Qiu est né à Shanghai. Lors de la Révolution culturelle, son père est la cible des révolutionnaires et lui-même est interdit d’école. Il réussit néanmoins à soutenir une thèse sur T.S. Eliot et poursuit ses recherches aux États-Unis. Les événements de Tian ’an men le décideront à y rester. Il choisit alors d’écrire en anglais.
Le héros, l’inspecteur principal Chen Cao, est un policier un peu atypique. Tout comme l’auteur, il est poète et à étudié l’anglais à l’université. Cependant, à l’époque, les jeunes diplômés ne choisissaient pas forcément leur carrière, et le Parti les envoyaient là où il les estimait nécessaires. Chen se retrouve alors à devenir inspecteur dans la police de Shanghai, alors qu’il n’aspirait qu’à une vie tranquille d’écrivain. Cela ne l’empêche pas pour autant de résoudre avec brio de nombreuses enquêtes, et de monter peu à peu les échelons de la hiérarchie. La sensibilité littéraire du héros nous permet de découvrir de nombreuses facettes de la culture chinoise, tandis que ses enquêtes nous mènent au cœur des problèmes de la société chinoise des années 90, qu’ils soient politiques (le Parti est omniprésent) ou socio-économiques (la Chine est alors en pleine politique d’ouverture, ce qui entraîne de profonds bouleversements dans la société).
Dans cette septième enquête de l’inspecteur Chen, ce dernier se fait offrir de luxueuses vacances dans un centre de détente pour cadres du Parti, en remerciement de ses loyaux services. Vacances qui ne seront cependant pas de tout repos.
Quatrième de couverture :
En vacances à Wuxi, l’inspecteur Chen rencontre la troublante Shanshan. Militante pour l’environnement, elle lui raconte son combat : sauver le lac Tai des déchets toxiques. Quand le directeur d’une usine chimique est assassiné, tous les regards se tournent vers la jeune activiste. Chargé de l’enquête, Chen oscille entre les beaux yeux de Shanshan et ses soupçons. Les écologistes seraient-ils plus dangereux que la pollution ?
On a ici un bon Qiu Xiaolong, avec une enquête passionnante et captivante.
L’auteur tacle ici l’un des sujets chauds de l’actualité, dont il n’avait pas encore fait mention précédemment, mais qui prend cependant de plus en plus d’ampleur en Chine. En effet, avec toutes sortes de scandales à répétitions, les chinois commencent peu à peu à prendre conscience de l’ampleur du problème, même si cela ne se ressent pas encore dans la vie quotidienne. Ce livre montre bien le dilemme entre développement économique et conscience écologique.
L’inspecteur Chen n’est pas près de prendre du repos, pour notre plus grand plaisir.
Ce roman me fait penser à un sujet dont je parlerai bientôt dans la rubrique « De la M…dans nos assiettes » et qui concerne « L’HUILE DE CANIVEAU » utilisée en Chine. Méfiez vous toujours de ce qui vient de Chine.