Aucun président ne peut résister à la finance internationale.

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Source : Liliane Held-Khawam https://lilianeheldkhawam.com/2016/11/22/aucun-president-ne-peut-resister-a-la-finance-internationale-liliane-held-khawam/

Le Système financiarisé est au-dessus des Etats et de ses représentants.

Des ambassadeurs de Wall Street sont pressentis pour venir étoffer l’équipe du nouveau président américain. Rien n’est encore fait et il faudra attendre pour être fixé.

M Trump a dénoncé le système de Wall Street.

M trump a dénoncé le libre-échange.

M Trump a fait des promesses aux travailleurs.

M Trump a su dire aux gens ce qu’ils voulaient entendre.

Les électeurs l’ont cru et l’ont tout naturellement élu.

Les électeurs cherchent un Sauveur.

Ils sont à l’affût des indicateurs qui les rassureraient quant à leur avenir professionnel, financier et sociétal.
C’est légitime, mais impossible! En tout cas tant que l’on n’a pas réanimé les Etats et l’autorité qui normalement va avec.

Le président Donald Trump n’aura pas attendu très longtemps pour commencer sa lutte contre le système… !
Il a nommé au poste de ministre de l’Éducation Betsy DeVos, qui est à la tête d’un patrimoine de quelques 5,4 milliards de dollars…
Au poste de ministre du Commerce, il serait en passe de nommer Wilbur Ross, surnommé le «Roi des faillites.» Il sera secondé par le banquier d’affaires milliardaire Todd Ricketts généreux donateur du parti républicain.
Pour le département de l’énergie, c’est le nom du PDG de la compagnie pétrolière Continental Harold Hamm qui circule. Ce dernier possède des actifs d’une valeur de 15 milliards de dollars.
La banque américaine Goldman Sachs sera très présente dans le gouvernement du futur président américain Donald Trump.
Récemment, on avait appris que Steve Bannon avait été nommé responsable stratégique de la politique de Trump, tandis que Steven Mnuchin s’est vu offrir le portefeuille de ministre des finances.
Bannon comme Mnuchin ont été actifs dans l’équipe de campagne de Trump, et tous 2 ont travaillé par le passé pour Goldman Sachs.
De plus, Trump souhaite également attirer Gary Cohn, la seconde personnalité la plus importante au sein de la banque d’investissement. Cohn serait nommé ministre de l’Energie, ou à la tête du budget.
« L’impact de la banque sur la politique ne se limite pas aux États-Unis », notent des observateurs. « Mark Carney, le gouverneur de la banque d’Angleterre, a aussi travaillé pour la banque américaine par le passé. Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne, a été vice-président de la division internationale de Goldman Sachs ».

Or, il faut se rendre à l’évidence. Aujourd’hui, c’est le marché qui fait son choix.

Un candidat qui se présente à des élections de plus en plus coûteuses ne peut apporter un changement quelconque. C’est juste impossible.

Pourquoi?

Parce que le financement de la campagne ne provient pas des cotisations des membres devenues largement insuffisantes. Non les sommes gigantesques nécessaires aux campagnes électorales sont fournies par le Système financier international.

Et sans états d’âme, il arrose à droite comme à gauche, les Noirs comme les Blancs, les Chrétiens de tous bords, les Juifs, les Musulmans, les Athées, les Bouddhistes et j’en oublie.

Le Système est apatride, apolitique, areligieux, asocial et « aracial » ne reconnaît que l’argent, la performance, le phagocytage, le succès, la privatisation,… Il choisira le candidat qui convient à l’instant T. Tout le reste lui est parfaitement inutile… Vous compris.

La gouvernance politique du 21ème siècle se fait par la finance, avec la finance et pour la finance.

Ce Système qui met en place le nouveau monde n’a que faire de présidents, premiers ministres et autres convenances « républicaines ». Celles-ci sont d’ores et déjà dépassées. Il fait des petits confettis des lois constitutionnelles et les remplace par des contrats de libre-échange qui sont de nature commerciale. Une fois signés, ceux-ci ficèlent et livrent les territoires et les humains qui les habitent au monde du business.

Vos élus ont tellement financiarisé tous les aspects de votre monde qu’il vous est devenu impossible de vivre sans le marché financier. Et si votre élu venait à se rebeller, il suffirait alors de fermer le robinet des liquidités que son prédécesseur aura pensé à sous-traiter à ces mêmes financiers. Et voilà que d’un simple geste votre vie vire au cauchemar. Celle de votre élu aussi!

Pas besoin de chars, pas besoin d’armes, vous êtes déjà en situation d’occupation ou de colonisation. Au choix. Le résultat est implacable. C’est comme ça.

Ce qui est décrit ci-dessus a été testé par les Grecs. Ils ont voté pour un représentant de « l’extrême-gauche » qui disait-on inquiétait grandement Bruxelles. Or, le plan de « réformes » que M Tsipras a présenté à la Troïka la veille du référendum ferait pâlir d’envie et d’admiration les réformistes « ultralibéraux » bloqués par certains peuples vigilants.

Je peux vous garantir ici que le Système s’est largement affranchi des républiques -législations nationales comprises- et que les élections servent à ce stade à canaliser les aigreurs et autres colères populaires. Un show-défouloir en quelque sorte.

Quant à M Trump, il est le président idéal du marché financier. Le groupe qu’il détient a besoin de se financer. Pensez-vous qu’il peut prendre le moindre risque de déplaire à ses créanciers? A moins d’être suicidaire, la réponse est non!

Nous venons aussi d’apprendre que M Trump va permettre aux entreprises transnationales américaines (souvenez-vous des sommes colossales parquées hors du sol américain) qui ont stocké leurs bénéfices dans les paradis fiscaux, et qui ne pouvaient les réinvestir, d’en rapatrier une partie. Il se dit même que 200 milliards de dollars de cash risqueraient de revenir aux Etats-Unis, dès 2017, grâce à la politique fiscale que l’administration de D Trump va mettre en place.

«Nous nous attendons à ce que la loi de réforme fiscale sous l’administration Trump encouragera les entreprises à rapatrier 200 milliards de dollars de liquidités outre-mer l’année prochaine», a déclaré David Kostin, responsable U.S. equity strategist chez Goldman Sachs.

(Goldman Sachs: Trump to Bring $200 Billion in Share Buybacks)

Cet argent servira en bonne partie au rachat d’actions et contribuera donc à booster les capitalisations boursières sans grands efforts… Tout bénèf donc pour le Casino.

Vous avez l’impression de ne pas trop compter dans la politique que mettent en place vos élus?
Vous avez raison.

La démocratie avec un peuple souverain, c’est has been. Le présent et l’avenir, c’est un marché financier souverain.