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  • SUR LA BEAUTE INTRINSEQUE

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    Je me demandais, par exemple, pourquoi l’humain trouve que certaines choses sont belles ?
    Drôle de question !
    On ne peut pas dire qu’elles sont belles parce que c’est comme ça. Point à la ligne, terminé. Pour quelles raisons les trouve-t-on belles. Y a-t-il un critère de jugement, ou est-ce une attirance peut-être plus transcendantale pour ne pas dire spirituelle ?

    J’ai dit « l’humain trouve… » car je crois que c’est une caractéristique spécifiquement humaine. Je ne pense pas que les animaux s’extasient devant les couleurs d’un soleil couchant ou d’un ciel étoilé. C’est de ce genre de beauté que je veux parler. J’élimine de mon propos toutes les beautés qui pourraient avoir un rapport avec la sexualité du vivant. La sensation de beauté qui permet l’attirance reproductrice existe chez tous les êtres vivants, je ne parle pas de cela, je parle de ce que nous trouvons beau gratuitement. Je disais un coucher de soleil, un paysage, un arbre, un regard, un fond marin, un sourire, un oiseau dans le ciel etc.
    Il peut même y avoir du beau au fond d’un bidonville de Calcutta ou d’ailleurs.

    Pourquoi trouvons-nous cela beau ?

    Pourquoi, des fois, ce sont des choses si simples, par exemple en se promenant on ramasse un caillou et on dit : « regarde comme il est beau ». Pourquoi ça nous touche au point de dire que c’est beau. Que c’est remarquable au sens premier du mot. Ce n’est pas seulement parce que c’est agréable pour l’œil comme une odeur serait agréable au nez. Ou même une saveur, c’est le corps qui réagit directement à une action ou une agression agréable ou désagréable de même que pour le toucher ce n’est pas le beau qui le fait réagir c’est l’agréable, c’est différent. L’ouïe, par contre, capte aussi le beau. La musique, le chant d’un oiseau, le bruit d’un ruisseau qui coule…
    Pourquoi trouvons-nous cela beau ? Qu’est-ce que ces choses ont de plus que les autres pour que nous les trouvions belles ?

    On pourrait dire pour répondre que ce sont des choses qui ont une émanation divine plus que d’autres et que par conséquent nous y sommes plus sensibles. Ca peut-être une explication. Mais ça voudrait aussi dire que le divin est le beau, et le laid c’est quoi alors ?
    Le divin c’est le beau et le laid, sinon, si le Divin ce n’est pas Tout ce n’est plus le divin. C’est du divin au rabais. Je rappelle pour les croyants, que Dieu par définition, est INFINI, ÉTERNEL, OMNIPRÉSENT, OMNIPOTENT et OMNISCIENT. (Sans limite matériel, sans limite de temps, il est partout, il agit sur tout et partout, il sait tout). Ce qui ne nous laisse pas beaucoup de marge de manœuvre !
    Je parlerai une autre fois du libre arbitre des humains. Promis.

    Revenons à la beauté.
    Ha ! Que la montagne est belle ! Comme disait le poète.
    Pourquoi la trouvons-nous belle. On ne peut pas dire qu’elle a une beauté intrinsèque. Pourtant on s’y extasie toujours. Est-ce parce que le paysage est grandiose et le lieu puissamment énergétique que nous en avons une vision de beauté. Est-ce notre œil qui fait le beau indépendamment du réel ? Est-ce que la beauté existe, ou est-elle produite par les sens de l’observateur.
    Je me pose toujours cette question du beau.


  • Réflexion sur la Raison et l’Intuition

    Raison et intuition
    « L’intuition est un don sacré et la raison, une fidèle servante. Nous avons crée une société qui honore la servante en oubliant le don. » Albert Einstein

    La raison est un processus mécanique de la matière, c’est le fonctionnement normal de « l’ordinateur cerveau » basé sur l’acquis stocké dans la mémoire. C’est le déroulement de la pensée.

