurs caisses.

Mais l’aide de l’Etat ne suffit plus. A ce propos, la lecture de la presse régionale est édifiante. On y découvre que dans beaucoup de petites villes, les moyens sont épuisés ou les animateurs introuvables, voire les deux. Les maires reviennent peu à peu sur les activités périscolaires qu’ils avaient mises en place l’an dernier et proposent pour la prochaine rentrée une simple garderie.

Est-ce pour cela que l’on va à l’école ?

Dans les grandes villes comme Paris, où les élèves sont plus nombreux à rester à l’école toute la journée, les conséquences sont peut-être pires encore pour les enfants. Il faut écouter les instits, un peu vite traités de tire-au-flanc il y a deux ans, raconter leur quotidien, obligés de laisser « leurs » élèves et « leur » classe à des animateurs qu’ils connaissent à peine, furieux de retrouver leur salle sens dessus-dessous le lendemain matin, s’épuisant à essayer de rendre utiles les courtes après-midis du mardi et du vendredi, 1h30. «On n’a le temps de rien faire, le temps d’aller en classe et d’expliquer quelque chose, c’est déjà presque la fin », m’a dit l’un d’eux.

Enfin, il y a la question des animateurs qui prennent le relais l’après-midi pour le périscolaire. Sait-on vraiment qui ils sont ? Comment ils ont été recrutés ? Sont-ils formés pour s’occuper d’enfants ? Enfin, j’ose poser la question au regard des derniers scandales de pédophilie à l’école : a-t-on vérifié leur casier judiciaire ?

La réforme des rythmes scolaires, c’est l’histoire d’une belle idée, mise en œuvre sans discernement, qui aboutit à un fiasco dont les premières victimes, les enfants, sont ceux qu’on croyait aider ! »

Encore bravo Monsieur le ministre pour cette brillante prestation dont je suis sûr que vous êtes très fier !