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  • LE CHATEAU DE ST ANDRE D’OLERARGUES DANS LE GARD

    Article destiné à tous ceux qui connaissent St André d’Olérargues et qui s’intéressent à son histoire et, à tous les curieux qui aiment découvrir des coins de France inconnus.

    Deux site pour en savoir plus :

    Site officiel de la commune de St André d’Olérargues

    Site de l’Histoire de la commune de St André d’Olérargues

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    LE CHATEAU – DESCRIPTION GENERALE.

    On ne connait pas la date exacte de l’édification des premières pierres du château.

    Grâce à l’amabilité d’un futur acquéreur de cette bâtisse, que nous remercions vivement, nous avons pu avoir accès à la remarquable étude patrimoniale réalisée en 2004 par Claude PRIBETICH AZNAR. Architecte du Patrimoine – 30900 NIMES.
    Une partie des indications mentionnées ci-après sont issues de cette étude.

    Pour estimer la date des travaux il faut étudier d’une part, l’histoire de l’époque pour y déceler quelles ont pu être les motivations du propriétaire pour construire une telle bâtisse. D’autre part il faut étudier l’architecture du bâtiment qui peut apporter des indications précieuses de datation.

    D’aspect massif, la construction présente la disposition d’un logis cantonné de quatre tours circulaires. L’une d’entre elles (sud/est) est de taille et de structure différente des trois autres (fig. 115). Le corps central, sensiblement carré, est partagé, dans le sens nord/sud, par un refend. Répartis sur trois niveaux, les volumes habités sont composés aujourd’hui d’un rez-de-chaussée occupé par des annexes agricoles, d’un premier étage habité en partie, jusqu’il y a une dizaine d’années, par le propriétaire et d’un second étage de combles.

    Enchâssé au nord et à l’est dans un bâti datant du XIXe siècle, le château a de ce fait perdu la spécificité de son implantation d’origine, isolé au milieu de ses dépendances (cour, jardin, aires, écuries..). Sur le terrain, le pendage naturel est/ouest du terrain ne trouve pas d’écho dans la construction, le rez-de-chaussée est à peu de chose près, de niveau. Ce sont les aménagements du XIXe siècle et notamment les portes ouvertes à l’ouest qui ont nécessité l’installation d’emmarchements et d’une terrasse (disparue aujourd’hui) pour en faciliter l’accès.

    Extérieurement, la propriété était scindée en deux parties par un mur important jusqu’en 2006, vestige d’un partage lié à la vente du bien en 1816. Ce cloisonnement prolongeait le refend central de la bâtisse. Un jardin (à l’ouest) et une cour d’entrée (au sud-est) étaient ainsi délimités. La cour sud-est correspond à l’entrée dans la propriété. Des annexes, résultats d’extensions liées aux besoins agricoles des précédents propriétaires, grevèrent la parcelle et en réduisirent la lisibilité. Ces annexes accolées à la bâtisse sont aujourd’hui démantelées. Un garage, appartenant à un autre propriétaire, crée une enclave dans le volume de cette cour.

    LE CONTEXTE HISTORIQUE :

    On peut dire que ceux qui ont survécu à la famine du 14° siècle durent faire face à la peste qui suivit et les survivants durent subir les pillages, meurtres et viols des routiers et des brigands pendant la guerre de 100 ans. Pour rappel la guerre dura cent ans mais pas les combats. Il y eut de longues périodes ou la « soldatesque » ne combattait pas, ni pour un camp, ni pour l’autre. Ces routiers livrés à eux-mêmes pillaient les villages et l’insécurité était grande.
    Dans ce climat on peut aisément imaginer que le seigneur du lieu ait voulu construire un habitat fortifié pour protéger ses gens et ses serfs, voire pour stocker ses récoltes. De plus le château était pour lui un abri sécurisé pendant ses déplacements.
    Donc historiquement cette période du 14° siècle a été propice à la construction d’une première bâtisse fortifiée.

    QUELQUES DATES ET FAITS HISTORIQUES IMPORTANTS.

    En 1260, dans la reconnaissance que fait Dame Hermessinde à son suzerain l’évêque d’Uzès, elle cite le fief de St André d’Olérargues, mais elle n’y mentionne pas la présence de château en ce lieu, comme elle le fait cependant pour d’autres villages.

    Le fief appartenait en 1319 à Jean de Gardies. Ce siècle de calamités et de turbulences verra les propriétaires ou occupants se succéder. Après Jean de Gardies apparait en 1331 Jean de Malons. En 1340 c’est Robert Pons pour 2/3 du fief et Raymond de Sérignac de Pougnadoresse pour 1/3 qui font « reconnaissance » à l’évêque d’Uzès Guillaume III de Mandagout. Puis en 1349 la seigneurie est rétrocédée à nouveau à la famille de Gardies, Guillaume de Gardies devient le propriétaire des lieux. Puis c’est Raymond et Pons de Combes en 1360 coseigneurs alliés des de Gardies.
    Cette période où les propriétaires ou copropriétaires du fief se succèdent semble peu propice à la construction d’une bâtisse.

    Par contre, après 1349 les de Gardies et leur descendants et/ou alliés restent possesseurs de la terre jusqu’en 1454. Ceci représente près de cent ans de stabilité, qui a pu être propice à une construction fortifiée.

    En 1454 le fief est vendu à Etienne de Montdragon, pour acquérir ce bien il lui faut l’accord de son suzerain le seigneur évêque d’Uzès c’est l’acte de lauzime qui est l’autorisation donnée à des particuliers et moyennant redevance, de vendre, céder, échanger ou hériter (droit de mutation) une terre. Cet acte de lauzime précisait, je cite : (traduit en français par le chanoine Roman en 1901)

    « …tout le village et toutes ses dépendances, ses tènements, territoires, mandement et district, toutes les habitations et demeures, forteresse et dépendance dudit village de Saint André d’Oleyrargues, avec haute et basse justice, mère mixte impère, coercition, et tout ce que de droit il possède dans le dit village, sur les personnes et les choses et tout ce qu’il est sensé posséder …etc »

    Ceci tendrait à prouver que le château ou du moins une partie, comme nous verrons plus loin, avait été construit avant son acquisition.

    En 1493 terres et château furent vendus à Antoine de Bagnols seigneur de St Michel d’Euzet et Théobald d’Albert ou d’Aubert son gendre, fils de Jean Aubert baron de Montclus.
    L’acte de lauzime précise, alors :

    « Lauzime fait par l’évêque d’Uzès de la vente faite par Jacques de Montdragon à Antoine et Théobald de Bagnols, du village de Saint André, diocèse d’Uzès, avec haute et basse justice, censives, servitudes, laudines, treizain, herbages, devois, terres cultes et incultes, plusieurs prés, droits de ladite juridiction et ses dépendance, ses émoluments, et les honneurs et les charges connexes, lequel village et château est ainsi composé : du levant, la juridiction de Sabran et de St Marcel de Carreiret ; du couchant, la juridiction et le territoire de Verfeuil ; du vent droit, la juridiction et la terre de la Roque ; du marin, la terre et juridiction de St Marcel de Carreiret (…).