    L’intuition c’est un message reçu ou capté quand la pensée est silencieuse. Ce qui est très rare. C’est un éclair de révélation qu’on n’attendait pas. Il vient on ne sait d’où peut-être d’une dimension immatérielle qui est le siège de la mémoire de l’univers et au-delà de tout ce qui existe. Les croyants diront : la liaison avec le Divin, et tout le monde peut dire : la dimension transcendantale.

    La raison a pour grande caractéristique d’être toujours relative. C’est très important d’en être conscient. Tous les raisonnements de la pensée se font par rapport à certains postulats qu’on accepte au départ comme étant la vérité. De telle sorte que tout ce qui est affirmé par la Raison (et donc tout ce que l’on exprime) ne peut être que relatif par rapport à un savoir donné, incomplet, et momentané.

    L’intuition nous connecte à la dimension transcendantale et nous permet d’avoir une certaine sensation de cette dimension, mais non une perception complète. Aucun de nos organes des sens ne nous donne d’information venant de cette dimension. Nous avons conscience de la totalité de l’univers, nous le sentons mais nous n’en percevons rien. L’intuition c’est une fenêtre qui s’ouvre quelquefois sur la Conscience de l’Univers et au-delàs.

    La raison ne peut nous offrir qu’une infime représentation de l’univers, celle de nos sens. La raison c’est le provisoire, le temporaire, ce qui meurt.

    L’intuition c’est la Conscience, l’Eternel, l’Universel. Sans doute la vie.

    La raison nous donne donc des images purement relatives de ce qui est, et qui d’ailleurs, se modifieront avec le temps qui passe en fonction des modifications de l’acquis humain individuel et collectif. C’est là que l’on touche du doigt que les fruits de la pensée ne sont jamais absolus et ce, que ça concerne la science ou les croyances spirituelles. C’est la grande fragilité des croyances humaines, au nom desquelles on tue si facilement, mais c’est une autre histoire.

    L’intuition trouve sont ouverture dans le silence de la pensée. La pensée est toujours en ébullition, c’est pourquoi l’intuition se manifeste par « flashs » très courts, les silences de la pensée sont brefs et inattendus. On en revient toujours à la base des spiritualités asiatiques : c’est la pensée qui est l’écran qui cache la Conscience du Tout.

    La raison est alimentée par toutes nos perceptions qui sont transmises par nos cinq sens, et toutes les informations nécessaires à notre vie quotidienne passent uniquement par nos organes biologiques, donc un phénomène intuitif ne peut survenir que par hasard. Pourtant ce genre d’événement se produit tellement souvent et chez tant de personnes, qu’il est difficile de nier que parfois certaines informations surgissent brutalement du néant, sans passer par aucun de nos cinq sens, court-circuitant nos processus intellectuels. Mais de quel néant s’agit-il ?

    L’intuition est le langage du cœur et non de la raison. C’est le langage de la compassion, de l’amour, de la musique, des arts en général. Un élan de compassion vrai n’est pas raisonné mais intuitif. Une création artistique n’est pas non plus le fruit d’un raisonnement mais celui d’une intuition, quant à l’amour, quoi de plus irraisonné !

    La raison est un langage de communication avec les autres, construit sur des conventions, qui se traduisent toujours par des symboles auxquels nous avons convenu de donner une signification.

    L’intuition c’est la communication avec l’Univers sans transmettre aucun symbole. C’est un langage mystérieux qui n’est que silence. Un langage qui ne porte aucun geste aucun son, un langage qui n’est que silence même pour nous-mêmes.

    La raison fait du neuf, certes, mais avec de l’ancien, en partant de ce qui existe déjà. Elle s’appuie sur des postulats préalables. Pour mettre quelque chose en place, la raison ne peut pas partir de rien, elle doit composer une pâte qui lui servira à concrétiser ses arguments à venir et donner une existence aux fruits de la Raison.

    L’intuition, si elle n’est pas silence complet, sera faite de symboles totalement neufs auxquels personne ne pourra attribuer une signification. Ca ne veut pas dire qu’elle va demeurer sans signification : c’est une œuvre créée. On peut dire, alors, que le Divin a apporté quelque chose de neuf à l’univers entier, pour que la Conscience s’élargisse et progresse. Quand l’intuition naît, quand elle n’a pas encore été traduite, elle est silence.

