La Suisse passe à coté d’une grande réforme.

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L’initiative « Monnaie pleine » a été rejetée par la grande majorité des électeurs suisses dimanche.

Les banques commerciales privées suisse pourront continuer de créer de la monnaie comme partout ailleurs et s’enrichir avec de l’argent qu’ils n’ont pas.

Les banques privées suisses pourront finalement continuer de battre monnaie.

Le puissant lobby des banques a su faire effrayer les votants pour que cette réforme révolutionnaire ne voit pas le jour.

Les Suisses ont rejeté massivement une initiative dite « Monnaie pleine » dimanche 75,7 % des électeurs ont voté contre ce plan radical visant à donner à la Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale helvétique, le monopole de la création monétaire dans le pays, a annoncé le Conseil fédéral. Et donc à l’ôter aux banques commerciales suisses.

Actuellement, un peu plus de 10 % de la masse monétaire est émise par la BNS sous forme de pièces et billets, les près de 90 % restants, la monnaie dite scripturale, étant créée de manière électronique par les banques, notamment lorsqu’elles octroient des crédits. Selon la Radio Télévision Suisse, une majorité de cantons a rejeté la proposition, ce qui condamne aussi l’initiative.
Cette réforme aurait consisté a obliger les banques de détenir des réserves correspondant à 100% des dépôts monétaires, soit une « couverture de 100% ». Autrement dit, cela voudrait dire, en termes simples, que les banques ne peuvent prêter que de l’argent qu’elles ont, qui existe, et non de l’argent qu’elles n’ont pas, qui n’existe pas et qu’elles créent artificiellement.

Cela aurait été une première mondiale

Si l’initiative avait été approuvée, la Suisse, célèbre pour son industrie bancaire, aurait été le premier pays au monde à interdire la création monétaire aux établissements privés, ce qui selon les opposants au projet aurait constitué une dangereuse expérimentation.

La BNS, le Conseil fédéral (gouvernement) et les organisations patronales se sont mobilisés pour le « non ».
Les partisans de la réforme faisaient valoir que le projet rendrait le système financier plus résistant et ferait du franc suisse la monnaie la plus sûre du monde. Ils ont annoncé leur intention de poursuivre le combat, en dépit des sondages montrant que leur soutien dans l’opinion publique est passé de 42 % en début d’année à 25 %.