    Le lecteur remarquera la désignation originale de l’époque, concernant les quatre points cardinaux.

    Théobald d’Albert reste seigneur de St André d’Olérargues au moins jusqu’en 1524, soit 31 ans.

    Son fils ainé, Paul, lui succède à la tête de la seigneurie, il mourut sans enfant en 1553.

    Parallèlement chez leurs voisins de Lussan en 1550, Gaspard d’Audibert, seigneur de Lussan revient de la campagne d’Italie. Ayant vu l’inutilité des châteaux haut-perchés, et ayant admiré la beauté des résidences italiennes, il décide la construction d’un château près de la source d’un petit ruisseau nommé Le Fan au pied de Lussan. Ce château a une certaine ressemblance avec celui de St André qui, lui malgré tout, se veut d’un aspect plus « médiéval ».
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    Figure 115-1. Photo de l’auteur. Château de Fan à Lussan.

    Le frère de Paul, Edouard d’Albert de Mondragon, Seigneur de Saint André, Co Seigneur du Pin et de Cabrière, Chevalier de l’Ordre du Roi, Gouverneur d’Aigues Mortes, lui est substitué en 1563 dans le testament de leur père. Il épouse en 1564 Marguerite de Bourdicq, ils ont une fille unique Marguerite d’Albert (ou d’Aubert) qui gèrera légitimement la seigneurie à partir de 1569 suite au décès d’Edouard son père, elle a alors 4 ans.

    Il est intéressant de noter ici qu’Edouard, son père, se distingua dans les combats contre les protestants. Il contribua à la levée du siège d’Alès en 1569 et ravitailla cette ville. Il fut tué en novembre 1570 d’un coup de pistolet, étant venu défendre la ville de Nîmes que les protestants avaient surprise.
    Ces faits expliquent en partie pourquoi d’abord lui, puis sa famille tenaient à rénover et surtout fortifier le château pendant ces périodes troublées.

    Marguerite sa fille deviendra la « Dame de Saint-André et de Sabran » citée dans les textes.
    Ses parents et elle-même, quand elle fut plus âgée, réparèrent et embellirent cette demeure en vue peut-être de son éventuel mariage et sûrement en vue d’enrichir leur patrimoine. Une décoration, frappée d’un médaillon qui était sans doute, en décoration de clé de voute, au-dessus de la porte monumentale au pied de la grande tour d’escalier porte une date pouvant marquer la fin des travaux : 1587.

    Un an plus tard, elle a environ 23 ans, elle épouse le 19 février 1588 à Barbentane Charles d’Audibert (fils de Gaspard d’Audibert, seigneur de Lussan, de Valcroze, de Gauerguer et de St Marcel), dont nous avons parlé précédemment, mais elle conserve la seigneurie à son mon.

    Ainsi les d’Audibert de Lussan acquièrent la seigneurie de St André.

    Pendant ce temps à une trentaine de kilomètres, à Laudun, sur le mur intérieur de l’étroite cour d’une maison du village, située sur le rempart même, quelqu’un a gravé une petite pierre taillée en forme de livre ouvert, sur les deux pages desquelles a été tracée l’inscription suivante, en menus caractères assez mal formés :

    « Vive la foy catholique ! 1588 et le premier de juillet, M. de Montmorency vint, avec les
    Huguenots, assiga (assiégea) Laudun, et faict tirer 694 volées de canon, sans le prendre, et abattit le pont de Nisson »

    Charles d’Audibert rédige en 1622 un premier testament dans lequel il revendique son appartenance à l’église réformée, à qui il lègue de l’argent pour ses pauvres. Ce qui est un comble, ayant eu un beau-père qui les combattit. Se référant dans son testament « a tous ce qu’il lui a donné au contrat de leur mariage », soit « les réparations et améliorations que ledit seigneur a dit avoir faites aux biens de ladite dame », le testament ne sera pas plus explicite sur les questions qui nous intéressent.

    Nous reparlerons de ces « réparations et améliorations ».

    SUR LE PLAN ARCHITECTURAL

    Il faut remarquer que cette construction a été beaucoup modifiée et remaniée au cours des siècles. Les ouvertures initiales obturées et les créations de nouvelles ouvertures sont nombreuses et certaines de ces dernières ont même été rebouchées.

    Les matériaux :

    L’ensemble de la construction est réalisé au moyen d’une maçonnerie de moellons liés avec chaux et sable, l’approvisionnement provenant de carrières locales ou d’extractions plus lointaines. De plus, lors de l’excavation du terrain en vue de la réalisation des fondations, des blocs sont réservés et utilisés dans les maçonneries. Il peut s’agir également de matériaux de récupération issus de la démolition de murs en place. La nature de ces matériaux est diverse : calcaires, grès et safre sont utilisés, les derniers en petite quantité. Une pierre brune apparaît fréquemment dans les maçonneries de la moitié orientale du château, c’est du grès rouge (ferrugineux) abondant sur la commune. Les blocs sont, en général, de petites tailles ; mieux assisés (empilés avec bonne assise) dans la partie à l’est que dans la partie à l’ouest.

    Les épaisseurs de murs :

    Au rez-de-chaussée, les maçonneries sont d’épaisseurs différentes (fig. 115-2). Les murs cotés est sont plus épais (entre 0.9 et 1 m) que du côté ouest (entre 0.6 et 0.7 m) :
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    Figure 115-2. Dessin de Claude PRIBETICH AZNAR

    Les contacts d’ancrage entre les murs :

    A cette disparité d’épaisseur des murs s’ajoutent des ancrages, ou des adossements, marquant une reprise des maçonneries entre la partie est et la partie ouest.
    L’examen a révélé par exemple que :
    . Au rez-de-chaussée, le mur sud-est est liaisonné au mur de l’escalier après refouillement de celui-ci (A), (fig.115-3)
    . Sur toute la hauteur du bâtiment, le mur ouest du couloir opère de même avec la façade sud.
    . Au 2ème étage, un enduit, piégé par la construction de ce cloisonnement, en confirme la postériorité
    . Le refend est/ouest s’appuie, sans liaison, contre le refend nord/sud. (fig. 115-3),
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    Figure 115-3. Photos de Claude PRIBETICH AZNAR

    Les origines médiévales :

    Ces différentes observations entre la construction Est et la construction Ouest de la bâtisse : nature des matériaux, épaisseurs différentes des murs, manque de liaison et d’ancrage des murs Est sur les murs Ouest, présence d’anciennes ouvertures bouchées sur le refend central nord sud, tendent à démontrer la présence d’un premier élément temporel de la construction. Dans ce segment de mur de refend, les vestiges d’une petite fenêtre à feuillure éclairait une salle occupant l’emplacement de la grande salle Est du rez-de-chaussée actuel. Sur la paroi extérieure de l’escalier, une baie dont le linteau monolithe est visible dans l’escalier (fig. 115-4), ouvrait sur cette tourelle primitive.