    La raison va s’imprégner de cette nouvelle intuition et va la relier à tout ce dont elle a déjà accouché. Cette nouvelle création va n’avoir, pour finir, d’autre objectif que d’élargir notre Raison, d’élever notre Conscience. Ainsi, la Raison s’élargit grâce aux apports de l’Intuition.

    L’intuition, pour finir, peut se nommer : prémonition, pressentiment, révélation, coup de foudre … suivant les domaines concernés mais elle est toujours juste et vrai.

    La raison, par la pensée (cette traîtresse) se déguise en intuition quelques fois, ainsi face à un problème donné et après une réflexion, on pense avoir l’intuition de telle ou telle solution pour ce problème, en réalité rien n’est juste et on risque alors de se tromper gravement.








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  • La pensée du jour …Mort et religions

    Non rassurez-vous, je ne suis pas déprimé… juste pensif.

    La philosophie, l’art et les religions existent parce que la mort oblige les hommes à inventer des parades pour ne pas avoir à succomber et à trembler d’effroi devant elle. La mort emportera chacun de nous, elle a pris tous ceux qui nous ont précédés, elle n’épargnera pas les suivants. Cette vérité évidente travaille consciemment ou inconsciemment le corps et l’âme de tous depuis toujours.

    Question : comment vivre avec un squelette en soi ?!!

    Dès que les humains ont pris conscience des premiers cadavres à la vue des êtres aimés les orbites creuses et remplies de terre, le sourire planté de dents en farandole dans une mâchoire désarticulée dès cet instant la religion est née.
    La religion s’est inventée et multipliée dans les esprits. De la simplicité animiste d’une poignée d’individus agenouillé devant le soleil couchant jusqu’au rhétoriques absconses de la théologie universitaire, en passant par les formes triviales des trois religions monothéistes, l’intelligence et l’imagination humaine tournent à plein régime pour répondre à cette simple question : comment vivre avec la mort, et malgré elle ?

    Le christianisme notamment (mais pas seulement lui) a exploité ce filon de l’angoisse des hommes avec la passion et le vertige des grandes entreprises fascinées par les images négatives : le sacrifice du mouton, les abattoirs, les boucheries, les charniers, les équarrissages, les morgues, les ossuaires, les reliques, les catacombes. On ne brule pas les morts, on garde, odeurs de sang, de viscères, de pourriture, de cercueil et de moisi.
    En plaçant son entreprise sous le signe du sang versé, de la crucifixion, du sacrifice de la mort, de l’expiation, le christianisme célèbre les pulsions mortifères, les entretient, les vénère. Son fond de commerce : la peur du néant, l’angoisse devant le cadavre rigide, la peur du défunt, les croque-morts !
    L’humain se dit : c’est ça mon futur ? Il me faudra, moi aussi, connaître cette pâleur glacée, cette peau verdâtre, un jour je devrais mettre cet accoutrement endimanché et décalé. A mon tour je serais maladroitement maquillé, ridiculement fardé. Je suis brièvement vivant aujourd’hui, je devrais mourir demain et pour l’éternité ?
    Quelle solution ?
    Qu’on me présente à l’instant un mage, un magicien, un prêtre, un vendeur d’arrière monde, un prometteur de billevesée et je lui baise les mains sur le champ, je lui vends, que dis-je, je lui donne mon âme. Qu’il parle …

    Et ils parlent, ces croque-morts de l’absolu, eux même terrorisés par cette aventure du néant.
    Ils pérorent d’autant que leur propre incapacité à accepter la mort pour leur compte les transforme en gourous à fabriquer du salut, celui des autres dans l’espoir de gagner le leur.
    Ils colportent les fables destinées à masquer la misère d’avoir à disparaître un jour.
    Ils promettent : le ciel, le salut, des anges, un dieu, un jugement dernier, un paradis, un purgatoire, des enfers, un diable.
    Ils dramatisent : un péché originel, un jardin d’Eden, une faute, une damnation, une punition.
    Ils menacent : expiation, culpabilité, rachat.
    Ils promettent : le salut, la vie éternelle, la résurrection, la félicité perpétuelle.
    Ils enjolivent : paix, harmonie, bonheur, satiété…

    Tous les clergés, quelles que soit les religions, s’appuient sur ces leviers, et depuis toujours. Les formes changent, les décors se modifient, mais le théâtre est le même.







