Ces animaux mutants que la cuisine génétique nous prépare

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Source : D’après Agnès Rousseaux site Basta !

Les projets en cours ?

Des vaches transgéniques au développement musculaire augmenté, des porcs GM dont le lait est enrichi en protéines nutritives pour élever un plus grand nombre de porcelets. Une chèvre avec un gène d’araignée produisant une protéine de soie ultra-solide dans son lait, qui sert à la fabrication de gilets pare-balles !!!
Ou, un peu moins encombrant, le ver au gène d’araignée…

La transgenèse animale est aussi utilisée par l’industrie pharmaceutique. « Dans le domaine médical, l’opposition à la transgenèse animale sera nulle. Quand les gens sont malades, ils sont presque prêts à accepter n’importe quoi », affirme Louis-Marie Houdebine qui est également membre du comité d’experts sur les biotechnologies, au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui évalue les aliments contenant des OGM.(Merci Monsieur!)

Le seul risque sanitaire des animaux transgéniques serait la diffusion d’allergènes, expliquent les chercheurs. « Mais j’imagine qu’on a dû donner à manger ces animaux ou des souris transgéniques à des rats, pendant trois mois », explique Louis-Marie Houdebine.

Un croisement génétique entre cochon et souris, avec un gène supplémentaire de la bactérie E.coli. Cela vous ouvre l’appétit ?

Ce porc transgénique a été créé par des chercheurs de l’université de Guelph au Canada. Baptisé «Enviropig», il rejette 30 à 70 % moins de phosphore dans ses excréments : la modification génétique lui permet de mieux digérer le phosphore du maïs ou du soja dont il se nourrit.
Cette modification chromosomique se transmet de manière stable sur huit générations de porcs, affirment les chercheurs. L’élevage à des fins de recherche a déjà été approuvé.

Le ministère de la Santé canadien évalue en ce moment l’innocuité d’Enviropig pour autoriser sa vente dans les rayons des supermarchés. Ce porc génétiquement modifié et présenté comme « écolo » pourrait donc arriver un jour dans nos assiettes.

Le saumon qui grossit deux fois plus vite

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Autre projet en attente d’autorisation : AquAdvantage, le saumon transgénique américain. Créé par AquaBounty Technologies, une entreprise de biotechnologies installée au Massachusetts (États-Unis), ce poisson génétiquement modifié est obtenu par l’addition d’un gène d’un autre saumon, et d’un gène d’anguille, agissant sur la croissance. Baptisé par ses détracteurs le « Frankenfish », il a la particularité de grossir deux fois plus vite que son homologue non modifié.

La Food and Drug Administration (FDA) (l’agence de l’alimentation états-unienne) demande que ces saumons soient élevés dans des bassins sur terre, et non dans des cages en mer, pour réduire les risques de dissémination et de croisement avec des espèces sauvages.

Pourtant les œufs du saumon sont actuellement produits à l’Île-du-Prince-Édouard, au Canada, et seraient expédiés au Panama pour l’élevage en cas de production de masse… AquaBounty ne produit que des saumons femelles, stérilisées. Mais la stérilisation n’est efficace qu’à 99,8 %, admet l’entreprise.

Au Canada, l’étiquetage des OGM n’est pas obligatoire. « Il sera impossible pour les consommateurs de savoir si leur saumon est OGM ou pas. Tout le secteur des producteurs de saumons risquent de souffrir des craintes des consommateurs et du manque de transparence ».

En 2011, des parlementaires se sont démenés pour bloquer toute approbation. En juin, la Chambre des représentants a interdit à la FDA de dépenser des fonds en 2012 pour l’approbation de ce saumon. Mais en septembre, le Département de l’agriculture des États-Unis a accordé une aide de 494 000 dollars à AquaBounty pour poursuivre ses recherches. Objectif : rendre son saumon transgénique complètement stérile, pour contrer les arguments sur les risques de dissémination. La bataille est loin d’être terminée.

Un poulet génétiquement résistant à la grippe aviaire

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« Les Britanniques ont créé des poulets transgéniques résistants à la grippe aviaire, et à toutes les bactéries de H5N1 », s’enthousiasme Louis-Marie Houdebine.