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    Figure 115-4. Photo de l’auteur

    De même la présence d’un soubassement plus large, visible dans la grande salle du rez-de-chaussée à la base du mur de refend nord-sud et sur la base de la tour d’escalier, côté nord, attire l’attention. Les blocs plus gros, toujours irréguliers, sont de couleur plus sombre et l’on perçoit la trace d’un remaniement correspondant à la reconstruction de la tour de l’escalier et à la surélévation de ce refend.

    L’hypothèse qu’un premier château médiéval ait existé, comme l’indique le chanoine Roman dans sa monographie sur St André d’Olérargues, pourrait trouver appui sur ces observations et devait ressembler à peu près, au dessin ci-après.
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    Cependant, s’il est facile d’imaginer que ces vestiges anciens aient pu servir de fondements à la construction future, on ignore tout ce qui a été conservé. On peut facilement comprendre que les pierres de la bâtisse primordiale aient pu servir de matériaux pour les travaux futurs et les fondations d’assises à la construction.

    Les grands travaux d’extension et de modifications du château

    C’est donc au cours du XVIe siècle et sous l’autorité d’Edouard d’Albert, qu’après liaisonnement des nouvelles maçonneries avec celles de la tour d’escalier, on entreprend la modification et la reconstruction de la partie orientale du château. Difficile de dire dans quel état était la bâtisse d’origine. Cependant, à l’intérieur, sont exclus de cette campagne de rénovation de certains refends et le voûtement, objets d’un « embellissement » et d’une réorganisation des lieux ultérieurs.
    La demeure actuelle résulte d’une première grande campagne de travaux qui lui a donné la forme d’un manoir rectangulaire, flanqué de deux tours (à l’est) et disposant d’une première tour d’escalier, à l’emplacement de celle que nous empruntons aujourd’hui. Le mur de refend, ne présente de retraits pour supporter les planchers que sur son parement oriental, ce qui confirme une intention première de limiter ainsi la reconstruction.

    La transformation en château définitif :

    Une deuxième tranche de travaux réalisée avant 1587 et sans doute après la mort d’Edouard, est entreprise. Les maçonneries, moins épaisses, de la moitié occidentale, correspondent à cette deuxième campagne de travaux. De même ampleur que la première, mais plus économe en maçonnerie, elle complète le dispositif architectural pour le rapprocher du modèle du château médiéval. L’escalier est alors rebâti dans la tour, qui fait également l’objet d’une reconstruction. Contraint de respecter les niveaux en place à l’est, de distribuer les nouvelles salles à l’ouest et d’ouvrir sur la cour d’entrée par une porte monumentale, son développement reflète les difficultés rencontrées par les constructeurs pour concilier les impératifs du programme. Le millésime de 1587, gravé sur le bloc trapézoïdal remployé dans la cuisine du nord/est et qu’il convient de réinstaller à l’emplacement de la clé de la porte d’entrée, doit marquer l’achèvement de cette seconde campagne de travaux.
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    Deuxième phase de travaux d’agrandissement __________ Première phase de travaux
    Figure 115-6. Dessin de l’auteur

    Les tours d’angle :

    Elles diffèrent par leur taille, leurs dispositifs militaires, leurs baies d’éclairement, leurs distributions intérieures.

    – la « grosse tour » (sud/est) circulaire à l’extérieur et quadrangulaire à l’intérieur, est d’un format nettement plus important que les trois autres (Diam ext. 5,30 m) cette « grosse tour » et la tour sud/est disposent d’une travée ouverte au sud au premier étage
    – la tour nord/est, d’un diamètre inférieur (Diam ext. 4,70 m) s’ouvre à l’est au premier étage
    – les tours ouest, semblables, sont de taille encore inférieure (Diam ext. 4,20). La tour nord/ouest s’ouvre à l’ouest au premier étage.

    La tour d’escalier :

    Polygonale au sud et circulaire au nord, cette tour abrite la porte monumentale d’entrée, protégée par une bretèche sur mâchicoulis. La faible saillie de la bretèche et les dimensions réduites des mâchicoulis font de cet ouvrage un élément d’intimidation et de décor plus qu’un ouvrage militaire sérieux. Les ouvertures de tirs latérales et les fenêtres de veille complètent ce dispositif.

    La façade à pans coupés de la tour est d’une irrégularité que peut expliquer la présence du soubassement d’une première tour, comme nous l’avons vu plus haut. Les assises irrégulières et les blocs parfois posés en délit (la pose en délit consiste à poser la pierre, suivant un lit vertical et non horizontal) et souvent calés par de petites pierres, estompent la qualité de cette élévation qui était rehaussée d’un portail d’entrée architecturé. Les mâchicoulis et la bretèche, rappels du château médiéval, restent d’une expression modeste.

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    Figure 115-7. Photo de l’auteur

    La couverture de la tour d’escalier a été réalisée après son découronnement et une surélévation des murs permettant de donner la pente nécessaire à la toiture (fig. 115-8 image 149).

    Au sommet de la tour d’escalier, entre les maçonneries courantes et la surélévation, apparaît un alignement de pierres plates de faible épaisseur (image 149), caractéristique d’un nivellement d’arase pour préparer la pose d’un couronnement. La présence d’un bloc mouluré posé dans l’embrasure de la fenêtre de veille en haut de la tour, rappelle le bandeau d’étage et la pierre de corniche de la tour du château de Lussan (image 150), et pourrait constituer l’ultime témoin de ce couronnement.
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    Figure 115-8. Photos de Claude PRIBETICH AZNAR

    L’escalier en vis :

    L’escalier est constitué de marches de pierres monolithes de 1,45 m formant noyau, il s’inscrit dans les maçonneries de la tour sans accident, preuve que les constructions sont contemporaines. Ce constat est confirmé par la superposition des premières assises des encadrements des portes donnant sur l’escalier et l’encastrement des marches.

    La gorge qui ponctue l’emmarchement au droit du noyau (fig. 115-9 gauche), donne de la légèreté à l’attache et de la largeur au giron. La sous-face de la marche est délardée (fig. 115-9 droit) ce qui permet d’alléger la marche sans diminuer sa résistance.
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    Figure 115-9. Photo de l’auteur

    Alors que le développé de l’escalier prend en compte les deux portes d’accès aux niveaux supérieurs, au rez-de-chaussée, la première marche empiète sur le couloir. Plus loin, la sous­ face d’une marche frôle l’arc segmentaire du passage de la porte d’entrée. Ceci prouve que le constructeur a dû s’adapter à l’existant.
    Après la desserte du deuxième étage, l’escalier se prolonge sur trois quarts de tour jusqu’à un palier, vraisemblablement de pierre, à partir duquel un escalier de bois ou une échelle meunière, aujourd’hui disparus, desservait le corps de garde.

    Les dispositions d’un plancher supérieur desservant la bretèche, autre que celui en place, ne sont pas perceptibles. Les deux poutres, posées à plat, semblent toutefois insuffisantes pour supporter un plancher.