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  • La face cachée des choses…

    Face cachée

    Notre civilisation a créé la virtualité, le monde virtuel. Est-ce une création d’époque ou une réalité ? Il serait drôle que la réalité, précisément ce soit que nous soyons des éventualités, des potentialités, des possibilités voire des alternatives et non des réalités.
    On en revient toujours à la même question : « qui sommes-nous ? »

    Des réalités ou des virtualités ? Ce qui est sûr et je le confirme : quand j’ai mal quelque part, j’ai bien le sentiment d’être réel ! Alors, la douleur serait-elle la preuve de la réalité ? Ou sont-ce seulement les sensations qui sont réelles ? Et si le monde réel n’était que sensations, impressions, perceptions, émotions, sentiments et que le support matériel serait virtuel ? Intéressant comme hypothèse.
    Parce qu’il est quand même surprenant de se dire que les particules élémentaires qui composent la matière, tous ces électrons, neutron et autres protons, sans parler des quarks encore plus petits, personne ne les a jamais vus. Les physiciens disent que la seule chose que l’on connaît de leur existence ce sont leurs effets !
    Les effets existent mais leur existence matérielle n’existe pas ! Il y a même des expériences scientifiques qui tendent à prouver leur non-existence matérielle au profit d’une existence que l’on pourrait qualifier de plus spirituel».
    Par exemple, je vais simplifier l’explication, une particule est cassée par collision en deux éléments dans un accélérateur de particules comme il y en a un CERN à Genève. Les deux nouvelles particules partent dans des directions opposées à des vitesses folles. On intercale sur la trajectoire d’une des deux un « filtre » qui a pour but de modifier la polarité de la particule. Grâce à des appareils de mesure on sait mesurer cet effet. Elle était, par exemple, de polarité positive, elle traverse le filtre et devient de polarité négative. Bon, rien d’extraordinaire me direz-vous. Ce qui est intéressant pour ne pas dire plus c’est que l’autre particule qui est partie dans l’autre sens a changé aussi de polarité, sans traverser de filtre ! Ces deux particules séparées et dissociées n’en font toujours qu’une ou alors seuls leurs effets existent et font un tout et les particules n’existent pas car elles ne peuvent être une et séparé à la fois. Ou alors elles se trouvent dans un « champ », on peut dire aussi une dimension pour simplifier, hors de notre portée matérielle. Par « champ » je veux dire : un rayon d’action de quelque chose hors de la matière palpable comme par exemple un champ électromagnétique. On peut donc douter de la réalité de notre existence si les particules qui nous composent et composent la matière, évoluent dans une réalité différente de la notre. Nous pouvons penser que nous avons une certaine virtualité si nous ne sommes que les émanations des effets des composants élémentaires de la matière.
    Sacré paradoxe que de se dire que nous sommes composés d’éléments qui n’existent pas dans notre réalité ! J’en reviens à dire que sensations, impressions, perceptions, émotions, c’est à dire ce qui est du domaine de l’esprit existe et cohabite avec la particule élémentaire de matière et les effets de ces particules jusqu’à leur combinaison les plus subtiles sont dans le monde virtuel. Ou dans un champ différent. C’est pour ça que techniquement on sait créer des mondes virtuels en copie du monde matériel. Le virtuel copie le virtuel, facile. Mais avec toute la technique que l’on peut avoir, on ne sait pas recréer de l’émotion ou de l’amour par exemple. Imaginons un bloc d’émotion ou d’amour posé sur la table ! C’est impossible. On peut créer des situations d’émotion mais pas de l’émotion pure. Non pas parce que ça n’existe pas mais parce que la « source » n’est pas dans le même champ d’action que nous.
    D’un coté le domaine de l’esprit de l’autre celui de la matière.