Cette volaille est produite par des chercheurs des universités de Cambridge et d’Edimbourg, qui espèrent élargir prochainement leurs résultats à la production de poulets transgéniques résistants à de nombreuses maladies.
Manger ces poulets présentera-t-il un risque ? « Il n’y a aucune raison de penser que ces poules pourraient être dangereuses d’une quelconque façon. La nature de la modification génétique est telle qu’il est extrêmement improbable que cela puisse avoir des effets négatifs sur les personnes consommant les poulets ou les œufs », affirme le site de l’université.
En attendant la confirmation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

Un super lapin qui produit vos médicaments

Louis-Marie Houdebine a cofondé une start-up, Bioprotein Technologies Inc., spécialisée dans la production de protéines et de vaccins, grâce au lait de lapines génétiquement modifiées : « À partir d’un gène identifié par ses clients, BioProtein Technologies conçoit des lignées de lapines transgéniques secrétant la protéine d’intérêt dans leur lait. »
Dans des quantités allant du gramme à la dizaine de kilogrammes. BioProtein Technologies propose aux sociétés pharmaceutiques de nombreux services, de la « production rapide de quelques dizaines de grammes de protéines pour des travaux de recherche », à « l’élaboration de modèles animaux pour l’étude fonctionnelle de maladies humaines ». Remplacera-t-on bientôt les usines pharmaceutiques par des élevages de lapins ?

En France, comme la c…. n’a pas de limite, l’animal transgénique, c’est aussi de l’art ! Parait-il !

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Le projet « GFP Bunny » est né à Jouy-en-Josas, sous l’impulsion de Louis-Marie Houdebine, encore lui !!! En 2000, l’Inra crée le premier lapin fluorescent (sous une lumière ultraviolette), grâce à un gène de méduse.
Le lapin est exposé lors d’événements culturels. Une affaire qui a fait polémique au sein même de l’Inra.

Au début des années 2000, l’animal transgénique de compagnie a aussi eu son heure de gloire en Asie. Le TK1, poisson-zèbre fluorescent – lui aussi grâce à un gène de méduse – quitte les laboratoires.
100 000 poissons mutants de compagnie sont produits en moins d’un mois, Taïwan autorise la vente, et le trafic s’organise vers les pays voisins.
Aucune dissémination ?
Taikong Corp. assure en 2003 que les prochaines générations de poissons seront rendues stériles… Trop tard !!!
Sachant que le poisson-zèbre peut produire jusqu’à 200 œufs par ponte, il est temps de s’en préoccuper une fois l’animal lâché dans les aquariums du monde entier.

Les risques et comment faire avaler la pilule au peuple

Le risque de voir ces créatures transgéniques mélanger leurs chromosomes avec des espèces animales non modifiées existe bel et bien.
Un processus incontrôlable aux conséquences imprévisibles. Aux Etats-Unis et au Canada, cela ne semble pas être un frein au développement en masse des « animaux GE » Genetically Engineered, pour l’alimentation. « Le lobby des biotechnologies est très puissant en Amérique du Nord. La demande d’autorisation du saumon OGM pour la consommation humaine est bien avancée aux États-Unis.

En Europe, où les OGM ont moins bonne presse, les institutions travaillent sur l’acceptabilité sociale (ou comment faire avaler la pilule), au travers notamment du projet Pegasus, auquel collabore Louis-Marie Houdebine. « La Commission européenne est paniquée de voir la situation des OGM en Europe et à quel point on passe à côté de marchés », assure le chercheur.
D’où ce projet européen qui cherche à analyser les « préoccupations du public » concernant le développement des animaux génétiquement modifiés, notamment « les produits alimentaires et pharmaceutiques dérivés ».

Objectif : ne pas reproduire les « erreurs » de la diffusion des plantes OGM, qui ont entraîné le rejet des consommateurs.

La Chine, paradis des animaux transgéniques

Un rapport publié en octobre 2011 fait le constat que de nombreuses entreprises états-uniennes du secteur émigrent vers la Chine, eldorado de la transgenèse animale. Le rapport souligne les avantages de la recherche chinoise, menée « sans restrictions ». Et pointe le succès de la « complexe stratégie de communication » du gouvernement chinois, qui permet aujourd’hui une acceptation incomparable des animaux transgéniques par la population.

Merci les chinois !

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