    Porte d’entrée

    La description, ci-après, de la porte est issue des travaux de Madame Claude PRIBETICH AZNAR.
    Les proportions de l’ouverture, plutôt large et basse, et son couvrement par un cintre à une clé culminant à seulement 2 mètres de hauteur, en appui sur les contre-clés reposant directement sur les sommiers (cinq claveaux plus longs que hauts) attestent d’un ouvrage construit au XVI° siècle.
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    Figure 115-10. Dessin de Claude PRIBETICH AZNAR

    Cet ensemble repose sur des impostes présentant deux saillies érodées et comportant un ressaut vertical, correspondant à une corniche d’imposte sur pilastres adossés, composée de deux tores formant bande.
    Les piédroits, eux aussi fortement altérés sont travaillés en bossage en table orné de deux demi-motifs en cuvette adossés taillés en refouillement et centrés sur un point dans le joint du bossage. Cet ornement présente deux tables par éléments de pierre, sur le retour en tableau de la baie et sur le parement de la façade sur une largeur de 60 cm environ à droite et jusqu’à l’angle de la tour à gauche, où il n’existe plus de chaine d’angle sur 3,00 mètres de hauteur. La baie est encadrée de deux pilastres adossés à bossage selon le même motif.

    C’est l’indice d’une porte monumentale, dont les composants au-dessus du cintre sont posés en applique sur un léger refouillement de 10 à 20 cm, dont les dimensions lisibles seraient d’environ 2 mètres de largeur sur 3,00 mètres de hauteur minimale.

    Dans le refouillement, l’appareil est surmonté d’une assise de pierres longues et d’une hauteur d’environ 20 cm, qui pourrait correspondre à une corniche d’entablement.

    On peut noter la présence de deux pierres plates posées en applique et en symétrie par rapport à la porte au-dessus de l’assise de la corniche supposée et présentant un bas-relief de vases. Le motif confirme la datation de l’ensemble.

    Ces pierres d’une hauteur d’au moins 60 à 80 cm indiquent que la corniche d’entablement était surmontée d’un élément imposant appartenant au décor de la porte.

    Un élément encore suscite notre curiosité : l’ornement de la clé de voûte de la grande salle dite cuisine du rez-de-cour.
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    Figure 115-11. Photo de Jozef V. Welie.

    Cette pièce, frappée d’un médaillon et portant le millésime 1587, est d’une forme trapézoïdale, incongrue pour une clé de voûte de salle.
    Transposée par le dessin comme un élément de décor en applique sur le cintre de la porte, elle vient se superposer sur sa clé, en largeur, comme en hauteur jusqu’à la corniche de l’entablement. Cependant l’inscription serait, dans cette hypothèse, gravée à l’envers et se lirait la « tête en bas ».

    Curieux. Le millésime y est gravé deux fois, en dessus et en dessous des initiales. La gravure du dessus est encadrée par un motif en oriflamme (rectangle avec deux pointes).
    La facture de la gravure du millésime est assez simpliste et a pu être ajoutée plus tardivement.

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    Figure 115-12. Photo de l’auteur

    Quant aux initiales du centre on peut lire au moins : S – M – D. Toutes les interprétations sont possibles. Peut-être le M pour Mondragon ou Marguerite.
    Il y a aussi dans les angles quatre têtes sculptées, trois visages humains et une tête de chien (ou de cochon ?)
    Le reste des décorations sont des motifs floraux, il n’y a pas de symboles religieux.

    Les baies extérieures :

    Au rez-de-chaussée, les remaniements caractérisent une occupation du château qui a évolué dans le temps vers une plus grande accessibilité de ce niveau pour une utilisation agricole du bâtiment (écurie et étable, porcherie, stockage de foin, élaboration du vin …).

    Les fenêtres, croisées ou demi-croisées du premier étage, sont constituées de blocs d’une vingtaine de centimètres d’assise qui s’ancrent relativement bien dans les maçonneries sans que n’apparaissent de reprises dues à des remaniements. Ce constat est à faire par opposition à l’hétérogénéité des modénatures qu’elles présentent : croisées aux arêtes vives ou à chanfreins larges ou étroits, avec ou sans plinthe, appui individuel aux décors variés ou appui continu se retournant sur les tours. Cette diversité, reflet sans doute de la volonté du propriétaire de se distinguer, est plus sensible sur la moitié occidentale du château.

    Il apparait que pour l’ensemble des travées mutilées, les témoins sont suffisants pour envisager de retrouver les dispositions d’origine.

    Toutes les baies ont été volontairement réduites en taille pour échapper à l’impôt sur les fenêtres, héritage du Directoire.

    Dans le premier livre de son roman Les Misérables, dont l’action se déroule au début du XIXe siècle, Victor Hugo met dans la bouche de l’évêque de Digne Mgr Myriel les paroles suivantes lors d’un sermon :

    « Mes très chers frères, mes bons amis, il y a en France treize cent vingt mille maisons de paysans qui n’ont que trois ouvertures, dix-huit cent dix-sept mille qui ont deux ouvertures, la porte et une fenêtre, et enfin trois cent quarante-six mille cabanes qui n’ont qu’une ouverture, la porte. Et cela, à cause d’une chose qu’on appelle l’impôt des portes et fenêtres. Mettez-moi de pauvres familles, des vieilles femmes, des petits enfants, dans ces logis-là, et voyez les fièvres et les maladies. Hélas ! Dieu donne l’air aux hommes, la loi le leur vend.

    On remarque sur la photo des façades, ci-après, la réduction des ouvertures des fenêtres du premier étage. On peut apercevoir les baies réduites et décentrées par rapport à la corniche de l’allège sur la photo de gauche ou par rapport aux orifices de tir sur la photo de droite, ainsi que la trace des anciennes baies sous le crépi.

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    Figure 115-13. Photo de l’auteur

    Madame Claude PRIBETICH AZNAR dans son diagnostic patrimonial du château a réalisé des dessins des baies modifiés, en voici quelques exemples.
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    Les embellissements et les voûtements du rez-de-chaussée.

    Plus tard, mais toujours au XVIe siècle, comme l’indiquent les modénatures (en architecture, on appelle modénature les proportions et dispositions de l’ensemble des éléments d’ornement que constituent les moulures et profils des moulures de corniche) des portes d’accès aux salles intérieures un réaménagement du rez-de-chaussée mettant en œuvre le voûtement, les couloirs de distribution et la cheminée de la grande salle donnera la touche finale à la demeure de dame Marguerite d’Albert. Peut-être s’agit-il des « embellissements » que s’attribue Charles d’Audibert, son époux, dans son testament.

    Les voûtes d’arêtes du rez-de-chaussée résultent des travaux « d’embellissement », évoqués plus haut. Elles remplacent vraisemblablement un plancher bois portant d’est en ouest et ont permis de supporter un sol dallé de grands carreaux au deuxième niveau. Par précaution, les voûtes sont appuyées sur des structures en pilier désolidarisées des anciennes maçonneries. Il est à remarquer que les voûtes sont complètement désolidarisées des murs périphériques dans lesquels elles devraient s’encastrer si elles avaient été construites en même temps.

    Les voûtes couvrent l’ensemble du rez-de-chaussée du corps central et les premiers niveaux des tours orientales. Irrégulières, elles sont constituées de moellons maçonnés sur un coffrage selon le profil de voûte d’arête à l’est et de berceau à l’ouest. La forme circulaire des tours a conduit à la réalisation de coupoles. Celles-ci, façonnées à partir de pierres plates rayonnantes liées au mortier sur coffrage (fig. 137), soulignent dans leurs mises en œuvre les difficultés des constructeurs à prendre en compte les impératifs du programme.