  • Parlez-moi d’amour …

    nuage

    C’est quoi l’Amour ?

    Les grecs, lorsqu’ils étaient sages, lorsqu’ils se réunissaient sur l’Agora pour discuter de la gestion de leur cité dé-mo-cra-ti-que-ment.
    Avant qu’ils n’aient cru, ou qu’on leur fasse croire, qu’il était plus simple de déléguer à des élus, qui les représenteraient, la gestion de la cité.
    Avant qu’ils ne nous transmettent ce modèle de pseudo-démocratie ou ce sont les mêmes qui font les lois et les font appliquer, lesquelles lois ne pouvant par conséquent qu’être à leur avantage…
    Mais, je cause, je cause … et je m’éloigne de mon sujet.

    Je voulais donc dire, que les grecs, pour parler d’amour, utilisaient 10 mots différents, car on n’aime pas, par exemple, un dieu de la même façon qu’on aime la crème au chocolat ou un steak tartare. De même l’amour entre conjoints n’est pas la même chose qu’aimer ses amis. L’amour de la musique ou des arts n’a rien à voir avec l’amour familial et ainsi de suite.

    Donc les grecs, dans leur grande sagesse, avaient défini ainsi l’Amour :


    Agapè (ἀγάπη / agápê) amour gratuit, amour divin : « l’Amour qui fait tourner la terre, le cœur humain et les autres étoiles » Ce n’est pas seulement moi qui aime et qui t’aime, c’est l’Amour qui aime en moi.


    Charis (χάρις / kháris) amour célébration : C’est une grâce d’aimer et de t’aimer. Je t’aime parce que je t’aime. C’est une joie. Je t’aime sans condition. Je t’aime sans raison.


    Eunoia (εὔνοια /eunoia) amour dévouement : j’aime prendre soin de toi. Je suis au service du meilleur de toi-même.


    Harmonia (ἁρμονία, harmonía) amour harmonie : que c’est beau la vie quand on aime. Nous sommes bien ensemble, avec toi tout est harmonie. Le monde est plus beau.


    Storgê (στοργή / storgế) : l’affection familiale, l’amour familial, amour tendresse, je suis meilleur(e) que moi-même quand tu es là. J’ai beaucoup de tendresse pour toi. Je suis heureux (se) que tu sois là.


    Philia (φιλία / philía) : l’amitié, l’amour absolu, le plaisir de la compagnie. Je te respecte. Je t’admire. J’aime ta différence. Je suis bien sans toi. Je suis mieux avec toi. Tu es mon meilleur ami(e). J’aime être avec toi. Tu me fais du bien.


    Éros (ἔρως / érôs) : amour érotique, l’amour naturel, le désir sexuel, le plaisir corporel. Je te désire, tu me fais jouir, tu es belle, tu es beau.


    Mania pathos (μανία / manía « folie ») (πάτος « passion ») amour fou passion. Je t’aime passionnément. Je t’ai dans la peau. Tu es à moi, rien qu’à moi. Je t’aime comme un fou. Je ne peux pas me passer de toi.


    Pothos (πότος / Póthos) amour besoin. Tu es tout pour moi. J’ai besoin de toi. Je t’aime comme un enfant.


    Porneia (πορνεια) amour appétit, amour soif. Sans l’autre on ne peut pas vivre. Je te mangerai. Je t’aime comme une bête.


