La conscience collective nous fait créer un « système » dont nous sommes tous dépendants.
Je ne suis pas un adepte de la « théorie du complot » qui voudrait qu’une poignée de nantis tirent toutes les ficelles mondiales.
C’est beaucoup plus compliqué. Cependant je ne nie pas que certains ne profitent et n’amplifient pas un « système » qu’ils ne maitrisent pas mais qui leur est favorable et leur permet de s’enrichir.
Nous sommes tous responsables car tous complices plus ou moins volontairement.
La conscience collective de l’homo sapiens (sans sapience) qui veut avoir toujours plus, quitte à sacrifier un peu ou beaucoup son voisin. Cette attitude est dans nos gènes et plus la société est développée et plus nos agissements vont malheureusement dans ce sens.
Comment nous participons tous individuellement à la construction du « système »
Cela se passe à tous les niveaux, le petit employé de banques conseillera toujours les clients en fonction des intérêts de son employeur alors que cela ne lui rapporte rien de plus, mais c’est sa pierre à l’édification du système.
Le moindre commerçant essaiera toujours de vendre son produit le plus cher possible et cacher un éventuel vice.
Si un agriculteur peut rogner un peu la terre de son voisin, il le fera. Il utilisera engrais chimique et pesticide sachant que c’est mauvais pour lui et sa famille. Mais il dira je n’y peux rien je fais comme tous les autres.
Les chercheurs chez MONSANTO ne sont pas des pervers prêt à empoisonner la planète, individuellement ils ne se sentent pas responsables, la responsabilité est collective donc individuellement ils sont innocents.
J’ai moi-même travaillé avec le CEA, modestement certes, à l’élaboration des armements atomiques apportant ma pierre à la construction des armes de destruction massive. C’était ça, ou le chômage.
Il y a des entreprises de fabrication de mines anti personnelles, les employés qui y travaillent ne sont pas des monstres, même si le résultat est monstrueux. Ils font leur boulot parce que c’est leur gagne-pain. Leur patron n’est pas plus horrible, il a décroché ce marché et il fait vivre cent ou mille collaborateurs avec fierté, il gagne de l’argent il profite du système et apporte sa pierre comme les autres.
Les hommes politiques profitent du système et le font progresser pour plus de profit, ils font les lois qu’ils s’appliquent à eux-mêmes. Ils réduisent toujours plus les libertés individuelles pour mieux exercer leur pouvoir politique et pour « le biens des populations qui les ont élues. »
Les émigrants en Amérique, en Australie ou de Palestine (la liste n’est pas exhaustive) n’ont pas hésité à massacrer collectivement les populations locales pour prendre leur place.
La planète est pillée de toutes ses richesses naturelles. Chaque individu individuellement n’en tire que peu d’avantages et ne le ferait pas de lui-même, mais collectivement ça ne pose pas de cas de conscience. La destruction est collective et partagée.
On pourrait ainsi, continuer à lister indéfiniment les exemples de la participation individuelle à la construction du « système ». Toutes ces actions ne sont pas coordonnées par une puissance politique et/ou financière supérieure.
Nous avons une conscience collective que nous ne maitrisons pas et qui fonctionne comme une force séparée indépendante et généralement dominante par rapport à la conscience individuelle.
La conscience collective a augmenté et s’est unifié avec la globalisation due à la mondialisation.
Les sociologues Émile Durkheim ou Gustave Le Bon définissaient déjà au début du XX° siècle, ce phénomène en ces termes :
« Une réunion d’individus quelconques, quels que soient leur nationalité, leur nombre, leur profession ou leur sexe, quels que soient aussi les hasards qui les rassemblent il se forme une âme collective, transitoire sans doute, mais présentant des caractères très nets. La collectivité devient alors ce que, faute d’une expression meilleure, j’appellerai une foule organisée, ou, si l’on préfère, une foule psychologique. Elle forme un seul être et se trouve soumise à la loi de l’unité mentale des foules. »
Les agissements de cette conscience collective ne peuvent être modifiés que si chaque individualité se modifie. La tache semble impossible. Elle nous a fait créer des structures qui nous gouvernent et qui nous échappent.
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