    Un faisceau d’indices contribue à placer le voûtement du château dans une ou deux campagnes de travaux ayant pour objectif « l’embellissement  » des lieux :

    – nous avons évoqué précédemment les appuis isolés des voûtes d’arêtes,

    – dans la tour sud/est, ce sont quatre blocs posés en encorbellement et taillés en coquille qui rachètent la forme carrée à pans coupés, le profil extrêmement déprimé des coupoles soumis à la contrainte du respect des niveaux de seuil en place des étages supérieurs. C’est également une réservation dans le coffrage des voûtes de part et d’autre de la porte d’accès à la tour, pour conserver ce passage,

    – à l’ouest, la distribution des locaux militerait pour une contemporanéité du cloisonnement et du voûtement.

    Le système défensif du château – Les canonnières :

    Description générale :

    A la fin du Moyen-Âge, l’aristocratie rurale, à l’image des puissants seigneurs se fait construire des demeures sur le modèle du château. La demeure seigneuriale s’implante à l’extérieur du bourg, à une distance plus ou moins proche de celui-ci, au centre de ses dépendances agricoles et n’offre plus le secours d’une protection aux habitants du bourg. Plus encore, elle peut mobiliser ses forces armées contre ces derniers en cas de différence de confession ou de différents territoriaux. Elle ne conserve que les caractères les plus représentatifs du château médiéval : les tours et parfois les fossés.

    Les canonnières apparaissent dès la fin du XIVe siècle, lorsque l’armement évolue avec la mise au point d’un boulet métallique qui vient se substituer au boulet de pierre et l’apparition des armes à poudre. Leur forme s’adaptera aux besoins nouveaux de cette artillerie pour former, à partir de 1470, « les embrasures à la française ». Jean MESQUI, dans son ouvrage « Châteaux forts et fortifications en France », Flammarion écrit : « l’orifice de tir est placé à l’intérieur du mur, il est desservi par un évasement en entonnoir : le plan de la canonnière prenait la forme d’un X. Ce dispositif avait le triple avantage de mieux protéger l’embrasure, d’éviter l’affaiblissement du mur au droit du parement et d’améliorer la capacité de visée du tireur ».
    Ainsi, l’orifice circulaire, adapté à la section du canon de l’arquebuse, est placé au centre du mur, l’ébrasement interne permettant le déplacement du servant et de la crosse, l’ébrasement externe en entonnoir aplati permettant le pivotement du tube de canon et le balayage extérieur. Au XVIe siècle, sur ce principe, les modèles vont se spécialiser pour répondre aux besoins des armes en usage : épaulées ou sur un affût, à culasse ou chargement du projectile par la gueule, pour le tir en négatif ou le tir à l’horizontal.

    J. Miquel, dans son ouvrage consacré à l’architecture militaire dans le Rouergue au Moyen­ Âge, établit une distinction entre « canonnière » et « bouche à feu ». Selon lui, les premières, au XVe siècle, succédant immédiatement à l’archère-canonnière, présentent un orifice de tir de gros calibre diamètre de 100 à 190 mm destiné aux armes à poudre. Les secondes caractérisent le XVIe siècle et le XVIIe siècle et disposent d’une ouverture circulaire d’un diamètre variant entre 50 et 80 mm, permettant d’engager la gueule d’une arquebuse.

    A Saint-André, la diversité des modèles et leur adaptation plus tardive à l’évolution de l’armement empêche de dater ce dispositif défensif de façon précise. L’inaccessibilité de la plupart des canonnières et notamment de l’orifice de tir, prive l’étude d’éléments datant comparatifs comme les sections de ces orifices.

    Quelques exemples des très nombreux modèles de canonnières rencontrées sur le château.
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    Figure 115-17. Photos de l’auteur

    Stratégie défensive mise en œuvre :

    Il ressort, de l’analyse, que le système défensif du château n’a pas été conçu d’un jet et qu’il a évolué en réponse aux troubles et aux dangers du moment. Il correspond, en fait, aux contraintes du programme architectural qui prend en compte la réalité des évènements qui marquent la période et une certaine idée de la demeure seigneuriale de mise au XVIe siècle. Le danger, certes, venait principalement de la route menant à Saint-Marcel de Careiret, les canons ne pouvant circuler en dehors des chemins. Mais, l’artillerie, plus légère, permettait ensuite un déplacement des hommes armés qui pouvaient encercler le château et attaquer sur tous les fronts.

    La puissance de feu concentrée à l’est est le signe d’une campagne de travaux menée au cours d’une période extrêmement troublée. La diminution de l’importance des combats ou la paix retrouvée a pu conduire les constructeurs à n’envisager, à l’ouest, qu’un équipement de « sécurité », plus léger et spécialisé, mais en même temps, à renforcer (pour le combat, mais plus vraisemblablement pour l’intimidation) la défense supérieure des tours orientales.
    L’absence d’équipement du rez-de-chaussée de la « grosse tour » et la faiblesse de ceux de la tour nord/est suggèrent qu’une autre protection, « un mur de clôture » apportait un premier rempart contre l’ennemi. Le situer le long de la route est la première idée qu’aucun indice archéologique n’est venu étayer.

    Cette analyse du système défensif du château conforte l’idée d’une construction qui s’est déroulée en au moins deux grandes campagnes de travaux, qui ont structuré la construction en ce quadrilatère flanqué de quatre tours et distribué par un escalier en demi-œuvre.
    La présence d’un couronnement crènelé, de murs d’enceinte ou de fossés n’a pu être prouvée par l’enquête.

    Il y a ensuite « la bretèche » implantée sur la tour centrale qui servait de défense de la porte principale. La bretèche assez courante depuis le Xe siècle est devenue un dispositif prépondérant en matière de flanquement à partir du XIIIe siècle. Elle voit son déclin en matière d’éléments défensifs au XVe siècle avec l’utilisation de la poudre à canon. Il n’est plus besoin de défendre une porte depuis le dessus, puisqu’elle peut être détruite à distance par une bombarde.
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    Figure 115-17. Photos et dessin de l’auteur

    Comme nous l’avoir écrit précédemment, cette bretèche reste modeste et sa fonction était plus dissuasive que vraiment défensive.

    Voilà ce que l’on pouvait dire du château. Intérieurement il n’y a rien de remarquable si ce n’est l’escalier à vis et plusieurs grandes cheminées qui n’ont malgré tout rien d’exceptionnelles. Il y a aussi quelques plafonds à la « française » qui demandent à être restaurés.

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  • Des nouvelles de mon village

    ST1

    Pour mes visiteurs qui connaissent Saint André d’Olérargues, et pour tous les curieux, j’ai ajouté sur le site historique du village Accès direct cliquer ici « 130 millions d’années d’histoire » un paragraphe concernant le 21° Siècle et les perspectives de développement pour les 25 ans à venir.