  • De temps en temps

    Le temps s’écoule. S. DALI

    Au début du chapitre II sur le site www.saint-andre-d-olerargues, je fais une petite digression sur la notion de temps. Mais je n’avais pas tout dis ce que j’avais sur le cœur…

    Je voulais ajouter aussi, en plus, qu’il est c… ce temps car il n’est pas constant ! Paradoxe.
    La physique quantique démontre que plus l’on va vite et plus le temps est court. Il a été expérimenté, grâce à des horloges ultra-précises, une embarquée dans un avion faisant le tour du monde une autre restant à terre, celle qui s’est déplacée a pris du retard par rapport à celle qui était immobile, elle a mesuré moins de temps passé ! Pas énorme mais quelques fractions de temps mesurables. Ceux qui n’avaient pas voyagés étaient plus vieux de quelques poussières de seconde que ceux qui étaient dans l’avion. Les jumeaux n’avaient plus le même âge.
    C’est encore pire suivant où on se trouve dans la galaxie, suivant la vitesse de déplacement des planètes dans l’univers, le temps n’est plus comparable pour les habitants des astres dont les vitesses de déplacement sont très différentes.
    Qu’est-ce que c’est que ce concept inventé pour compter et sur qui on ne peut pas compter ?

    On a quelquefois le tort de mélanger ou plutôt de confondre le temps est l’existence, comme si l’existence était une accumulation de temps : l’ancien temps, le temps présent … Exister serait-il la même chose que durer ? Dans ce cas, on pourrait même douter de l’existence de la vie comme on doute de l’existence du temps. L’existence passée est passée, terminée, donc elle n’existe matériellement plus. Ce n’est qu’un souvenir. L’existence future n’existe pas encore et n’existera peut-être jamais. Reste l’existence présente, mais qu’est-ce que le présent ? Cet instant de temps si court, à peine a-t-on le temps d’en parler que c’est déjà du passé. Le présent est le temps infiniment petit coincé entre le passé et l’avenir. Finalement l’existence c’est seulement le souvenir du passé additionné à de l’espérance future!
    Je me demande que serait la vie si nous n’avions pas le souvenir du passé. Que le présent ! Sans passé, l’espérance du futur n’existerait pas non plus, puisque nous projetons l’avenir sur les acquis du passé. C’est peut-être ça le fameux état de libération cher aux philosophies orientales : le présent, sans la pollution du passé et sans projection future. Du présent brut où l’imagination a tout à redécouvrir sans cesse. Tout est toujours neuf et nouveau.

    On peut aussi se demander : est-ce que l’arbre a le souvenir du passé et l’espérance du futur ? Ou vit-il seulement au présent, est-il dans cet état dit libéré ?
    S’il fait des fruits et des graines qu’il sème autour de lui, c’est que dans sa conscience d’arbre il pense au futur qu’il prépare, s’il pense au futur c’est qu’il sait, ou que son espèce sait et a acquis au cours des siècles des choses et se souvient ainsi du passé. C’est encore plus vrai pour l’oiseau sur la branche, pour vivre il se souvient de son acquît et espère en l’avenir. Peut-être même en a-t-il conscience.

    Et la matière inerte ? Le caillou du chemin, que pense t-il du temps et de l’existence. Que sont pour lui le passé, le présent et l’avenir. Sa structure semble trop simple pour y faire émerger un brin de conscience. Mais si on regarde de plus près, de plus en plus près, dans l’infiniment petit de sa structure, dans son état moléculaire, voire dans sa composition atomique, on retrouve les acquis du passé et les espérances de l’avenir. Sa matière n’est-elle pas toujours prête et prompte à mélanger et combiner ses atomes suivant toujours le même processus lorsqu’il se trouve en contact avec tel ou tel autre élément qui en s’associant transforme cette matière ? Ces processus toujours recréés à l’identique ne sont-il par la mémoire de la matière inerte ? Si elle garde cette mémoire c’est bien dans l’espoir d’une transformation future… (à suivre)


  • Une légende indienne

    « Quand le début n’existait pas, quand avant n’existait pas, quand l’infini n’existait pas, c’était le royaume du Rien, même pas depuis toujours car toujours n’existait pas. C’était, c’est tout.

    Le Rien régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, ce fut le premier rêve. Il rêva la lumière et la Lumière apparut, elle se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la couleur, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans la Transparence.

