CE N’EST PAS LA « VIA DOMICIA » !
Ni une grande route pavée comme on imagine les voies romaines. Toutes n’étaient pas pavées, loin s’en faut. C’est resté encore aujourd’hui un chemin de terre, par endroit il est goudronné pour devenir un chemin vicinal. On qualifie aujourd’hui, cette voie, de Gallo-romaine mais cela a pu être un chemin de circulation gaulois à l’origine, ou plus vieux comme nous allons le voir.
Le tracé de cette voie subsiste donc comme je l’ai laissé entendre. Elle est encore de nos jours fréquentée quotidiennement. Les personnes qui l’utilisent, devraient avoir une petite pensée pour ceux qui l’ont tracée et parcourue depuis près de deux mille ans et sans doute plus.
Elle est caractérisée par un tracé relativement rectiligne et de visibilité dégagée. C’est une des caractéristiques de ces routes. Cela permettait de voir loin, ce qui évitait de faire une mauvaise rencontre par surprise au détour du chemin et, cela donnait le temps de trouver où se garer pour faciliter le croisement des chars et charrettes.
Cette voie servait à relier les contrées d’Uzès à la vallée du Rhône vers Pont St Esprit et le confluent avec l’Ardèche notamment.
Dans notre région, elle passe en dessous de l’actuel château des Opiats et du quartier de Malanieu, coupe la route D6 allant à St André d’Olérargues avant le col au niveau de Rieutord. A cet endroit une voie secondaire partait en direction de St André d’Olérargues, passait le col au-dessus de la route actuelle et redescendait vers le village. Ce chemin existe toujours. Et une voie descendait vers St Marcel de Careiret, celle-ci aussi existe toujours. La voie principale continuait en suivant la crête, légèrement en contre-bas, en direction du mas Sellier et de Christol (c’est l’actuelle route de Christol) pour rejoindre plus bas La Bégude ou elle se divisait en deux branches. Une voie allait vers Bagnols et l’autre vers Pont St Esprit via la Roque sur Cèze.
Il est à remarquer sur la photo ci-après, au croisement de la voie et de l’actuelle D26, que les deux tronçons qui sont de part et d’autre de la route goudronnée étaient parfaitement dans le prolongement l’un de l’autre, ainsi que le chemin de St Marcel à St André d’Olérargues. Le carrefour de ces voies de circulation ce trouvait au niveau des boites à lettres actuelles du Cidex 6540 à Rieutord.
On peut voir encore, au pied de Malanieu l’alignement des pierres de bordure servant à retenir les parties remblayées. Voir photo ci-après.
On peut observer aussi les ornières que les chars et charrettes ont creusées dans le rocher calcaire affleurant sur ce chemin et témoignant du trafic.
UNE PRESENCE PREHISTORIQUE.
Cette route a la particularité d’être jalonnée de puits et de sources souvent pérennes comme par exemple celle qui alimente le lavoir après Rieutord ou celle captée vers les Opiats.
Il faut aussi remarquer que cet itinéraire a dû être fréquenté très tôt comme en attestent les restes d’une industrie lithique que l’on peut trouver dans certains endroits de son parcours. Tant sur le plateau entre Rieutord et Sellier qu’au niveau de La Bégude. Voir les photos sur le site « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES »
On y trouve, entre autres, quelques pièces étant identifiées du faciès Moustérien, c’est-à-dire d’une période datée entre 30 000 à 400 000 ans (il y a de la marge !) par rapport à aujourd’hui. A cette époque, c’est l’œuvre de l’Homme de Neandertal. D’autres pièces plus récentes attestent d’une présence humaine il y a environ 10 000 ans (Homme de Cro-Magnon).
ENSUITE IL Y EUT L’OCCUPATION GALLO-ROMAINE QUI A, SANS AUCUN DOUTE, SUCCEDE AUX CELTES
Ainsi le long de cette voie, dans la zone géographique étudiée, il y a de part et d’autre, de nombreux vestiges de constructions : fragments de tegula et d’imbrex, de vases, de dolium etc.
On trouve d’Ouest en Est, sur la crête, un premier site avant le château des Opiats, puis un site après le château, un autre site en face après « les grottes » et un site à Rieutord, puis un site côté gauche sur la crête au niveau du lavoir, et encore un site à droite cette fois au niveau du carrefour allant au Sarsol. Enfin, il y a la tombe à incinération de la Bégude que j’ai aussi décrit au chapitre III du site : « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES » Cela fait beaucoup de choses et cela prouve que cette région a été habitée très tôt.
LES FAMILLES SE DEVELOPPENT, S’INSTALLENT ET CONSTRUISENT.
Nous avons vu qu’il y a de nombreux restes de villas gallo-romaines sur les crêtes hautes du village et alentours. Les premiers romains qui se sont installés ici, sont arrivés sans doute avec leur famille, femmes enfants, amis et esclaves, ils se sont intégrés pacifiquement (ou par la force…) aux quelques populations gauloises locales. Puis profitant de ces temps de paix les familles se sont agrandies. Ils ont défriché et mis en valeur les terres et au fil des décennies, ils ont multiplié leurs implantations et leurs constructions.
Ces différentes observations et découvertes permettent de faire l’estimation des dates auxquelles des populations ont occupé ces terres.
Je vais ajouter les quelques précisions ci-dessus, sur le site « PETITE HISTOIRE DU PASSE, DES LIEUX ET DES HABITANTS DE SAINT ANDRE D’OLERARGUES »