    Pour mémoire quelques sites concernant St André d’Olérargues (Cliquer sur les titres):

    Mille hectares et cent trente millions d’années d’histoire.

    Site officiel de la commune de Saint André d’Olérargues.

    Le blog de la Marie de Saint André d’Olérargues.

    Archives numérisées de la commune de Saint André d’Olérargues.

    ruelle


  • Un peu d’histoire locale pour ne pas oublier. Tome I

    Famine

    Comment on peut passer d’une période de prospérité à une période de grande misère en moins de dix ans !

    Grande famine de 1315-1322 et quelques horreurs !

    Le contexte climatique.

    Pendant la période médiévale prospère (la période avant 1250) la population de l’Europe avait éclaté, atteignant des niveaux qui n’ont pas été égalé avant le 19ème siècle et encore certaines régions de la France sont aujourd’hui moins peuplées qu’au début du 14ème siècle.

    Cependant les rapports de rendement du blé (le nombre de graines pouvant être mangées par rapport aux nombre de graines plantées) avaient chuté depuis 1280 et le prix de denrées alimentaires s’était élevé.
    Le bon rapport de rendement pour la survie de la population devait être de 7/1, tandis que pendant les mauvaises années il n’était que de 2/1 – c.-à-d., pour chaque graine plantée, deux graines étaient moissonnées, une pour la semence de l’année à venir, et une pour la nourriture !!!
    Cela ne signifie pas que les épis n’avaient que deux grains ! Cela signifie qu’il y avait beaucoup de grains qui ne germaient pas ou mal et beaucoup de grains produits pourrissaient sur plan avant la récolte ou au stockage.

    Par comparaison l’affermage moderne a des rapports de 200/1 ou plus.

    Notre province du Languedoc constitue un exemple classique de la crise agraire. Depuis plus de 150 ans, le Languedoc avait bénéficié de remise en état continue des terres, d’une constante expansion agricole et d’une croissance démographique énorme.

    Au printemps de 1315, une forte pluie exceptionnelle a commencé sur toute l’Europe, succédant à un hiver rigoureux. Tout au long du printemps et de l’été il a continué à pleuvoir et la température est demeurée fraîche. Dans ces conditions le grain n’a pas pu mûrir. La paille et le foin pour les animaux ne pouvaient pas être séchés et il n’y avait aucun fourrage pour le bétail.
    Le prix de la nourriture a commencé à monter et a doublé en quelques mois au début de l’été. Le prix du sel a aussi doublé, et il était difficile de l’obtenir étant la seule manière de traiter et conserver la viande que l’on ne pouvait pas sécher.

    Des stocks de grain pour des urgences à long terme ont été limités aux seigneurs et aux nobles. Les gens ont commencé à ramasser les racines comestibles sauvages, herbes, et écorce dans les forêts.

    Au printemps de 1316 il a continué à pleuvoir sur une population européenne privée de l’énergie et de stock alimentaire pour survivre. Tous les segments de la société des nobles aux paysans ont été affectés, surtout les paysans ce qui a représenté 95% de la population.
    Famine2

    Pour survivre le futur a été hypothéqué.

    Les animaux de trait ont été abattus, le grain de semence mangé, des enfants abandonnés pour qu’ils se débrouillent par eux-mêmes (voyez le roman Hansel et Gretel ou l’histoire du petit Poucet).
    Des personnes âgées ont volontairement refusé la nourriture dans l’espoir que la génération plus jeune survivrait, d’autres ont été privées de nourriture par leur proches. Les chroniqueurs de l’époque ont rapporté beaucoup de témoignage de cannibalisme.
    Des enfants abandonnés ont été mangés par les plus affamés (naissance du mythe des ogres).

    Le pic de la famine a été atteint en 1317 et a commencé à décroître. Enfin en été la survie est revenue à des modèles normaux. Mais les gens étaient très affaiblis et devenaient la proie des maladies comme pneumonie, bronchite, tuberculose, et autres, une grande partie des réserves de graines avait été mangée.

    Il fallut attendre jusqu’en 1325 pour que les approvisionnements alimentaires soient revenus aux conditions relativement normales et que la population recommence à croître.

    Les historiens estiment que près de 25% de la population a disparu.

    Ce fut une période marquée par des niveaux extrêmes de l’activité criminelle, de la mort par maladie, d’infanticide, et de cannibalisme. Il a eu des conséquences pour l’église, l’État, la Société européenne et ce fut la préparation du terrain pour les futures calamités à venir au 14ème siècle.

    Dans le demi-siècle de 1302 à 1348, les mauvaises récoltes ont eu lieu vingt fois. La population sous-alimentée était mûre pour la Grande Faucheuse, qui est apparue en 1348 sous la forme de la peste noire.
    Intermittences 3

    Conséquences

    La famine s’appelle « la grande famine » non seulement en raison du nombre de personnes qui sont mortes, ou le vaste secteur géographique qui a été affecté, ou la durée où elle a sévi, mais également en raison des conséquences durables.

    • La première conséquence a été pour Église. Aucune quantité ou qualité de prières n’a semblé efficace contre les causes de la famine. Dans une société où le recours final à tous les problèmes avait été la religion, aucune des prières n’aidait et la famine a miné l’autorité institutionnelle de l’église.

    • En second lieu ce fut l’augmentation de l’activité criminelle. L’Europe médiévale au 13ème siècle avait déjà été une culture violente où le viol et le meurtre étaient des affaires communes. Avec la famine même les non-criminels recouraient à tous les moyens de s’alimenter. Après la famine, l’Europe a pris un tournant plus dur et plus violent. Ces effets se sont fait sentir à tous les niveaux de la société. Peut-être que le plus frappant a été dans la guerre, dans la manière dont on s’est conduit au 14ème siècle pendant la sanglante Guerre de 100 ans. Aux siècles précédents 12ème et 13ème siècles, les nobles mourraient plus par accidents dans les jeux de tournoi que sur le champ de la bataille.

    • La troisième conséquence a été l’incapacité des gouvernements médiévaux à traiter la crise. Juste comme Dieu semblait incapable ou peu disposé à répondre à des prières, les puissances terrestres étaient également inefficaces, érodant et minant leur puissance et autorité.
    • Et finalement, la grande famine a marqué clairement la fin d’une période sans précédent de croissance de population qui avait commencé autour de 1050.

    • En conclusion, la grande famine aura des conséquences pour de futurs événements au 14ème siècle tel que La Peste Noire sur une population déjà affaiblie et qui serait frappée encore.

    Pour en savoir plus voir : Site historique de la commune de Saint-André d’Olérargues (Gard)


  • Cela s’est cassé près de chez vous !

    Petite revue de fragments de poteries gallo-romaines trouvées sur la commune de St André d’Olérargues ou en bordure immédiate.

    Toutes ces pièces ont été collectées en surface sur les emplacements que j’ai décrits sur le site historique du village au chapitre III.

    Premier emplacement :

    Site N° 3. Au centre du triangle formé par les lieudits Le Sarsol/Les Rouvières/Le Mas des Gants. C’est le site sur lequel j’ai trouvé le plus de fragments de poteries.