    La Transparence régna ainsi loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’elle fasse un rêve, ce fut le deuxième rêve. La Transparence qui n’était que souffle et légèreté rêva de devenir dure, lourde, matérielle, elle rêva de la pierre et la Pierre apparue. Sa matière se répandit partout, elle se transforma, elle se bonifia, elle inventa la terre, elle se transcenda, elle trouva enfin son aboutissement dans le Cristal.

    Le Cristal régna ainsi, loooongtemps, loooongtemps jusqu’à ce qu’il fasse un rêve, et ce fut le troisième rêve. Lui qui n’était que perfection des formes rigides, pureté des lignes, immobilité, rêva de douceur de fluidité de souplesse, de changement, il rêva de la fleur et la Fleur apparue. Elle se propagea peu à peu partout, elle se transforma en herbe en feuille en roseau, elle se bonifia, elle se transcenda et atteint enfin sa perfection, trouva son aboutissement dans l’Arbre. L’arbre enraciné dans la matière, la tête dans la lumière.

    Et l’Arbre régna ainsi, longtemps, très looongtemps jusqu’à ce qu’il fasse le quatrième rêve. Parce que les arbres rêvent. Ne traverse jamais la nuit une forêt qui fait des cauchemars ….. L’Arbre qui était stabilité, immobilité, fixité rêva de bouger, de se déplacer, et alors, entre ses racines apparut le Ver de terre. Et le Ver de terre se répandit partout, il se transforma se bonifia, devint le lièvre, l’aigle, le guépard, il se transcenda et atteint sa perfection dans la Baleine.

    Et la Baleine, venant de la terre, le plus gros des êtres vivants, parcourant en toute liberté les océans, inventa en nageant et plongeant la grâce, la majesté, le charme et la beauté. Tout ça avec des chants mélodieux. Tout était bien, tout était beau, tout aurait pu en rester là, mais la baleine fît un rêve, le cinquième rêve. Elle rêva de parcourir la Terre et les étoiles, elle rêva des arts, elle rêva de la fraternité elle rêva de l’humain et l’Humain apparu.
    Le chemin de la transcendance est encore long pour l’Humain, la légende ne dit pas quel est son aboutissement. Il se débat dans un océan de bêtise, il s’entretue et extermine les baleines qui l’ont rêvé. La route de son accomplissement sera longue très, très loooongue.
    Baleine


  • N’est pas François qui veut

    Je pense que l’on soit pape ou président, n’est pas François qui veut !

    J’ai toujours eu un faible pour celui qui suit:

    • François VILLON (1431-?)

    Ballade des proverbes
    Tant gratte chèvre que mal gît,
    Tant va le pot à l’eau qu’il brise,
    Tant chauffe-on le fer qu’il rougit,
    Tant le maille-on qu’il se débrise,
    Tant vaut l’homme comme on le prise,
    Tant s’élogne-il qu’il n’en souvient,
    Tant mauvais est qu’on le déprise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant parle-on qu’on se contredit,
    Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
    Tant promet-on qu’on s’en dédit,
    Tant prie-on que chose est acquise,
    Tant plus est chère et plus est quise,
    Tant la quiert-on qu’on y parvient,
    Tant plus commune et moins requise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant aime-on chien qu’on le nourrit,
    Tant court chanson qu’elle est apprise,
    Tant garde-on fruit qu’il se pourrit,
    Tant bat-on place qu’elle est prise,
    Tant tarde-on que faut l’entreprise,
    Tant se hâte-on que mal advient,
    Tant embrasse-on que chet la prise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Tant raille-on que plus on n’en rit,
    Tant dépent-on qu’on n’a chemise,
    Tant est-on franc que tout y frit,
    Tant vaut « Tiens ! » que chose promise,
    Tant aime-on Dieu qu’on fuit l’Eglise,
    Tant donne-on qu’emprunter convient,
    Tant tourne vent qu’il chet en bise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient.

    Prince, tant vit fol qu’il s’avise,
    Tant va-il qu’après il revient,
    Tant le mate-on qu’il se ravise,
    Tant crie-l’on Noël qu’il vient