L’ELEGANCE DU HERISSON

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Une concierge, une ado intelligente mais suicidaire et un japonais cultivé, tendre et malin.
Que peuvent-ils bien avoir en commun ?

Ils sont les héros d’un savoureux roman! J’ai passé un très bon moment. Renée est une concierge craquante pour le lecteur et revêche pour les habitants de l’immeuble dont elle s’occupe. La cinquantaine passée, elle subi le mépris des occupants de cet immeuble peuplé de bourgeois imbus et conservateurs. Elle se fait passer, aux yeux des copropriétaires, pour une inculte qui se gave de télé. Eux ce sont des snobinards bon teint qui la considèrent comme un objet de fonction et non comme une personne.
Or Renée est quelqu’un de très intelligent, de super cultivé qui pourrait en apprendre à tous ces hautains qui la méprisent et ignorent que son chat se prénomme Léon en hommage à Tolstoï et non pas à cause d’une pub télé.
A Renée, il convient d’ajouter Paloma, adolescente tout aussi intelligente qui en a marre de ce monde creux et voudrait bien le quitter.
Arrive enfin Kakuro Ozu, japonais malin qui a tôt fait de comprendre qui est qui réellement. Ozu est parent avec le cinéaste du même nom, une des idoles de Renée. Il va bouleverser le fonctionnement de l’immeuble, ignorant le statut social des uns et des autres pour privilégier la mise en valeur des gens beaux de l’intérieur.

Magnifique roman, drôle, cruel, cynique quelques fois, bien écrit, qui ébranle les certitudes sociales et pointe du doigt un certain cliché de la concierge qui ne peut être qu’idiote. Muriel Barbery teinte son récit de beaucoup d’humour mais ne tombe cependant pas dans la légèreté facile, le ton peut être grave et les réflexions qu’elle fait naître de sa plume sont profondes. J’ai beaucoup aimé le personnage de Renée, ses manières de faire semblant d’être bécasse tout en jetant un regard caustique et réaliste sur ses contemporains.
Il y a beaucoup à apprendre de cette personne, de l’humilité et de la tolérance. Le roman démarre réellement avec l’arrivée de Ozu. Avant, c’est plutôt un apéritif ou un hors-d’œuvre, ça se déguste avec plaisir, en attendant la suite, savoureuse. Je vous le conseille vivement!
Josiane Balasko a interprété le personnage de Renée au cinéma avec beaucoup de justesse et de retenue. Un très beau rôle qui a mis en valeur ses qualités de grande comédienne.

Voici ce que les héros disent d’eux-même, je cite les passages :

« Je m’appelle Renée, J’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve petite, laide, grassouillette, j’ai des oignon aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth.Mais surtout je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. »

« Je m’appelle Paloma, J’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle, un appartement de riches. Mais depuis longtemps je sais que la destination finals, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je la sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligent même. C’est pour ça que j’ai pris m’a décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

Fin de citation.







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