    L’ensemble du « puzzle » :
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    Et vu d’un peu plus près, dommage que plus de 1500 ans d’agriculture ait haché tout ça en petits morceaux …
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    Un vase épais vu de l’extérieur.
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    Et les mêmes pièces vues de l’intérieur.
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    Quelques fragments décorés :
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    Fonds et fragments de vases:
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    Bordure de col vase :
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    Deuxième emplacement.

    Site N° 8. Au lieudit Grand Combarot, après le château des Opiats en bordure avec la commune de Saint Marcel de Careiret.

    L’ensemble du « puzzle » :
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    Et détail des décorations:
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    Un autre petit « puzzle » trouvé tout au même endroit :
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    Troisième emplacement.

    Site N°1. Sur le sommet de la crête au-dessus des Fabrèges dans et en bordure de la vigne au niveau de la ligne électrique auprès du bois de pins et de pins pignons.
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  • Les traces de la vie préhistorique sur la commune

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    J’ai ajouté à ce blog un onglet ci-dessus donnant accès à une page intitulée Outillage préhistorique trouvé sur la commune

    L’objectif de cette nouvelle page est de récapituler les pièces d’outillage lithique que j’ai ramassées au cours de randonnées, ainsi que celles trouvées au hameau de la Bégude au cours de fouilles officielles. Voir Chapitre III du site sur St André d’Olérargues

    Elle est destinée aux spécialistes professionnels ou amateurs ainsi qu’aux curieux.
    Bonne visite.

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  • Une voie Gallo-romaine passant entre St André d’Olérargues et St Marcel de Careiret

    CE N’EST PAS LA « VIA DOMICIA » !

    Ni une grande route pavée comme on imagine les voies romaines. Toutes n’étaient pas pavées, loin s’en faut. C’est resté encore aujourd’hui un chemin de terre, par endroit il est goudronné pour devenir un chemin vicinal. On qualifie aujourd’hui, cette voie, de Gallo-romaine mais cela a pu être un chemin de circulation gaulois à l’origine, ou plus vieux comme nous allons le voir.

    Le tracé de cette voie subsiste donc comme je l’ai laissé entendre. Elle est encore de nos jours fréquentée quotidiennement. Les personnes qui l’utilisent, devraient avoir une petite pensée pour ceux qui l’ont tracée et parcourue depuis près de deux mille ans et sans doute plus.

    Elle est caractérisée par un tracé relativement rectiligne et de visibilité dégagée. C’est une des caractéristiques de ces routes. Cela permettait de voir loin, ce qui évitait de faire une mauvaise rencontre par surprise au détour du chemin et, cela donnait le temps de trouver où se garer pour faciliter le croisement des chars et charrettes.
    Cette voie servait à relier les contrées d’Uzès à la vallée du Rhône vers Pont St Esprit et le confluent avec l’Ardèche notamment.

    Voie romaine 1

    Dans notre région, elle passe en dessous de l’actuel château des Opiats et du quartier de Malanieu, coupe la route D6 allant à St André d’Olérargues avant le col au niveau de Rieutord. A cet endroit une voie secondaire partait en direction de St André d’Olérargues, passait le col au-dessus de la route actuelle et redescendait vers le village. Ce chemin existe toujours. Et une voie descendait vers St Marcel de Careiret, celle-ci aussi existe toujours. La voie principale continuait en suivant la crête, légèrement en contre-bas, en direction du mas Sellier et de Christol (c’est l’actuelle route de Christol) pour rejoindre plus bas La Bégude ou elle se divisait en deux branches. Une voie allait vers Bagnols et l’autre vers Pont St Esprit via la Roque sur Cèze.

    Il est à remarquer sur la photo ci-après, au croisement de la voie et de l’actuelle D26, que les deux tronçons qui sont de part et d’autre de la route goudronnée étaient parfaitement dans le prolongement l’un de l’autre, ainsi que le chemin de St Marcel à St André d’Olérargues. Le carrefour de ces voies de circulation ce trouvait au niveau des boites à lettres actuelles du Cidex 6540 à Rieutord.
    Voie romaine 5

    On peut voir encore, au pied de Malanieu l’alignement des pierres de bordure servant à retenir les parties remblayées. Voir photo ci-après.

    Voie romaine 2

    On peut observer aussi les ornières que les chars et charrettes ont creusées dans le rocher calcaire affleurant sur ce chemin et témoignant du trafic.

    Voie romaine 3

    UNE PRESENCE PREHISTORIQUE.

    Cette route a la particularité d’être jalonnée de puits et de sources souvent pérennes comme par exemple celle qui alimente le lavoir après Rieutord ou celle captée vers les Opiats.

    Il faut aussi remarquer que cet itinéraire a dû être fréquenté très tôt comme en attestent les restes d’une industrie lithique que l’on peut trouver dans certains endroits de son parcours. Tant sur le plateau entre Rieutord et Sellier qu’au niveau de La Bégude. Voir les photos sur le site « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES »

    On y trouve, entre autres, quelques pièces étant identifiées du faciès Moustérien, c’est-à-dire d’une période datée entre 30 000 à 400 000 ans (il y a de la marge !) par rapport à aujourd’hui. A cette époque, c’est l’œuvre de l’Homme de Neandertal. D’autres pièces plus récentes attestent d’une présence humaine il y a environ 10 000 ans (Homme de Cro-Magnon).

    ENSUITE IL Y EUT L’OCCUPATION GALLO-ROMAINE QUI A, SANS AUCUN DOUTE, SUCCEDE AUX CELTES

    Ainsi le long de cette voie, dans la zone géographique étudiée, il y a de part et d’autre, de nombreux vestiges de constructions : fragments de tegula et d’imbrex, de vases, de dolium etc.

    Voie romaine 4

    On trouve d’Ouest en Est, sur la crête, un premier site avant le château des Opiats, puis un site après le château, un autre site en face après « les grottes » et un site à Rieutord, puis un site côté gauche sur la crête au niveau du lavoir, et encore un site à droite cette fois au niveau du carrefour allant au Sarsol. Enfin, il y a la tombe à incinération de la Bégude que j’ai aussi décrit au chapitre III du site : « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES » Cela fait beaucoup de choses et cela prouve que cette région a été habitée très tôt.

    LES FAMILLES SE DEVELOPPENT, S’INSTALLENT ET CONSTRUISENT.

    Nous avons vu qu’il y a de nombreux restes de villas gallo-romaines sur les crêtes hautes du village et alentours. Les premiers romains qui se sont installés ici, sont arrivés sans doute avec leur famille, femmes enfants, amis et esclaves, ils se sont intégrés pacifiquement (ou par la force…) aux quelques populations gauloises locales. Puis profitant de ces temps de paix les familles se sont agrandies. Ils ont défriché et mis en valeur les terres et au fil des décennies, ils ont multiplié leurs implantations et leurs constructions.

    Ces différentes observations et découvertes permettent de faire l’estimation des dates auxquelles des populations ont occupé ces terres.

    Je vais ajouter les quelques précisions ci-dessus, sur le site « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES »


  • Sur l’histoire de nos villages

    Je veux rendre ici hommage aux travaux de deux passionnés de l’histoire de leur village respectif. Il s’agit de Monique Frach-Descazaux pour la Roque sur Cèze et Paul Planté pour St Marcel de Careiret.
    Je ne connais pas personnellement ces deux auteurs mais j’ai lu avec intérêt les ouvrages qu’ils ont pu publier. Les résultats de leurs recherches ont souvent recoupé et validé les miens.
    Je conseille la lecture de ces livres à tous ceux qui sont intéressés par l’histoire de nos villages.

    MONIQUE FRACH DESCAZAUX

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    Elle nous conte l’histoire de la Roque sur Cèze au XVIII° siècle. Elle a eu accès à un lot de documents découverts en 2002, concernant ce village. Ces documents ajoutés à ses archives personnelles et aux archives municipales et départementales lui ont permis de reconstituer la vie du village de 1703 à 1801.
    Dans ma monographie mise en ligne « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES », j’ai souvent croisé la route de la branche de la famille Frach qui vivaient sur la commune de St André d’Olérargues au XVII° et XVIII° siècle et qui ont activement participé à cette histoire.

    PAUL PLANTE

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    L’auteur nous conte l’Histoire de St Marcel de Careiret de ses origines à nos jours. C’est l’histoire des pierres et des habitants qui les ont assemblées. J’ai bien entendu cité aussi St Marcel de Careiret dans ma monographie. L’histoire de nos deux villages était très proche et quelques fois commune.

    Paul Planté nous fait mieux connaître et comprendre la vie des habitants de cette commune allant de l’époque paléochrétienne à nos jours.


  • PASSE HISTORIQUE DU VILLAGE

    Dans les archives de Saint André d’Olérargues que j’ai numérisées il y a notamment les délibérations des conseils paroissiaux depuis 1666. Ces documents concernent surtout la répartition des taxes dues par les habitants possédant des biens taillables. Quelques fois il y a d’autres sujets traités qui concernent la vie du village.

    J’aimerai compléter le site saint-andre-d-olerargues.com pour y ajouter ce que ces documents nous apprennent indépendamment du montant des taxes.

    Oui ! Mais voilà … Il y a des documents très bien écrits, d’une belle écriture, mais la majorité, quoiqu’écrits en français sont difficilement déchiffrables, l’écriture à la plume d’oie, c’est quand même pas génial ! De plus beaucoup de mots sont écrits en abrégé.

    Un exemple :
    1- Page de Garde

    Ce que j’y lis :

    « Livre des Délibérations des assemblées du lieu de St André d’Oleilargues dans lequel est enregistré une déclaration des (… ?) du septième septembre mil six cent soixante six par laquelle est dit que tous les contribuables aux taxes payées vu leurs (…?) »

    Et après je n’y arrive plus.

    SI DES VISITEURS DE CE BLOG SONT INTERESSES POUR M’AIDER A DECHIFFRER (bénévolement) CES MANUSCRITS JE LES EN REMERCIE D’AVANCE.

    Voici les autres pages de ce petit exemple :

    Page 2

    Page 3

    Page 3-1

    Alors, qui aura la patience, le courage et la compétence pour cet exercice ? J’ai plus d’une centaine de pages comme celles-ci.

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  • Du nouveau sur le site

    QELQUES SILEX TAILLES, Trouvés récemment.

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    Quelques nouveautés mises en ligne sur le site « Petite histoire du passé, des lieux et des habitants de St André d’Olérargues. »

    Pour les visiteurs qui se demandent qu’est-ce qu’on peut bien faire avec tous ces « cailloux » (et même pour ceux qui ne se le demandent pas) je vous invite à visionner cette petite vidéo : Fabrication d’un arc dans une branche d’orme.
    Et visiter ce site : Tailler le silex.
    Une fois sur ce site cliquer sur « débitage de silex, taille outils » puis cliquer par exemple sur la vidéo N°21 « Tailler un biface mousterien »













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  • La tête dans les étoiles, ou la tête dans les cailloux ? (suite)

    Encore la tête dans les cailloux …

    Lorsqu’on trouve un site ou il y a de nombreuses tegulae (tuiles gallo-romaines) comme ceux que j’ai répertorié sur le site internet consacré à St André d’Olérargues : http://www.saint-andre-d-olerargues.com , c’est qu’on se trouve sur l’emplacement d’une ancienne ferme gallo-romaine.
    Ce qui devient intéressant, c’est de trouver sur ces sites, autres choses que des tuiles.

    Les romains utilisaient pour stocker l’eau, le vin, l’huile ou encore les céréales : un dolium (pluriel latin : dolia) c’est un vase de grande taille et d’une grande contenance pouvant aller jusqu’à 1 200 litres, voire plus.
    Ces récipients assez hauts étaient partiellement enterrés, quelques fois jusqu’au col pour permettre l’accès et la conservation des denrées.
    Une fois en place, les dolia ne pouvaient être déplacés : il fallait puiser dedans pour les vider.
    Nouvelle image (2)Photo de Dolium, musée de Lattes (Hérault)

    Ainsi ou peut trouver des fragments de ces grandes poteries, notamment le col de l’embouchure qui est caractéristique. Nous savons que ces fermes ont été pillées, détruites, rasées au fil des siècles. Les pierres ont servi à d’autres constructions, les cultures se sont succédées, la charrue a aplani le sol en maints sillons.

    Du fait que les dolia soient enterrés et que leur col affleure le sol, lorsqu’ils ont été brisés le corps du vase est demeuré enterré alors que la collerette de l’embouchure est restée sur la surface du sol.

    Ci-après quelques fragments que j’ai trouvé dans la vigne en dessous du lieu dit « Grand Combarot » à St Marcel de Careiret.
    SAMSUNG DIGITAL CAMERA SAMSUNG DIGITAL CAMERA(Ce que vous apercevez couleur orange est de la pâte à modeler qui m’a servi à faire tenir les morceaux verticaux.)








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  • La tête dans les étoiles ou la tête dans les cailloux ?

    Les armes à feu anciennes ont fonctionné pendant près de deux siècles avec des silex. Avec une bonne observation (la tête dans les cailloux) et beaucoup de chance ou peut encore trouver les morceaux caractéristiques de ces pièces de mise à feu.

    J’en ai trouvés trois près d’une vieille ruine. Vestige de chasse ou de conflit …
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    Ce matériau était utilisé à partir du début du 17° siècle sur les platines des armes à feu. La platine à silex succède à celle dite à rouet qui fonctionnait avec une pierre de pyrite de fer frottant sur un rouet en acier (comme un briquet).
    Avec ce système le silex taillé est pincé dans le chien et serré par l’intermédiaire d’une petite bande de cuire pour éviter que le pincement et le choc ne fassent éclater la pierre.
    Le choc du silex contre la batterie engendre des étincelles qui enflamment le pulvérin (poudre noire très fine) placé dans le bassinet sous la batterie basculante.
    La platine à silex sera utilisée pendant près de deux siècles puis sera supplanté par la platine à percussion avec l’invention de l’amorce.

    platine silex
    Exemple: platine à silex du fusil mle 1777 an IX de la révolution.







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